Publié le: 2 septembre 2016

Une menace gratuite et bien inutile

ÉCONOMIE VERTE – L’initiative «Pour une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources» met en péril les places de travail et la prospérité de la Suisse. La Chambre suisse des arts et métiers, le «Parlement» de l’usam, la rejette à l’unanimité.

Si elle était acceptée, cette initiative obligerait les entreprises et les ménages à revoir toute leur consommation de ressources à la base. Et de réduire celle-ci de 60% jusqu’en 2050. C’est une réduction de près de deux tiers – sans mesures d’accompagnement et avec une croissance nette de la population. Clairement, cette initiative met en danger de nombreux emplois et la prospérité économique de notre pays. Nous sommes tous préoccupés par l’utilisation des sols, de l’eau et des matières premières. Ce n’est pas nouveau en Suisse. Nous sommes responsables de ces précieuses ressources.L’intitulé de cette initiative semble d’abord inoffensif, voire romantique, avec sa jolie couleur verte. De facto, le texte s’avère dangereux et extrémiste. Il est basé sur une analyse fallacieuse des faits. Selon le texte, seule l’initiative «Economie verte» permettrait de sauver l’environnement et l’économie. Le recyclage des déchets serait amélioré et des normes écologiques imposées aux produits importés. Nous serions sensés nous aligner sur les Verts, le PS, les consommateurs et consorts et accepter que «l’empreinte écologique de la Suisse soit réduite d’ici à 2050 de manière à ce que, extrapolée à la population mondiale, elle ne dépasse pas un équivalent planète».

Toutefois, le paragraphe 3 de l’initiative montre que cette dernière concerne un domaine bien plus large que celui du recyclage. De nouvelles taxes sonnantes et trébuchantes pointent le bout de leur nez: «Pour encourager une économie durable et fondée sur une gestion efficiente des ressources, la Confédération peut ­notamment prendre des mesures de nature fiscale ou budgétaire; elle peut en particulier mettre en place des incitations fiscales positives et prélever sur la consommation des ressources naturelles une taxe d’incitation à affectation liée ou sans incidences sur le budget.»

Camisole de force bureaucratique

Rien ne sera négligé et le diable se niche dans le détail. Car tous les objectifs seront contrôlés et certifiés, ce qui présuppose à son tour la création de nouveaux postes dans l’administration, afin de mettre au point les nouveaux règlements. Une vraie camisole de force bureaucratique à laquelle s’ajoute un programme de rééducation pour nos entreprises et nos concitoyens. Il suffit d’observer l’évolution globale pour arriver rapidement à la conclusion que la petite Suisse ne peut pas sauver la planète. Ce qui fait sens, nous le faisons déjà aujourd’hui. En faire plus serait trop en faire. Si de nouvelles mesures sont nécessaires, pourquoi faut-il une fois de plus pomper l’argent de nos PME et des citoyens. Pourquoi un système qui se traduirait pour nos entreprises, par plus de taxes et de réglementations? Il n’existe aucun pays dans le monde où l’approche soit aussi extrême que ce que vise l’initiative. Au lieu de reconnaître ce que nos entreprises font déjà pour l’approche durable et l’environnement, l’initiative «Economie verte» les écrase sous une nouvelle législation.

Nos entreprises n’ont pas besoin d’une économie planifiée verte paternaliste. Cette initiative populaire est une menace utopique relevant d’une conception purement planifiée de l’économie, extrémiste et inapplicable. Pour cette raison, il est crucial de la rejeter, comme le préconise l’exécutif fédéral et le Parlement.

Silvia Flückiger,

conseillère nationale (UDC/AG),

membre du comité directeur

de l’usam

fédération des entreprises romandes

Non à une tutelle d’Etat sur l’économie verte

«La FER Genève n’est pas opposée au concept d’une économie fondée sur la préservation des ressources naturelles, mais elle ne soutient pas cette initiative. Les fortes restrictions de consommation de ressources qu’elle prévoit auront des conséquences sur la mobilité, sur l‘alimentation et sur le logement. Si cette proposition était acceptée dans les urnes, l’Etat émettrait des prescriptions sévères et introduirait de lourdes taxes. Le prix des produits augmenterait, les entreprises seraient mises sous tutelle. La Suisse n’est pas à la traîne en matière d’énergie verte et le Conseil fédéral a d’ores et déjà prévu des mesures visant à renforcer le recours aux énergies renouvelables. Dans ce domaine comme dans bien d’autres, je suis pour une incitation ferme, soutenue par une vision commune sur le long terme, mais contre une ingérence de l’Etat.» JAM

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