L’usam s’oppose avec véhémence à la hausse des cotisations salariales
Mécanisme simpliste: le grand flou
marché du travail – L’usam a élaboré des critères pour la mise en application de l’initiative «contre l’immigration de masse» (IIM) et contre l’extension des mesures d’accompagnement afin que les résidents à court terme ne tombent pas sous le coup de l’IIM.
Après que le Conseil fédéral a eu mission, début mars, de transposer l’Initiative d’immigration de masse (IIM) pour la soumettre au Parlement, les discussions au sein de la Commission des institutions politiques du Conseil national ont démarré. L’usam, pour sa part, a fait connaître ses critères de mise en application.
Propositions du Conseil fédéral
Comme aucun compromis acceptable n’a été trouvé avec l’UE, le Conseil fédéral propose un contrôle de l’immigration au moyen de la clause de sauvegarde unilatérale. Celle-ci prévoit que, chaque année et si un seuil d’immigration est franchi, le Conseil fédéral fixe un plafond d’autorisations pour les ressortissants des Etats de l’UE et de l’AELE. Par ce mécanisme, le Conseil fédéral tient compte des intérêts de l’économie suisse et se protège contre la proposition de création d’une Commission de l’immigration. Enfin, pour soutenir l’initiative visant à combattre la pénurie de personnel qualifié (FKI) qui a pour objectif de mieux exploiter le potentiel offert par la main d’œuvre indigène, le Conseil fédéral prévoit des mesures complémentaires dans le domaine de l’asile qui réduiraient la demande additionnelle de travailleurs étrangers.
«LES COÛTS DE RÉGLEMENTATION QUI DÉCOULENT DE L’INITIATIVE DOIVENT ÊTRE RÉDUITS AU MAXIMUM.»
Pour mieux exploiter le potentiel des forces de travail nationales, les personnes bĂ©nĂ©ficiant de l’asile ayant droit de rester en Suisse devraient pouvoir trouver du travail plus facileÂment. Le processus d’autorisation doit ĂŞtre simplifiĂ© et l’obligation de l’employeur de s’acquitter d’une taxe spĂ©ciale auprès du SecrĂ©tariat d’Etat aux migrations (SEM) doit ĂŞtre abolie. Parallèlement, le Conseil fĂ©dĂ©ral a dĂ©cidĂ© de modifier la loi relative aux Ă©trangers qui empĂŞche les Ă©trangers en recherche d’emploi de bĂ©nĂ©ficier des aides sociales suisses. Puis, le projet de loi dĂ©finit les critères qui dĂ©terminent quand un chĂ´meur perd son autorisation de sĂ©jour en Suisse. Enfin, les mesures d’accompagnement (FlaM) doivent ĂŞtre adaptĂ©es au rallongement automatique des contrats-types de travail (CTT) et la libre circulation des personnes doit ĂŞtre Ă©tendue Ă la Croatie.
Non à l’extension des mesures d’accompagnement
L’usam salue la volontĂ© du Conseil fĂ©dĂ©ral Ă se conformer aux accords bilatĂ©raux et Ă les sĂ©curiser Ă l’avenir. Dans ce sens, l’usam soutient l’extension de la libre circulation des personnes Ă la Croatie et la ratification du protocole correspondant. En revanche, l’usam rejette l’élargissement des mesures d’accompagnement proposĂ©es! Le Conseil fĂ©dĂ©ral demande au Parlement de rĂ©glementer les prĂ©dispositions – parmi elles la prolongation possible de la durĂ©e limitĂ©e du CTT – accompagnĂ©s d’un salaire minimum. Si se rĂ©pète la dĂ©termination d’un salaire minimum dans le CTT et si certains signes suggèrent que l’abandon du CTT puisse Ă nouveau conduire Ă des abus, alors l’autoritĂ© compĂ©tente pourrait le prolonger sur demande de la commission tripartite. Mais des notions Âvagues telles que «des signes possibles d’abus» ouvrent la porte Ă toutes les spĂ©culations (cf. JAM du 13 mai).
Ne pas contingenter étudiants et résidents de courte durée
L’usam en appelle à ce que les résidents de courte durée ne tombent pas sous la coupe de l’IIM et puissent travailler sans être soumis à un contingent. Ceci résoudrait au moins en partie les défis du travail temporaire. Avec un séjour sans contingent de seulement 4 mois, tel que proposé par le Conseil fédéral, les secteurs à forte demande en travailleurs saisonniers (hôtellerie, tourisme, etc.) ne seraient plus assurés. De plus, l’usam rappelle que les étudiants étrangers peuvent séjourner sur le territoire suisse dans le cadre d’études ou formations complémentaires. Or, les institutions de formation ont intérêt à ce que des nationaux puissent étudier à l’étranger et que des étrangers puissent étudier en Suisse.
Ne pas monter les secteurs les uns contre les autres
Bien des aspects restent encore ouverts et les discussions sur les différents modèles de mise en application de l’IIM vont bon train. Ainsi l’immigration peut être réglementée soit d’une priorité nationale, de paramètres du marché du travail local, soit de contingents rigides par secteurs ou encore par des systèmes de taxes incitatives dans l’idée de «qui paie, commande!». Disons-le tout de go, l’usam rejette les deux dernières approches! En effet, elles conduiraient à monter les secteurs les uns contre les autres et, une fois encore, à augmenter les charges.
Toutefois, certains modèles de mise en application de l’IIM sont devenus envisageables dans le contexte du dĂ©bat politique actuel. Par exemple, le concept de prioritĂ© nationale qui est Ă©tudiĂ© de près par la Commission des institutions politiques du Conseil national. Pour l’usam, il est primordial que, dans sa transposition, l’IIM soit le plus favorable possible aux entreprises. Si des mesures doivent ĂŞtre prises pour limiter l’immigration, il convient de recourir le moins possible Ă des mĂ©canismes de rĂ©glementation, ou uniquement pour des situations claires. Le coĂ»t de la rĂ©glementation doit rester le plus bas Âpossible.
Dieter Kläy, usam
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