Publié le: 6 avril 2018

Une étincelle pour avancer

svsc – Yannick Iseli développe la société Novaccess, à Yverdon-les-Bains. Après la HEC, il hésitait pourtant à se lancer. Le Silicon Valley Startup Camp l’a aidé à se décider. Il ne regrette pas.

Alors qu’il achève son cursus des Hautes Études commerciales (HEC) de l’Université de Lausanne en 2013, Yannick Iseli est tenté par une carrière dans l’innovation technologique. Pour son travail de Master, il a travaillé dans une start-up d’Yverdon-les-Bains, Novaccess. Mais il ­hésite à franchir le pas. «Ses co­fon­dateurs m’ont proposé de les rejoindre. J’étais très motivé, mais je me posais beaucoup de questions. Je n’avais aucun recul, je ne savais pas si l’entrepreneuriat était une voie ­raisonnable», se souvient le jeune Vaudois qui voit ses amis partir pour des postes et des entreprises prestigieuses. Au même moment, il est ­sélectionné pour participer à la ­première édition du Silicon Valley Start­up Camp (SVSC). «C’est l’étincelle qui m’a permis d’avancer. J’ai rencontré plein de gens comme moi, avec les mêmes envies et convictions. Je me suis rendu compte que l’entrepreneuriat était une alternative viable et je me suis senti conforté dans mon choix vers cette voie.» Au retour du voyage, il rejoint définitivement Novaccess et accompagne le développement de la jeune entreprise.

Des concepts incarnés et vécus

Dans les années qui suivent, il a l’occasion d’éprouver plusieurs «apprentissages» abordés de manière théorique durant ses études et vus con­crètement en Californie. Le concept de minimum viable product, par exemple. «C’est le fait de proposer très rapidement un produit, quelque chose que Novaccess a fait, en proposant très vite une plateforme technologique pour l’Internet des objets appliquée au milieu industriel. En Suisse, on a tendance à vouloir penser parfaitement un produit en imaginant les besoins avant d’aller sur le marché. En Californie, j’ai découvert comment faire autrement.»

Autre dimension explorée lors du SVSC, celle de pivot. «C’est le fait de changer radicalement de produit suite aux premiers retours du terrain avec de vrais clients. L’essentiel est de se lancer d’abord et de trouver son marché ensuite. Novaccess a démarré avec une plateforme générique pour la télégestion d’objets connectés dans le milieu industriel. Puis, nous avons utilisé ce qui était destiné à être notre produit comme notre cœur technologique pour le développement d’applications métiers. C’est ainsi que nous avons construit une solution de télégestion de l’éclairage public, NovaLight. Aujourd’hui, avec la même technologie, nous développons également un système de détection centralisé des incendies, un domaine dans lequel nous avons identifié une opportunité», explique l’entrepreneur.

Enfin, une rencontre en particulier lors du voyage avec la BCV a particulièrement marqué Yannick Iseli en tant que jeune start-upper: celle d’un jeune entrepreneur ayant connu une croissance forte et rapide, qui a pris le temps d’expliquer aux participants comment il a vécu cette période. ­«Cela m’a été utile sur deux plans. D’abord pour comprendre exactement comment se passent différents rounds d’investissements, ce que j’ignorais jusque-là. Et puis pour identifier les dangers de cette situation, notamment le fait d’être dans une bulle. Pour une jeune entreprise, les gros investissements peuvent 
faire perdre de vue l’essentiel. Avec Novaccess, nous avons toujours tenté d’avoir une croissance la plus organique possible, de rester connectés aux besoins du marché et de nos clients.»

De Lausanne Ă  DubaĂŻ

Effectivement, c’est à partir des besoins de ses clients que Novaccess se développe peu à peu depuis 2013. Après NovaLight, solution de contrôle des éclairages publics via un réseau Internet des objets basse fréquence, testée par la Ville de Lausanne, Novaccess poursuit son expansion. Sa technologie est utilisée à d’autres fins. Appliquée sur des radars pédagogiques, à Versoix, elle récolte des données sur le trafic automobile et permet de prévoir les zones de congestion.

À Dubaï, connectée sur des panneaux à incendie, dans des domiciles, elle prévient les secours en cas de déclenchement d’un feu. Dans le domaine des villes et des bâtiments connectés, les applications sont multiples et ­Novaccess les explore une à une avec succès. L’entreprise, qui a levé des fonds auprès d’investisseurs de Dubaï en 2016 pour un montant non communiqué, compte aujourd’hui dix personnes. Cinq embauches devraient avoir lieu en 2018.(BCV)

n Candidatures ouvertes: lire p. 4

Cet article est paru initialement 
dans le «Rapport responsabilité sociale d’entreprise 2016–2017», publié par BCV 
en mars 2018.

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