Publié le: 7 octobre 2016

Dégradation marginale de la situation

conjoncture – Dans l’industrie, le baromètre augmente un peu en juillet. Tandis que les PME se situaient légèrement en dessous de la moyenne, les grandes entreprises ont réussi à se maintenir. Les PME de services ont bénéficié d’une petite amélioration.

Le baromètre des petites et moyennes entreprises (PME) s’est de nouveau légèrement amélioré en juillet par rapport à juin, passant de -0,32 à -0,23 point. Les réceptions de commandes ainsi que les prévisions plus pessimistes des entreprises ont certes pesé sur le niveau de production futur. Mais l’évaluation de la situation des affaires et du volume de commandes provenant de l’étranger s’est légèrement améliorée et le niveau de production a quelque peu augmenté. Le baromètre des grandes entreprises a lui aussi augmenté de -0,14 point en juin à 0,15 point en juillet. Cette valeur dépassait la moyenne à long terme. La progression des réceptions de commandes et la meilleure évaluation de la situation des affaires ont eu un effet favorable. Le niveau de production plus faible a toutefois empêché une amélioration plus importante du baromètre.

Baisse du portefeuille des 
commandes dans le bâtiment

Dans le bâtiment, le volume des commandes a enregistré une baisse par rapport au trimestre précédent pour toutes les tailles d’entreprises. Cette baisse a été particulièrement marquée pour les PME. Bien que les entreprises continuent d’évaluer favorablement la situation des affaires, la dynamique s’est affaiblie surtout pour les PME du bâtiment. En revanche, elle s’est stabilisée ces derniers mois à un niveau un peu plus bas pour les grandes entreprises. Le ralentissement de la dynamique s’est fait aussi sentir au niveau des bénéfices. Sachant que les grandes entreprises étaient également dans une situation plus confortable que les PME pour cet indicateur. Alors que les PME se basent sur une tendance à la stabilisation des prix et que la situation de leurs bénéfices pourrait par conséquent se détendre quelque peu, les grandes entreprises continuent de tabler sur une baisse des prix d’ici la fin de l’année.

La situation est un peu meilleure pour les bureaux d’architectes et d’ingénieurs, dont la marche des affaires s’est stabilisée à un niveau un peu plus bas. Cette situation économique toujours confortable des entreprises ne se reflète toutefois que partiellement dans les autres indicateurs. Ainsi, le taux d’occupation des grandes entreprises a 
diminué quelque peu ces derniers mois et les prévisions des entreprises sont négatives en termes d’évolution des prix.

Amélioration dans les services

Les prestataires de services évaluent toujours favorablement leur situation des affaires. Alors qu’elle s’est stabilisée pour les grandes entreprises, elle s’est même de nouveau légèrement améliorée pour les PME durant le troisième trimestre. Cette progression enregistrée par les PME pourrait aussi être notamment due à leur meilleure situation bénéficiaire. La situation bénéficiaire des PME s’est stabilisée au niveau du trimestre précédent alors que les bénéfices des grandes entreprises ont diminué pendant la même période. Les prix continuent par contre de baisser. Les entreprises des deux catégories ne prévoient pas encore de renversement de tendance pour cet indicateur. Nous nous attendons également à ce que l’inflation reste cette année dans la plage négative au niveau de -0,3%.

La situation des affaires pour les commerçants de détail s’est de nouveau dégradée ces derniers mois. Ce sont surtout les PME qui ont souffert des conditions économiques actuelles, marquées par le franc fort et une dynamique ralentie, et ont évalué la situation économique comme étant plus défavorable qu’après la levée du cours plancher. La situation défavorable s’est surtout traduite au niveau des bénéfices qui ont nettement diminué pour tous les groupes d’entreprises durant le troisième trimestre. Les PME restent aussi pessimistes pour le deuxième semestre et s’attendent à une baisse du chiffre d’affaires alors que les grandes entreprises anticipent un volume d’affaires stable. Comme pour les branches des services, les détaillants tablent sur une baisse des prix quelle que soit la taille de l’entreprise. Cette tendance s’est encore renforcée en juillet pour les grandes entreprises.

Les entreprises du tourisme n’entrevoient encore aucune lumière au bout du tunnel. Indépendamment de la taille de l’entreprise, les chiffres d’affaires tout comme les revenus ont diminué durant le troisième trimestre. La situation des affaires s’est de nouveau dégradée alors que les entreprises la jugeaient encore bonne au premier trimestre. UBS

COMMENTAIRE, par Henrique schneider

Mouvement de crabe

Latéralement: c’est ainsi, tel le crabe, que l’économie suisse évolue – comme la plupart des économies au monde qui se trouvent dans le même panier. Les attentes sur les PME suisses correspondent donc à cette situation : ni vers le haut, ni vers le bas, rien ne bouge.

Cet état comporte ses pièges. Si cette situation de mouvement latéral est positive, elle se maintiendra. Elle ne bougera pas non plus si elle est négative. Les attentes des PME en Suisse montrent actuellement que ce mouvement latéral est perçu positivement par les services et négativement par l’industrie.

Déjà, les économistes donnent de la voix. Attention, le mouvement du crabe est le plus dangereux. En phase de boom, tout le monde se réjouit. Mais si l’économie ralentit, cela comporte aussi des avantages: modération des prix, activation des investissements pour l’avenir, plus de compétition sur les idées.

Toutefois, fausser le mouvement latéral ne conduit pas à de nouveaux investissements ni à une hausse de productivité. Quand le mouvement de crabe est perçu négativement, la base entrepreneuriale d’un pays ou d’un secteur s’érode, sans qu’on s’en aperçoive.

Que faire contre ce mouvement latéral ? La réponse ne vous surprendra pas. Il faut améliorer les conditions­cadres. Il faut, eh oui, diminuer les coûts de la réglementation. Il faut, c’est certain, investir dans la formation professionnelle. Une seule question demeure. Si les mesures sont aussi simples, pourquoi ne pas les mettre en pratique?

Etrange que personne n’ait la 
réponse. (SC)

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