Publié le: 7 septembre 2018

Attractivité des trésors suisses

étude – Le nombre de reprises d’entreprises suisses par des structures étrangères a fortement augmenté 
entre janvier et juin. Le plus souvent, il s’agit d’investissements de long terme, selon Deloitte.

Au premier semestre 2018, les PME suisses sont devenues très recherchées: par rapport à la même période l’an dernier, les entreprises étrangères ont acheté 38% de plus de PME suisses, le nombre d’acheteurs nationaux est quant à lui resté pratiquement inchangé. Dans l’ensemble, le marché des fusions et acquisitions dans ce segment a connu une forte croissance, le nombre de transactions augmentant de 6,4% selon l’analyse PME M&A Deloitte.

«Les ventes d’entreprises à l’étranger ont atteint un nouveau record entre janvier et juin.»

Les investissements dans les PME suisses sont très populaires et relativement sûrs, mais étant donné les fortes tensions commerciales, les experts de Deloitte font preuve d’un optimisme modéré pour l’avenir.

Les ventes d’entreprises à l’étranger ont atteint un nouveau record entre janvier et juin 2018: 40 PME suisses sont passées en mains étrangères, soit une augmentation de pas moins de 38% par rapport à la même période l’année dernière. Les acheteurs viennent majoritairement d’Europe, neuf viennent d’Allemagne, trois de France et de Grande-Bretagne et deux de Suède. Six acheteurs viennent des Etats-Unis et seulement deux de Chine, selon le rapport de Deloitte sur les fusions et acquisitions de PME.

«L’augmentation des ventes d’entreprise suisses est un signe clair de la force et de l’attractivité des PME suisses. Beaucoup d’entre elles occupent des positions clés dans des marchés de niche et disposent de bons réseaux internationaux. Elles sont donc des cibles prisées, tant pour les investisseurs financiers que pour les entreprises du secteur. Avec l’affaiblissement du franc suisse, les prix sont également devenus un peu plus accessibles. La plupart des investisseurs ont des projets à long terme et sont intéressés à conserver le savoir-faire et les emplois suisses», explique Jean-François Lagassé, Part-
ner Financial Advisory chez Deloitte Suisse. «Les investisseurs chinois aussi sont devenus plus prudents 
et ont cédé leurs participations suisses», observe Stephan Brücher, Partner Financial Advisory et Corporate Finance Advisory.

Moins de reprises par les Suisses

Les PME sont l’épine dorsale de l’économie suisse, mais cette année, elles ont été plus timides ou ont eu plus de difficultés à effectuer des investissements et des reprises de concurrents en Suisse et à l’étranger. A la même période l’année précédente, 65 entreprises avaient déjà franchi le pas, alors qu’elles ne sont que 60 à l’avoir fait cette année. Comme les années précédentes, les PME suisses ont principalement fait leurs achats dans les pays voisins. Sur les 31 entreprises qui sont passées en mains suisses, 24 venaient d’Europe dont 11 d’Allemagne. Les entreprises suisses ont effectué 5 acquisitions aux Etats-Unis, ce qui en fait le deuxième marché le plus attractif pour les reprises.

«elles occupent des marchés de niche et disposent de réseaux internationaux.»

La majorité des transactions (22) a été enregistrée dans le secteur industriel, suivi par les services (16) et les biens de consommation (14). Un nombre étonnamment important d’entreprises du secteur des technologies, des médias et des télécommunications (TMT) ont changé de mains, huit ont été vendues à l’étranger, trois ont trouvé un nouveau propriétaire en Suisse. «Les nouvelles technologies et la numérisation favorisent la croissance et augmentent la productivité dans de nombreux secteurs: les PME tournées vers l’avenir utilisent activement ce potentiel et trouvent des candidats au rachat en Suisse. Ce n’est pas surprenant, car la Suisse possède des formations supérieures de premier plan, qui permettent régulièrement à des start-ups et des spin-offs prometteuses d’émerger», explique M. Lagassé. (réd/jam)

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