Publié le: 7 octobre 2016

Effets positifs de la force de travail

sondage – La force du franc semble ainsi peser encore sur un nombre important des quelque 2000 entreprises interrogées 
par les chercheurs de Credit Suisse dans le cadre de cette étude annuelle sur les facteurs de succès des PME.

«En 2016, pour la cinquième fois, nous avons interrogé les PME suisses sur les facteurs de succès propres à la place économique suisse. 2000 PME suisses ont pris part à cette enquête anniversaire, écrivent les auteurs de l’étude publiée début septembre par Credit Suisse. Dans l’ensemble, celles-ci jugent que la place suisse est propice au succès, comme l’illustre d’une part notre indicateur de localisation.»

Main d’œuvre – image positive

Les PME sondées estiment par ailleurs que deux facteurs de succès seulement sur les neufs définis pour l’enquête ont un effet négatif sur leur succès commercial: le contexte économique et l’interdépendance avec l’étranger. Dans les deux cas, cette vision pessimiste est probablement liée à la vigueur du franc. En effet, suite à l’envolée de la monnaie helvétique en 2015, beaucoup de PME ont vu leur compétitivité-prix se dégrader à nouveau, en Suisse comme à l’étranger. Cela a eu pour effet de ralentir la croissance de l’économie suisse et, en retour, a touché les entreprises fortement tournées vers le marché intérieur. Un élément déterminant du jugement globalement positif porté sur la place économique suisse en 2016 malgré ces défis est le facteur «collaborateurs et qualifications», qui constitue le facteur de succès le plus important aux yeux des PME interrogées. C’est à ce facteur que les entreprises attribuent l’effet de loin le plus positif sur leur réussite. Une raison pour l’expliquer pourrait être le système éducatif suisse, qui passe pour un modèle au niveau international.

Scepticisme dans les transports

La vision globalement positive de la place économique suisse concerne toutes les branches. Les PME qui œuvrent dans la santé, l’éducation et l’action sociale, les technologies de l’information et de la communication (TIC) ainsi que les services aux entreprises (cabinets de conseil ou d’avocats p. ex.) sont celles qui brossent le tableau le plus positif de la place économique suisse. Ces branches profitent de tendances telles que le vieillissement démographique, l’importance de la santé pour la population et la transition numérique de l’économie. Les prestataires de services aux entreprises sont quasiment les seuls à profiter de l’augmentation de la réglementation. Les PME du domaine des transports sont plus sceptiques, notamment en ce qui concerne les infrastructures et la réglementation. Le fait que le réseau routier soit en partie encombré ne doit pas être étranger à ce sentiment. Malgré tout, les PME des transports trouvent, elles aussi, que les conditions-cadres en Suisse favorisent globalement leur succès.

Micro-entreprises

Les micro-entreprises (moins de dix employés), qui représentent plus de 90% des entreprises en Suisse, sont également plus circonspectes que les autres. Premièrement, elles n’accordent pas une influence aussi positive au facteur «collaborateurs et qualifications» que les PME de taille supérieure. Il se peut que pour elles, il soit parfois plus compliqué que pour les plus grandes entreprises de recruter de la main-d’œuvre hautement qualifiée. Deuxièmement, les conditions de financement seraient, d’après le sondage, moins avantageuses pour elles que pour les PME plus grandes. Comme explication possible, on peut avancer le fait que pour leurs besoins d’investissement les micro-entreprises dépendent plus de fonds de tiers et donc de créanciers extérieurs, comme le révélait notre enquête de 2015.

Recherche et place suisse

A l’avenir, c’est le facteur «environne­ment de recherche» qui devrait gagner le plus en importance pour le succès des PME. Il ressort en outre de l’enquête qu’il devrait exercer une influence encore plus positive sur le succès des entreprises. Le développe­ment futur du pôle de recherche et d’innovation suisse devrait donc ouvrir des perspectives aux PME. Il convient de noter cependant que les entreprises entrevoient l’avenir de la place suisse avec un certain scepticisme. Ainsi, l’influence négative du cadre réglementaire sur le succès futur des PME devrait nettement s’accentuer. Lorsqu’on sait à quel point la réglementation s’est complexifiée ces dernières années, cela ne surprend guère. Par ailleurs, les PME s’attendent à ce que le contexte économique exerce à l’avenir une influence encore plus négative sur le succès de leur entreprise.

Franc fort et attractivité

Malgré la bonne image dont jouit la place suisse auprès des PME, des défis existent. En effet, depuis l’abandon du taux plancher EUR/CHF le 
15 janvier 2015, le statut industriel et économique de la Suisse est de plus en plus remis en cause. Pour cette raison, nous avons également interrogé les participants à l’enquête sur les désavantages de localisation par rapport à l’étranger et sur les solutions possibles pour y remédier.

A la question de savoir quels sont les inconvénients de la place suisse par rapport à l’étranger au niveau des coûts de production, de la disponibilité de main-d’œuvre spécialisée et de la rigueur/complexité de la réglementation, la réponse des PME est claire: c’est surtout au niveau des coûts de production que la Suisse est désavantagée. Les PME industrielles, en particulier, estiment que l’étranger présente de gros avantages par rapport à la Suisse dans ce domaine-là. S’agissant de la disponibilité de la main-d’œuvre spécialisée et de la rigueur/complexité de la législation, la plupart des PME sondées ne voient pas d’avantages notables pour l’étranger, ce qui ne doit toutefois pas faire oublier que les participants à l’enquête sont plutôt sceptiques concernant l’évolution des conditions-cadres réglementaires en Suisse.CS

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