Publié le: 20 janvier 2017

Bon pour les PME et pour l’emploi

vote sur la rie iii – De nombreux témoignages de Romands, entrepreneurs et décideurs politiques. Nous leur donnons la parole.

Voici pour terminer cette campagne en faveur de la RIE III, quelques témoigages de Romands qui se sont engagés et recommandent de voter OUI à la troisième réforme de l’imposition des entreprises.

Gaspard Studer, entrepreneur 
et scieur de Glovelier

«Bien sûr, il faut voter OUI à la RIE III. Il y a trop de concurrence actuellement et le secteur du bois a connu récemment de mauvaises nouvelles, nous sommes dans l’expectative. Alors que nous lançons une nouvelle campagne pour le bois suisse, la situation du côté des prix devient réellement difficile. Depuis 2002, les scieries en Suisse romande ont disparu pour moitié et cinq d’entre elles n’existent plus à cause du franc fort.

La concurrence étrangère dispose de moyens fabuleux qui nous manquent. Je suis allé en Slovénie. Là-bas, la construction d’une nouvelle entreprise, le terrain et les machines, bénéficient d’un soutien de l’Etat à hauteur de 50%. Ils ont ensuite beau jeu d’envahir le marché suisse avec du bois sur palette coupé en long vendu à 120 euros par mètre cube alors que nous, nous l’achetons à 83 euros. Bien sûr, nous misons sur la qualité et les niches, mais ces dernières ne sont pas extensibles. De nombreux acteurs finissent pas vendre de l’isolation et de produits finis. Il y a cette histoire d’exploitation par des acteurs autrichiens du bois ukrainien: il est tout à fait possible que les Autrichiens rapatrient ce bois et le traitent chez eux. Pour eux, le bois exploité dans les Grisons revient à 10 Euros par mètre cube de plus à cause de la taxe poids lourds (RPLP). Si nous souhaitons donner tous les atouts à l’économie suisse, aux PME et aux régions de montagne, il faut voter OUI à la RIE III.»

Stephane Garelli, professeur à l’IMD 
et à l’Université de Lausanne, 
fondateur du Centre pour la compéti­tivité mondiale

Voici l’argument oublié pour le OUI. Sur le fond, tout a été dit, ou presque, sur les avantages et les inconvénients de la réforme RIE III sur laquelle nous allons voter le 12 février prochain. Tout, sauf peut-être que le destin des PME et des sociétés internationales (holding, de domicile et mixtes) est étroitement lié. Certes, du point de vue statique, cette réforme va couter 1,3 milliards de francs. Mais en économie tout est dynamique et nous sous-estimons trop souvent l’impact positif sur notre croissance de la coopération entre entreprises suisses et étrangères. Les analyses d’impact sont une vieille affaire en économie: elles ont été développées dans les années 1930, notamment par Richard Kahn et John Maynard Keynes. Pour simplifier, toute entreprise ou tout projet a des conséquences directes, indirectes et induites sur son environnement. Une entreprise étrangère fait travailler ses employés (150 000 en Suisse), mais aussi des fournisseurs (souvent des PME locales) qui elles-mêmes font travailler d’autres partenaires. Et tout ce petit monde paie des impôts et va consommer dans les magasins. C’est la théorie des «multiplicateurs» de revenus. Selon les cas, chaque franc d’activité étrangère en Suisse créerait deux à trois francs de revenus dans l’économie locale. De plus, les entreprises étrangères sont souvent sophistiquées et transmette du savoir-faire et des compétences de classe mondiale à nos entreprises locales. De ce fait, elles augmentent aussi le niveau de qualification de notre main d’œuvre.

L’augmentation modéré de la fiscalité des groupes étrangers ne les incitera pas à quitter la Suisse. La réduction de l’imposition des PME leur donnera un ballon d’oxygène bienvenu. Cadeau fiscal? Non, juste une mesure intelligente et équilibrée qui vise à nous mettre en conformité avec les grandes réformes fiscales internationales conduite par l’OCDE tout en préservant l’attractivité de la Suisse. Difficile de faire mieux…»

André Berdoz Electro-Techniques AZ SA Grandvaux, directeur et fondateur

«Le fonds de commerce de nos adversaires prône depuis des lustres l’égalité de traitement; avec l’acceptation de la RIE III, c’est exactement ce que les chambres et le gouvernement veulent mettre en place. Toute opposition est à l’envers du bon sens et de l’égalité demandée! Les accords bilatéraux et la RIE III sont étroitement liés. J’ai de gros soucis si la RIE III est refusée; nos adversaires doivent se réjouir que toutes les entreprises soient enfin traitées sur pied d’égalité. Les bénéfices des PME ne sont pas faramineux par les temps qui courent. Que cherchent nos adversaires si ce n’est détruire l’esprit suisse d’entreprendre, nous affaiblir encore plus et saborder l’emploi: il faut dire OUI à la RIE III. Les successions d’entreprises sont déjà difficiles aujourd’hui. Si la RIE III est refusée, notre tâche va se compliquer encore plus. Trop d’impôts tue l’impôt; une imposition plus faible permettra d’encaisser davantage d’impôts. Dire OUI à la RIE III c’est être solidaire avec notre économie, favoriser le maintien et l’arrivée d’entreprise source d’emplois, favoriser les exportations en étant plus compétitifs. Nos adversaires veulent tuer l’esprit d’entreprise et plus particulière­ment les PME familiales. Dire OUI à RIE III relève du simple bon sens et de la préservation des emplois.»

Claude Romy, directeur général, 
Dimension SA

«Nous sommes ouverts au monde et nous avons attiré également de nombreuses entreprises étrangères. Certaines sont en effet venues pour peu de temps, profitant d’avantages fiscaux à court terme et repartant vers d’autres cieux (Irlande, Angleterre, Singapour, …), encore plus favorables. Et puis, il y a des implantations réussies. Dans chaque canton suisse on trouvera des exemples de réussite. Dans le canton de Vaud, où je vis, nous pouvons chaque jour remercier des entreprises comme Medtronic (techniques médicales – origine USA), Ferring (biotechnologie – origine Suède), Nextthing (informatique – fondée par un jeune entrepreneur espagnol) et bien d’autres. Ces entreprises se sont implantées et se sont ancrées dans notre région. Elles ont créé des emplois durables, elles travaillent avec de nombreuses entreprises locales, petites ou grandes, du restaurateur à l’hôtelier, en passant par le garagiste ou la fleuriste. Cela, il ne faut pas l’oublier. En France, en Italie, les gens rêveraient d’avoir de telles entreprises dans leur région, pour créer des emplois et un bien être général.

Malheureusement, parmi les théoriciens de la Gauche extrême, il y a de nombreuses personnes, souvent universitaires, qui ne connaissent pas le monde du travail. Leur travail a certainement été assidu sur les bancs d’école et des hautes écoles, dans les bureaux d’une administration quelconque mais ils ne connaissent souvent pas le monde des entreprises, celui des PME le nôtre. Je crois qu’ils sont allergiques au mot «entreprises». Ils prétendent que la RIE3 est un cadeau pour les grandes entreprises. Ce sont eux qui ont lancé le référendum au niveau fédéral. Dans le Canton de Vaud, au printemps 2017, 87,12% de la population a plébiscité la RIE III, par bon sens.

Patrons et dirigeants de PME: nous avons du bon sens. C’est ce qui nous fait avancer chaque jour, avoir du succès. En disant OUI à la RIE III et en encourageant à voter OUI dans notre entourage, nous contribuons au succès de l’économie suisse. RIE III amène de la visibilité et de la stabilité fiscale. Elle réduira également notre taux d’imposition. Ce n’est pas un cadeau aux grandes entreprises, comme le prétendent certains théoriciens des jeunesses socialistes ou leurs camarades d’extrêmes gauche.

Votez oui à la RIE III, ainsi toutes les entreprises, suisses ou étrangères, seront au clair par rapport aux règles fiscales appliquées en Suisse. Du bon sens. Donc votez OUI à la RIE III.

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