Publié le: 10 février 2017

Investir en accompagnant les PME

innovation – Debiopharm Investment est entré dans le capital de quatre PME et de quatre start-ups actives et s’intéresse entre autres aux services à la personne, à l’efficience énergétique, aux énergies renouvelables et aux technologies de l’information.

Debiopharm Investment a décidé d’investir davantage en Suisse auprès d’entreprises matures ou dans les PME familiales à transmettre. Cette structure investit entre cinq et vingt millions de francs par transactions. Nous avons posé quelques questions à Alexandra Le Coz Sanchez, directrice du Private Equity chez Debiopharm Investment.

JAM: Dans combien d’entreprises, PME ou start-ups, êtes-vous déjà présents?

n Alexandra Le Coz Sanchez: Une vingtaine en tout. Dans la santé, nous en avons une dizaine. Et hors des sciences de la vie, le domaine qui nous occupe ici comprend quatre PME et quatre start-ups actives dans des secteurs différents permettant ainsi d’obtenir une bonne diversification du portefeuille.

Pourriez-vous donner quelques exemples?

n Nous sommes actionnaires dans une école bilingue à Saint-Légier, égale­ment dans une société qui détient les fonds de commerce de six brasseries parisiennes, opérées par le groupe Bertrand.

«Nous intervenons avant tout comme 
actionnaire minoritaire, actif dans la gouvernance.»

En France, nous avons acquis une participation dans le solaire et en Suède dans les éoliennes on-shore. Dans ce dernier cas, le courant produit sera racheté par Google qui l’utilisera pour climatiser ses data centers. Nous sommes égale­ment actionnaire des jeunes entreprises: CoorpAcademy, Key Lemon, BPA et Compliant Concept, toutes situées en Suisse.

Quels profils d’entreprises recherchez-vous?

n Il s’agit de sociétés établies, rentables, des PME actives dans des secteurs tels que les services à la personne (comme l’éducation, les EMS, les soins à domicile), l’efficience énergétique, les énergies renouvelables, les technologies de l’information (smart data et sécurité informatique). Nous intervenons avant tout comme actionnaire minoritaire actif dans la gouvernance de l’entreprise au sein de son conseil d’administration.

En Suisse, avez-vous des objectifs?

n Depuis une année, nous avons recruté un collaborateur, William De­flon, qui s’occupe exclusivement du territoire suisse. Nous avons actuelle­ment une dizaine de prospects, dans la sécurité informatique (infrastructures et services), dans l’efficience énergétique (mobilité et smartcity) et dans les services à la personne (maisons de retraite, soins à domicile et services liés). Nous estimons que la Suisse dispose d’une belle carte à jouer, notamment dans le domaine de la sécurité informatique et du stockage des informations.

Combien de PME 
recherchez-vous?

n Nous sommes à la recherche d’une dizaine de sociétés environ dans lesquelles le Private Equity de Debiopharm Investment souhaite investir.

Quelle taille visez-vous?

n Les PME que nous recherchons devraient idéalement être dotées d’un chiffre d’affaires de dix millions de francs ou plus. Du point de vue des employés, cela peut osciller entre 50 et 100 personnes. Cela dit, nous nous adaptons à chaque situation.

Doivent-elles être actives à l’international?

n Cela n’est pas nécessaire.

Quelle est la part du capital visée? Jusqu’à combien seriez-vous intéressés?

n Nous sommes souvent présents avec une participation de 20 à 30%. L’idée, c’est que la participation ­
reste inférieure à 50%.

Les entreprises en phase de transmission vous intéressent-elles?

n Oui, nous pouvons intervenir pour désintéresser certains membres d’une famille, lorsqu’un entrepreneur souhaite transmettre son entreprise à un ou une descendante en particulier. Ou même dans le cas de transmission totale, en nous associant à une nouvelle équipe ou à d’autres actionnaires.

Quelles informations la PME candidate devrait-elle fournir?

n Une présentation de l’entreprise par son équipe dirigeante et un business plan.

Comment se passera la sélection?

n Elle passera d’abord par une rencontre avec l’équipe et ensuite nous analyserons le business plan.

Quel accompagnement et/ou services offrez-vous aux PME?

n Notre valeur-ajoutée n’est pas seule­ment financière. Notre offre consiste à accompagner les entreprises lors de leur croissance, tout en prêtant attention à différents points, comme la gouvernance, l’ouverture des réseaux et le partage d’expérience. Même si nous ne venons pas du même secteur, nous pouvons offrir des compétences transverses, par exemple la mise en place d’une stratégie ou dans la gestion des changes. Nous aimons bien aussi travailler sur la gouvernance, composer un conseil d’administration aux compétences complémentaires, trouver des administrateurs indépendants, permettant de bâtir une vision et ainsi de construire le futur en toute sérénité. A cet égard, nous avons mis en place un réseau d’experts sur lesquels les entreprises peuvent s’appuyer.

Que pensez-vous de la RIE III?

n A titre personnel, je suis pour. J’estime que c’est quelque chose de constructif pour la Suisse et ses 
entreprises.

Interview: François Othenin-Girard

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