Publié le: 6 mars 2015

L’invitée du mois

Lever les incertitudes sur notre économie

Les crises financières et économiques qui ont secoué notre planète sont de fâcheuses réalités pour les entreprises suisses. Cependant, il y a pire pour elles : l’incertitude. L’incertitude liée aux deux enjeux majeurs que sont la réforme de l’imposition des entreprises III et la mise en œuvre de la votation du 9 février 2014 sur l’initiative sur l’immigration de masse. Pour couronner le tout, cette incertitude a été accentuée par la récente décision de la Banque nationale suisse (BNS) d’abandonner le taux plancher.

P   our lever ces incertitudes, le monde politique doit agir rapidement. La consultation sur la réforme de l’imposition des entreprises (RIE III) est désormais terminée. Le Conseil fédéral doit maintenant accélérer le mouvement et présenter sans attendre le projet définitif au Parlement. Tout contre-financement doit être biffé de cette réforme, en particulier l’impôt sur les gains en capital. Le Parlement doit traiter cet objet de manière prioritaire.

Maintenir des relations bilatérales avec l’UE : l’acceptation de l’initiative sur l’immigration de masse, le 9 février 2014, a ouvert une période de turbulences sans précédents pour la politique suisse, mais surtout pour nos entreprises et nos emplois. Ceux qui sont à l’origine de ce vote ont désormais montré leur vrai visage : ils ne peuvent plus décemment prétendre défendre les PME.

Le cri du peuple: «Maîtrisez l’immigration!» doit être entendu. Mais un principe essentiel doit être affirmé avec force : toute solution de mise en œuvre passe par un maintien des relations bilatérales avec l’Union européenne (UE). Nos entreprises exportatrices, déjà soumises à la pression du franc fort, ne doivent pas se voir imposer des barrières techniques et financières supplémentaires par l’Union européenne.

Le PLR est pour l’instant le seul parti à s’engager clairement à maintenir des relations bilatérales avec l’UE. Le double-jeu du PS doit être clairement dévoilé. Ce parti a essayé, lors de sa dernière Assemblée, de passer comme chat sur braise sur la question européenne. Pourtant, le principe de l’adhésion à l’UE reste inscrit noir sur blanc dans son programme et c’est bel et bien l’objectif final des camarades. Ce n’est pas une solution pour la Suisse.

De l’autre côté de l’échiquier politique, la frange dure de l’UDC ne cache pas, depuis le lancement de l’initiative déjà, être prête à couper tous les ponts avec l’UE, prête à sacrifier nos entreprises et nos emplois sur l’autel de son idéologie du réduit national. Or, il existe au sein de l’UDC des représentants proches des entreprises et de la réalité du terrain. Je fais appel à eux, ainsi qu’au PDC, pour soutenir le Conseil fédéral dans sa volonté de trouver une solution négociée avec l’UE.

P  laidoyer pour une économie libérale, enfin : l’abandon du taux plancher rappelle que le salut de notre économie réside dans ses conditions-cadres libérales. Il faut combattre avec énergie les propositions étatiques et bureaucratiques que la gauche ne cesse d’inventer. Non à un impôt fédéral sur les successions et les donations, non à des augmentations de taxes sur l’énergie démesurées dans le cadre de la Stratégie énergétique 2050, non à une réglementation excessive dans le projet de révision du droit de la SA, non aux directives bureaucratiques et protectionnistes. Non à une quelconque politique salariale étatique  ; elle doit rester aux mains des partenaires sociaux, plus proches des réalités concrètes du marché du travail que l’Etat.

Au contraire, le politique doit mettre le moins d’entraves possibles aux agents économiques. C’est le sens des 18 propositions que le PLR a adoptées lors de sa dernière Assemblée de janvier. Le Conseil fédéral a récemment établi un rapport énumérant les différents coûts de la réglementation. Il y proposait différentes mesures d’amélioration dans le but de libérer les entreprises d’une bureaucratie oppressante et onéreuse. Mais qu’attend-on pour enfin les mettre en place ? Unification des normes de constructions, simplification des relevés dans le domaine des assurances sociales ou encore développement de la cyber­administration. Les points sont nombreux.

U  n taux unique de TVA à 6% avec des exonérations pour les biens de première nécessité. L’objectif ? Epargner un travail administratif inutile à nos entreprises. Un gain de temps et d’argent qu’elles pourraient consacrer à l’innovation et à la création de valeur.

Suppression progressive des droits de timbre, investissement dans les infra­structures, simplification des investissements dans les start-up, une réglementation moderne de la saisie des temps de travail, la conclusion de nouveaux accords de libre-échange, en particulier avec les économies émergentes, trop souvent négligées. Voilà ce sur quoi le Conseil fédéral et le Parlement doivent aussi se pencher.

P  our une majorité de droite au Parlement fédéral : le modèle économique suisse doit être développé par l’action et par des mesures ciblées. Seule une majorité clairement de droite aux Chambres fédérales peut les mettre en place. Ainsi, l’UDC a présenté de son côté une liste de propositions proches de celles du PLR. Mais avec le Parlement actuel, un troisième parti est indispensable pour obtenir une majorité. Je souhaite vivement que le Parlement fédéral, qui sera issu des urnes cet automne, établisse une claire majorité de droite. Mais l’incertitude qui pèse sur notre économie ne peut attendre cet automne. J’attends des partis de centre-droite et du centre, notamment du PDC, un appui fort qui, malheureusement, a fait défaut de manière trop fréquente durant cette dernière législature. Ces mesures doivent être mises en place rapidement et de manière dynamique dans notre pays avec des majorités claires au Parlement, pour notre économie, pour nos emplois.

Les opinions exprimées dans cette rubrique n’engagent que l’auteur.

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