Publié le: 13 mai 2016

Objectif – réduire le chômage!

emploi – La nouvelle stratégie neuchâteloise repose sur un «New deal» avec les employeurs et une refonte du dispositif d’appui aux demandeurs d’emplois visant à simplifier la pratique.

Alors qu’il se situait jusque-là dans la moyenne des cantons latins, le canton de Neuchâtel souffre, depuis la crise économique de 2010, d’un taux de chômage parmi les plus élevés de Suisse. Pire, sa situation ne s’améliore pas, malgré une dynamique de création d’emplois nettement supérieure à la moyenne nationale.

Les impacts sociaux, économiques et financiers sont de plus en plus graves pour l’ensemble de la société neuchâteloise. Pour inverser la tendance, le Conseil d’Etat neuchâtelois a entrepris de repenser de fond en comble sa stratégie d’intégration professionnelle, en associant les employeurs et les services concernés. L’objectif est simple: que les emplois créés permettent à nouveau de réduire le chômage. La nouvelle stratégie validée à l’unanimité par le Grand Conseil le 
21 mars dernier est présentée comme «ambitieuse et ­novatrice». «Elle repose sur deux piliers complémentaires et indissociables.»

n Le «New deal pour l’emploi», soit une mobilisation générale de tous les employeurs publics et privés, dans une logique de partenariat.

n La refonte globale du dispositif d’appui aux demandeurs d’emploi, afin d’optimiser l’accompagnement de ces derniers en cohérence avec les besoins du marché.

Travail avec les employeurs

Le partenariat développé avec les employeurs doit permettre d’optimiser les mises en relation entre demandeurs d’emploi et places vacantes, mais aussi d’identifier les profils manquants pour répondre aux besoins du marché du travail, voire de développer une vision prospective des besoins futurs. L’approche différencie cinq grands groupes d’employeurs:

n Avec les 30 plus grandes entreprises (un tiers des emplois privés), des partenariats individualisés se mettent en place depuis une année déjà, à titre d’expérience pilote.

n Pour toucher les PME, des partenariats seront établis par branche, avec les associations professionnelles qui sont déjà très souvent impliquées dans la formation.

n Pour les collectivités, les processus de recrutement sont retravaillés pour renforcer la priorité donnée aux demandeurs d’emploi, afin que la moitié au moins des recrutements ­externes puissent se faire parmi les demandeurs d’emploi.

n Pour le secteur parapublic et les entités subventionnées, des processus adaptés seront également systématisés pour favoriser le recrutement de demandeurs d’emploi.

n Finalement, la collaboration sera intensifiée avec les agences de place­ment et leurs clients, afin de mobiliser également ce canal dans la lutte contre le chômage.

Processus unifié et par étapes

Quant à la refonte du dispositif, elle vise à recréer une cohérence globale dans un système devenu très vaste au fil des années. En effet, en plus du service de l’emploi, l’office AI, les services sociaux, le service des migrations et d’autres entités sont actifs dans l’intégration professionnelle. Chaque service a tendance à développer une palette complète de compétences et à nouer des partenariats avec les employeurs pour soutenir «son» public.

Un répondant unique

A l’avenir, un processus unifié, organisé par étapes, permettra de clarifier le rôle de chaque service et la situation de chaque demandeur d’emploi. Le service de l’emploi, qui s’est réorganisé durant les dernières années, est confirmé en tant que pôle de compétences central de l’intégration professionnelle, pour tous les publics. Quant au demandeur d’emploi, il sait à tout moment qui est son répondant unique et quels objectifs il doit atteindre pour avancer vers son objectif de retour à l’emploi.

Finalement, la vue d’ensemble de la situation des demandeurs d’emploi, couplée à une connaissance renforcée et structurée des besoins du ­marché du travail, permettra une conduite stratégique d’ensemble. Il sera ainsi possible de prioriser l’engagement des moyens, dans une ­logique d’amélioration continue et d’adaptation à l’environnement.

Reste à mettre en œuvre, afin que les bonnes intentions se transforment en résultats concrets!

Mme Silvia Locatelli,

chargée de missions au DEAS

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