Publié le: 4 novembre 2016

Premières étapes pour le New Deal

EMPLOI – La nouvelle stratégie neuchâteloise en faveur de l’intégration professionnelle a pris de l’ampleur et dispose d’instruments bien affûtés. Les premiers résultats semblent encourageants.

A Neuchâtel, le New Deal pour l’Emploi est le nom donné à un projet prioritaire du Conseil d’Etat, pour cette législature et les suivantes. Il s’inscrit donc une démarche de long terme et représente également l’un des piliers de la nouvelle stratégie d’intégration professionnelle. Cette dernière se compose elle-même de deux volets, comme nous l’explique Valérie Gianoli, cheffe du service de l’emploi à Neuchâtel.

Premier volet, se coordonner

«Le premier volet est le dispositif d’appui aux demandeurs d’emploi. Cet instrument a pour but de changer de paradigme, de façon à ce que la prise en charge se fasse selon les besoins et non en fonction du statut, détaille-t-elle. Ce dispositif implique par ailleurs une démarche mieux coordonnée de l’ensemble des acteurs et des services concernés de l’Etat.»

Deuxième volet, le partenariat

Quant au deuxième volet, c’est précisément le New Deal pour l’emploi. «Le projet New Deal consiste d’une part à consolider et/ou à développer les partenariats entre les employeurs – que ces employeurs soient privés, publics et parapublics – et l’Etat. L’idée est de s’adresser en particulier à la problématique de l’emploi et du chômage. «Plus concrètement encore, il s’agit de donner une chance aux demandeurs d’emploi en ouvrant les postes vacants aux ORP, explique Valérie Gianoli. Ces derniers s’engagent alors à répondre en proposant des profils adéquats dans les 48 heures.» Pour favoriser les échanges avec les entreprises, chaque employeur qui participe au projet New Deal s’est vu attribué une personne spécialisée de l’ORP. Un peu comme une porte d’entrée privilégiée.» Par ailleurs, le New Deal agit également comme un observatoire sur les besoins des RH. «Notre idée est de mieux comprendre à l’avenir les besoins actuels et futurs en compétences et savoir-faire particuliers des entreprises, prévoit Valérie Gianoli. L’idée est ensuite de pouvoir apporter les réponses adéquates à moyen et long terme, notamment en matière de formation pour adultes.»

Le paradoxe neuchâtelois

Au fait, pourquoi a-t-il été créé? En réponse à une situation critique décelée dans l’économie régionale, rappelle la cheffe de service. «Nous avons en effet vécu un phénomène que nous appelons le paradoxe neuchâtelois, se souvient-elle. Ce terme désigne la situation durant laquelle nous nous trouvions entre 2009 et 2015. Durant cette période, environ 10% d’emplois supplémentaires ont été créés, ce qui représente environ 8700 postes.» Le paradoxe vient du fait que la création d’emploi n’a pas permis de réduire le taux de chômage. «Car, en dépit de bonnes performances en termes de création d’emplois, le taux de chômage est resté élevé, ajoute Valérie Gianoli. Parallèlement, le nombre de pendulaire en provenance des régions voisines a fortement augmenté.» Plusieurs études se sont penchées sur cet épineux problème. Et qu’a-t-on appris? «La structure de l’emploi a évolué très vite dans le canton, avec des évolution divergentes d’un secteur à l’autre.»

Un projet en bonne voie

Dès lors, il y a une situation d’inadéquation entre les profils des demandeurs d’emploi et les besoins du marché, observe-t-elle. De plus, les chercheurs ont constaté que la concurrence à l’embauche s’est beaucoup accrue.» Autre constat qui fait réfléchir les professionnels de la formation: 50% des demandeurs d’emploi ne disposent pas d’une formation certifiante. Depuis son lancement au printemps 2015, ce projet a pris de l’envergure. Que peut-on déjà en tirer pour la suite? «En résumé, après une année environ, nous constatons que le projet est en bonne voie et que sa réputation est bonne auprès des acteurs économiques sensibles à la problématique de l’emploi, constate Valérie Gianoli. Les employeurs jouent le jeu et annoncent leurs places vacantes directement à l’ORP. «Les premiers résultats sont encourageants. Environ 30% des postes annoncés par les entreprises ont permis le recrutement de demandeurs d’emploi inscrits à l’ORP», souligne-t-elle. Dans quelle direction envisage-t-elle la suite des travaux: «Il nous appartient de poursuivre nos efforts afin de faire un travail de fond et d’améliorer encore notre image et notre crédibilité auprès des entreprises.»

JAM

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