L’usam s’oppose avec véhémence à la hausse des cotisations salariales
«Adapté aux employeurs»
BILAN DE COMPéTENCES – Géraldine Marchand-Balet (PDC / VS) a déposé un postulat 
demandant une procédure de prévention et de détection précoce des besoins du travailleur.
JAM: Combien de chĂ´meurs de plus de 50 ans connaissez-vous?
n  Géraldine Marchand-Balet: J’en connais beaucoup, malheureusement. Les différents partenaires et les données de l’Office fédéral de la statistique (OFS) présentent une augmentation claire du nombre de chômeurs de plus de 50 ans depuis 2015, l’augmentation varie de 10 à 20% selon les régions, les professions et les secteurs économiques. D’autre part, les chiffres de l’aide sociale indiquent la même augmentation pour les personnes de plus de 50 ans. Il est important de prendre conscience de cette tendance lourde, de l’identifier, d’analyser les mesures possibles et d’anticiper la probable accentuation du phénomène. Pour ma part, comme présidente de commune, je le constate quotidiennement.
«une augmentation claire des chômeurs de plus de 50 ans 
depuis 2015.»
Vous avez soumis un postulat sur le sujet. Que demandez-vous?
n  Le Conseil fédéral est chargé, avec les partenaires compétents, d’établir un rapport sur les accès facilités et gratuits au bilan de compétences pour les travailleurs âgés. Une procédure de prévention et de détection précoce, avec une analyse des compétences et des besoins du travailleur âgé en adéquation avec le marché et la mise en place d’un projet de formation continue, devrait permettre à la fois de prévenir les risques de chômage (souvent de longue durée), mais aussi de dynamiser la productivité de ces travailleurs qualifiés et expérimentés.
Le Conseil fédéral se propose de rejeter votre postulat, car, selon lui, il n’est pas nécessaire de prendre des mesures supplémentaires en plus des efforts actuels. N’est-ce pas le cas?
n  Le Conseil fĂ©dĂ©ral partage mon point de vue, mais ne souhaite pas Ă©tablir un rapport aujourd’hui. La nouvelle loi sur la formation continue va dĂ©ployer ces effets prochaineÂment, il est justifiĂ© de souligner cette thĂ©matique rĂ©cente (voir SEFRI 2016) et de mettre un accent spĂ©cifique sur cette tranche d’âge. Il s’agit de faire face Ă un problème rĂ©cent et d’anticiper des dĂ©veloppements plus lourds sur les plans financiers et humains. D’autre part, il est nĂ©cessaire d’anticiper les effets du vieillissement dĂ©mographique sur le marchĂ© du travail comme l’indique les conclusions de l’étude publiĂ©e par CrĂ©dit suisse (JAM 11, 2017). DiffĂ©rentes stratĂ©gies y sont mentionnĂ©es, toujours centrĂ©es sur la main d’œuvre qualifiĂ©e qui est bien souvent Ă requalifier.
«nouvelle approche partenariale.»
N’est-il pas plus sensé de laisser la formation continue aux employés et aux employeurs plutôt que de demander plus d’État?
n  La nouvelle loi sur la formation continue a ouvert une approche différente de celle que vous évoquez: elle intègre l’ensemble des partenaires dans une concertation plus large. Elle ménage également un rôle accru aux communes qui voient des augmentations de charges énormes liées aux coûts de l’aide sociale.
Les employeurs craignent d’importantes dépenses supplémentaires en cas de participation de l’État à la formation continue. Comprenez-vous leurs craintes?
n  La répartition des dépenses induites est à traiter dans cette nouvelle approche partenariale qui devrait la maintenir dans des limites raisonnables pour les employeurs. Il reste toutefois clair que toutes les branches n’ont pas les mêmes disponibilités pour investir dans le capital humain. Nous devons rester attentifs aux coûts pour les employeurs – c’est évident.
Comment voyez-vous la mise en œuvre de votre postulat: par voie législative ou par le biais de conventions collectives de travail?
n  Le législateur doit donner le cadre. Dans un premier temps, la Confédération, ensuite les cantons, doivent veiller à la mise en application pour le travailleur. Il n’est plus concevable d’imaginer une activité professionnelle sans formations continues ou sans établir un bilan de compétences.
Vous mentionnez une évaluation «gratuite» du bilan de compétence. Rien n’est vraiment gratuit. Qui devrait payer, à votre avis?
n  L’accès aux prestations de prĂ©vention de l’employabilitĂ© et les coĂ»ts induits sont Ă traiter en commun dans le but de parvenir progressivement Ă gĂ©rer l’employabilitĂ© des personnes et Ă renforcer la productivitĂ© des entreprises. Les approches et pratiques sont actuellement très hĂ©tĂ©rogènes. Ainsi, certains cantons ont dĂ©cidĂ© de rendre gratuitement accessibles ces prestations, d’autres non, ou moins. C’est le mĂŞme tableau pour les entreprises qui gèrent ces coĂ»ts de manière très variĂ©es. L’employĂ© doit bien sĂ»r Ă©galement participer sous des formes et des intenÂsitĂ©s Ă discuter. C’est bien vers une nouvelle manière de gĂ©rer ces prestations d’employabilitĂ© que nous allons – nous ne pourrons y Ă©chapper.
«Il faut prévenir les risques de chômage de longue durée.»
En poursuivant une formation continue, les collaborateurs ont soit envie d’assumer de nouvelles tâches au sein de leur entreprise, soit envisagent de trouver un autre emploi dans une structure différente. Pourquoi l’employeur devrait-il payer dans le deuxième cas?
n  Ils peuvent également avoir l’envie d’être à niveau au sein de leur entreprise et d’améliorer leurs prestations, afin d’éviter un risque de licenciement. Néanmoins, la question est pertinente: les entreprises qui investissent le plus reprochent à celles qui ne le font pas d’en profiter. Ce qui est juste et compréhensible. Une piste connue est l’utilisation de fonds pour la formation continue et de financements différenciés – une autre piste est le label «d’entreprise formatrice» ou de «Prix d’entreprise formatrice». Une autre piste passe par les normes de qualité en entreprise. Ne perdons pas de vue que l’entreprise formatrice est également un attrait pour les employés, un plus pour les critères de marchés publics, une carte de visite qualité pour les clients ainsi qu’une augmentation de rendement de l’employé.
La gauche exige que les plus de 
50 ans puissent bénéficier d’une protection renforcée contre le licenciement. Que pensez-vous 
de cette idée?
n  Globalement, les travailleurs sont bien protégés en Suisse. Je ne partage donc pas ce point de vue.
Interview: François Othenin-Girard
bio expresse
Beaucoup d’empathie
PrĂ©sidente de la Commune de Grimisuat (VS) depuis 2008, la dĂ©mocrate-chrĂ©tienne GĂ©raldine Marchand-Balet entre au Grand Conseil valaisan en 2013 et au Conseil national en 2015, oĂą elle est membre de la Commission de la science, de l’éducation et de la culture (CSEC) jusqu’en mars 2018. Ă€ ce jour, elle rejoint la Commission de l’environneÂment, l’amĂ©nagement du territoire et l’énergie (CEAT). 
«Infirmière en soins gĂ©nĂ©raux Ă l’HĂ´pital de Sion, une profession choisie par empathie pour l’être 
humain, je me suis spĂ©cialisĂ©e dans la communication et les relations professionnelles», explique la Valaisanne sur son site. Suivent un certificat en enseignement et un diplĂ´me universitaire en gestion d’entreprise. Ă€ la HES-SO Valais-Wallis Ă Sion en 2000 jusqu’à fin 2015 (Ă©lection au CN), elle s’activait comme cheffe de projets en management de projets dans les domaines de la santĂ©, du social, de l’éducation et de l’économie. Après avoir prĂ©sidĂ© un EMS et un CMS, elle est Ă la tĂŞte depuis 2012 de la sociĂ©tĂ© Grimsolar SA, qui permet aux habitants de participer, en tant qu’actionnaires, au dĂ©veloppement des Ă©nergies renouvelables, en particulier dans le domaine du solaire.
Position de l’usam
La vague d’engagements se fait sentir
Après la perte d’un emploi, les personnes de plus de 50 ans ont des 
difficultĂ©s supĂ©rieures Ă la moyenne pour retrouver un emploi. Il n’y a rien Ă tortiller. C’est statistique, cela prend plus longtemps que pour jeunes. Quelle est la bonne approche pour cette classe d’âge? Actuellement, une autre vague d’engageÂments est perceptible. Que craignons-nous? Que les employeurs soient placĂ©s dans l’obligation d’analyser l’égalitĂ© salariale, de fixer des quotas, de prĂ©venir et d’identifier rapidement des besoins… La formation continue concerne d’abord l’employeur et l’employĂ©. Les employeurs responsables ne veulent pas perdre des employĂ©s qualifiĂ©s dont la pĂ©nurie s’avère croissante. Ils prĂ©fèrent investir dans la formation continue un peu plus tĂ´t et en accord avec leur collaborateur. Mais cela ne requiert aucune obligation Ă©tatique. Les employĂ©s sont Ă©galement invitĂ©s Ă prĂ©senter leurs idĂ©es. Cela peut se faire par exemple lors des classiques entretiens annuels.
Dieter Kläy, usam
Communiqués de presse
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