Publié le: 7 avril 2017

La musique, est-ce du quantique?

innovation – Peu avant le début du 45e Salon international des inventions de Genève, les inventeurs se profilent et testent leurs produits. Cet exemple parisien n’a pas su convaincre les spécialistes. En revanche, le Jury du Salon lui a donné une médaille d’or.

Le Salon international des inventions est une place de confrontation pour les inventeurs qui prennent des risques en allant à la rencontre des publics et du jury de professionnels. Dans la recherche, la vérité se situe toujours sur le pont avant! Il est difficile parfois de juger une invention qui charrie avec elle de nouveaux concepts. Le passage au Salon de Genève permet dès lors souvent de décanter les rêves qui peuvent aussi se briser. Exemple avec une invention dont on ne sait pas encore si elle convaincra les membres du jury. Avant ce test, les professionnels se sont montrés plutôt sceptiques!

Le cas Alexis Plasson

Curieuse ambiance pour un point presse tenu à la faveur du 45e Salon international des inventions de Genève. A l’initiative de la CPIC, Coopérative Pôle Innovation Compétence, rendez-vous était donné dans le plus grand magasin de musique de Suisse qui offre tous les types d’instruments. Régulièrement, l’entreprise Boullard Musique organise des ateliers avec des musiciens de réputation mondiale. Alexis Plasson – c’est le candidat inventeur – a créé la «Clef d’Accord Harmony». Pour montrer son apport à la musique, il est venu tout spécialement de Paris et pensait être en territoire conquis pour valider ses années de recherches. Alexis Plasson œuvre dans un champ particulier et controversé en utilisant des découvertes personnelles pour améliorer tous les instruments de musique, sans intervenir sur la composition de leurs matériaux. Pour faire très simple, on dira que c’est une application de la physique quantique! Ce n’est pas une plaisanterie: la théorie n’est pas encore écrite, ni validée, mais les effets seraient là. Enfin, c’est du moins la version fournie par l’intéressé.

«un champ particulier et controversé...»

«Depuis cinq ans, explique-t-il en substance, la formule d’inter­vention développée apporte la satisfaction aux virtuoses qui ont traité volon-
tairement leur instrument en appliquant ce procédé d’harmonisation. Les premiers musiciens français 
qui ont utilisé cette clé étaient aussi sceptiques avant le traitement.
Aujourd’hui, ils relèvent l’amélioration de la richesse sonore de leur instrument. L’équilibre, l’homogénéité, l’harmonie prennent une nouvelle dimension.»

L’oreille des professionnels

Ce 22 mars, une guitare sèche et une guitare électrique, puis un saxo et un piano, ont été traités, magnétisés, harmonisés par Luc, l’assistant d’Alexis Plasson. Après la démonstration, prise de réaction du côté des participants à la rencontre. Or ces derniers ont estimé qu’ils ne disposaient pas d’une oreille assez fine pour juger des améliorations. Comme aucune mesure au moyen d’appareil technique n’étant réalisée, les preuves scientifiques sont inexistantes. Personnellement, j’ai un gros rhume qui affecte mon ouïe. En revanche, les trois professionnels musiciens étaient sur la réserve et l’ont dit clairement. L’un étant accordeur de piano, son oreille est formée et entrainée. Son avis est fiable et il n’a constaté aucun effet ni positif, ni négatif. L’expérience était teintée d’une ambiance étonnante, mais le plaisir musical des démonstrations a été apprécié. Confronté au scepticisme ambiant des spécialistes, Plasson réagit: «J’ai bien conscience que ce type d’approche prendra du temps.» Mais combien de temps? Selon l’inventeur Poisson, plusieurs semaines d’écoute sont nécessaires avant de capter la différence.

Le jury du Salon a tranché

Il appartenait dès lors au jury du Salon, les spécialistes de la catégorie «Classe O Instruments de musique» de se prononcer. Au final, Alexis Plasson a eu un grand succès populaire, son stand ne désemplit, les gens vont chercher leur instrument pour le faire «traiter», les remarques sont enthousiastes. Alexis Plasson a donné des explications intéressantes et convaincantes aux membres du Jury. Il a obtenu une médaille d’or pour la reconnaissance de ses recherches, de son travail et de l’expérience qu’il est en train de promouvoir.

Narcisse Niclass

côté romand

IRO Mentor Club

«Le 45e Salon international des inventions s’est tenu du 29 mars 2017 au 2 avril. Les inventeurs de Suisse romande, à l’initiative de l’IRO mentor club, occupaient un espace avec quelques amis Français, l’Île-Verte, sur plus de 300 m2», nous expliquait peu avant l’ouverture Narcisse Niclass, cofondateur de cette association, présente au Salon depuis 1982 et dont l’activité est en constante évolution dans un univers qui bouge. «Point fort de cette année, selon lui, la présence remarquable de la C-PIC, une coopérative unique en Suisse qui coordonne le stand collectif. Des coopérateurs présents durant les 5 jours ont expliqué comment ils accompagnaient des projets innovants dans l’économie durable et verte.» Le président Daniel Nasr répondait aux questions tandis que Claude Rollinet, créateur de rêves, présentait l’une de ses innovations Flexy-Borne et ses Sculptures Intemporel. Surtout il avait imaginé et créé une grenouille géante et mécanisée en guise de clin d’œil et de cadeau pour ce 45e anniversaire.

Monique Brasey, secrétaire de la Coopérative, a fabriqué pour sa part, comme chaque année, une édition spéciale de «ROmagazine». Cette revue est un outil pour les inventeurs et les créateurs d’entreprises. Ce magazine tiré à 20 000 exemplaires était disponible au Salon. Il est toujours attendu avec un vif intérêt. Pour le Club c’est une réelle vitrine, explique Narcisse Niclass.

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