Publié le: 9 avril 2021

Analyse du succès dans les Grisons

MAURUS BLUMENTHAL – Le directeur de l’Union grisonne des arts et métiers revient sur le succès des tests Covid-19 dans son canton touristique. C’est efficace, proportionnel, volontaire et réalisable.

Quelle est la situation dans les Grisons Ă  la mi-mars?

Maurus Blumenthal: Stagnation à un faible niveau. Depuis que nous effectuons régulièrement des tests dans les écoles et les entreprises, nous sommes en meilleure position par rapport aux autres cantons.

Combien de personnes testées?

Près d’un quart de la population est testé une fois par semaine. Ce sont plus de 47 000 personnes testées par des tests salivaires PCR, la moitié dans les écoles, 105 écoles regroupant près de 20 000 élèves et enseignants y participent. L’autre moitié dans plus de 1000 entreprises où près des trois quarts des effectifs prennent part au projet, soit environ 27 000 personnes. Les employés qui travaillent à domicile ne peuvent pas être testés. Nous demandons la levée de l’obligation de travailler à domicile.

Combien de cas découverts?

Depuis début février, 120 échantillons positifs, soit un taux de positivité de 0,18%.

Que doivent faire les PME?

Le Canton les organise. Les tests sont envoyés à l’entreprise. L’inscription se fait en ligne. Il y a des points de collecte. La plupart de la logistique est adaptée aux condi­-tions locales. Les entreprises doivent informer leurs employés et les convaincre de participer. Les tests sont volontaires pour les entreprises et leurs employés. Dans certains cas, le soutien et les explications des supérieurs sont nécessaires au début.

Les Grisons sont donc pionniers?

C’est vrai, oui. Il devrait être clair depuis longtemps pour les observateurs avertis que le confinement ne peut être une solution à moyen et long terme. De nombreuses personnes n’ont plus de perspectives. C’est un cercle vicieux au plan personnel, social et économique.

Comment avez-vous mis au point cette stratégie?

Les connaissances sûres sont très limitées. Ce qu’il faut, c’est un système qui fonctionne. C’est là que les tests basés sur les risques entrent en jeu. Lorsque le potentiel de dommages est plus important, dans les hôpitaux et les maisons de retraite, davantage de tests sont effectués. De même, lorsque la probabilité d’occurrence est plus grande, comme dans le cas d’une augmentation du nombre de cas dans une entreprise ou une commune. Afin de garantir une vue d’ensemble continue, les tests sont effectués de manière récurrente, mais seulement dans la mesure où cela est nécessaire. Ainsi, les chaînes sont interrompues de manière ciblée.

Perdons-nous le contrĂ´le?

Nous devons apprendre à vivre avec l’incertitude et l’ambiguïté, sinon nous ne serons pas en mesure de faire face à cette pandémie à long terme. Avoir un contrôle absolu est une illusion. Pour comprendre la stratégie de dépistage, il faut cesser d’essayer de contrôler toutes les chaînes. Le Swiss Finish, la solution parfaite, n’est pas nécessaire. Les erreurs doivent être autorisées. Un rapport de 80 à 20 dans les tests rapides est tout à fait suffisant. Il vaut mieux avoir un système imparfait qui fonctionne qu’un système parfait qui ne fonctionne pas.

Combien de résidents doivent être testés pour avoir un effet?

Si 20 à 30% de la population est testé de manière continue dans tout le canton, les chaînes d’infection devraient être systématiquement brisées – indépendamment du lieu et de la manière dont les personnes sont infectées. Ce pourcentage est atteint dans les Grisons (mi-mars). Il est possible d’obtenir un grand effet avec relativement peu d’efforts.

Un chiffre le montre?

Malgré la haute saison, avec un doublement de la population et une expansion massive des tests, les échantillons positifs étaient inférieurs à la moyenne par rapport à la Suisse. Les tests permettent également d’éviter les quarantaines et les quarantaines d’entrée. C’est important pour le tourisme, la construction, ceux qui dépendent de travailleurs qualifiés étrangers.

Sur le côté volontaire du test?

La responsabilité personnelle peut enfin revenir. Les mesures volontaires sont également plus durables, et la mesure est facile à mettre en œuvre dans la vie quotidienne des gens sur une plus longue période.

La recette du succès?

Nous ne sommes pas des bureaucrates, cela aide. Les associations professionnelles ont joué le jeu. Un heureux mariage entre initiative privée et initiative publique. L’innovation naît là où les gens forgent leur propre voie et persévèrent.

JAM

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