Publié le: 8 juillet 2016

Merci au Parlement d’intervenir

SERVICE PUBLIC – En s’appuyant sur son rapport d’analyse du service public, le Conseil fédéral montre sa volonté de ne pas ouvrir le débat. Son but est évidemment de tenter de maintenir le statu quo – ainsi que le budget de plus d’un milliard – de la SSR.

L’an passé, le peuple a accepté du bout des lèvres (50,08%) la révision de la loi fédérale sur la radio et la télévision ainsi que le nouvel impôt sur les médias (Billag). Par ce résultat, le peuple suisse a donné la mission au Conseil fédéral et à la SSR d’ouvrir un débat public de fond sur le contenu et la portée du service public de la SSR. En termes de transparence et de structure organisationnelle, le groupe audiovisuel public SSR a effectivement besoin d’une réforme.

Comme si rien ne s’était passé…

Au lieu d’apporter enfin les bases d’un débat public sur la portée du service public, le Conseil fédéral s’appuie sur le récent rapport d’analyse des prestations du service public pour maintenir le statu quo et reconduire le budget pharaonique de la SSR.

Budget à milliards cimenté

«Le Conseil fédéral n’a aucune volonté d’ouvrir le débat, pas même d’aborder le contenu des prestations ni des variantes budgétaires», critique Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’usam et conseiller national. «Au contraire, il projette même un développement en ligne des programmes de la SSR! Et comme pour l’impôt sur les médias, le gouvernement tente d’esquiver l’indispensable modification constitutionnelle.» Par conséquent, l’Union suisse des arts et métiers presse le Parlement à intervenir sur le renouvellement de la concession de la SSR qui expire fin 2017. Le Conseil fédéral maintient également le budget annuel de 1,3 milliard de francs de la SSR, payé par les contribuables. Ainsi le gouvernement évite toute objection sur le budget et étouffe tout débat sur les prestations possibles. «Le gouvernement manque gravement à sa parole», constate l’usam.

Le Conseil fédéral s’assoit dessus

Pourtant, lors de la session d’hiver, la ministre de l’OFCOM, Doris Leuthard, a, sur la demande du conseiller national PLR et directeur de l’usam, Bigler, évoqué explicitement la possibilité de variantes budgétaires. Hissée au rang de champion par l’Etat, la SSR domine déjà le marché et, par son alliance à l’opérateur Swisscom et au groupe de presse Ringier, elle menace le pluralisme médiatique en Suisse. Au lieu de faire preuve d’esprit critique et d’aborder cette question si cruciale pour notre démocratie directe, le Conseil fédéral a simplement accepté que la radio et télévision publique SSR développe à l’avenir ses activités «online».

Les sollicitations politiques réclamées en 2015? Le Conseil fédéral s’assoit dessus! Pour l’usam, le rapport présenté est «totalement insuffisant et n’a pour but qu’étendre encore davantage le pouvoir du groupe audiovisuel public SSR».

L’usam invite instamment le Parlement à intervenir sur le renouvellement de la concession qui arrive 
à expiration fin 2017 «Comme le réclame l’initiative parlementaire 15.457, c’est au Parlement qu’il incombera à l’avenir de définir le ­mandat de prestation de la SSR dans le cadre de la concession», exige ­Bigler.

Ogi/En

Dans les partis

Un air de famille

Après le refus poli du conseiller national PDC grison, Martin Candinas – impossible d’être à la fois conseiller national et président de la SSR – la conseillère fédérale PDC et ministre des médias, Doris Leuthard, a trouvé un autre candidat pour trôner au Conseil d’administration de la SSR.

Bien sûr, l’oiseau rare est déniché dans les factions du PDC en la personne de Jean-Michel Cina, conseiller d’Etat en Valais qui abandonnera son mandat fin avril 2017. Il succèdera au lucernois PDC Victor Baumeler, dont le mandat à la tête de la SSR se terminera fin 2017.

Rappelons au passage que le PDC Stefan Meierhans peut également remercier Doris pour son poste de Surveilleur de prix, que l’ancien président du PDC, Urs Schwaller, est l’actuel président de La Poste et que le conseiller d’Etat zurichois sortant Hans Hollen­stein a hérité de la présidence de la Commission de La Poste. C’est donc bien vrai que le Parti démocrate-chrétien est, grâce à Dieu, le parti de la famille… En

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