Publié le: 7 juillet 2017

Brise d’espoir sur le RÍo de la Plata

ARGENTINE – Le gouvernement du président Mauricio Macri est sur le point de changer de cap après douze années de socialisme.

En Argentine, le conseil financier est un acte criminel, les exportations sont grevées de 50% de droits de douane et davantage pour les importations… Et ce pays serait vraiment le porteur d’espoir de l’Amérique ­latine?

Economie brisée

«Notre économie est brisée et nos lois sont une jungle», reconnaît Mariano Mayer, secrétaire d’Etat argentin des PME, en ajoutant. «Mais notre nouveau gouvernement est sur le point de changer de cap après 12 ans de socialisme.» Mayer n’a pas tort, le gouvernement de Mauricio Macri élu en 2016 a lancé un train de réformes sur la baisse des impôts, l’allégement des droits de douanes, la réduction de la bureaucratie et l’augmentation de l’efficacité. L’objectif à moyen terme, c’est de freiner une économie de subventionnements galopants et le pouvoir abusif des syndicats.

Bonnes prédispositions

Pourquoi une PME suisse verrait un intérêt à un tel marché? «Chaque fois qu’une réforme libérale se produit, c’est un effet de base, le marché décolle! Avec les réformes ambitieuses du gouvernement Macri, tous les acteurs actifs dans notre économie pourront réussir», lance M. Mayer.

Ces bonnes raisons, justement, ont incité la présidente de la Confédération, Doris Leuthard, à se rendre à Buenos Aires, en avril dernier, accompagnée d’une délégation d’entrepreneurs suisses. Bien que l’Argentine compte la plus importante communauté suisse d’Amérique latine, c’est la toute première fois qu’un président de la Confédération se rend dans ce pays.

Industrie et services

Horlogerie, machine-outil, chemin de fer, banque, mais aussi énergie et écotechnologies, voilà les secteurs qui s’intéressent actuellement à l’Argentine. Mais la délégation présidentielle comptait aussi des PME suisses du bâtiment, de l’ingénierie, des biotechnologies et des services financiers – sans oublier un représentant de l’Union suisse des arts et métiers. Tous les acteurs voient des opportunités en Argentine et sont d’ailleurs déjà actifs là-bas. Reste la question cruciale: les réformes seront-elles menées à terme? A coup sûr pour le gouvernement libéral de Macri qui fait preuve de zèle dans sa volonté de réformer. «Toutefois», précise un entrepreneur suisse installé là-bas et préférant garder l’anonymat: «Ce gouvernement est nouveau et inexpérimenté à bien des égards; de plus, il règne en minoritaire. Cela, il ne faut pas le perdre de vue.»

Conclusion? Si, aux prochaines élections d’octobre, le président Mauricio Macri parvient à renforcer son mandat, le train de réformes sera accéléré. Et les perspectives encore bien meilleures...

Henrique Schneider, 
directeur adj. de l’usam

variété de péronismes

Dans la province de Buenos Aires, les péronistes sont éparpillés entre 3 principaux espaces:

■ le PJ «marque déposée» avec Randazzo, Ishii et peut-être une liste duhaldiste,

■ le front Unité Citoyenne dirigé par CFK (qui 
devrait être candidate au Sénat) soutenue par des maires de banlieue et les groupes kirchnéristes,

■ l’alliance Massa-Stolbizer, soutenue par l’ancien chef du puissant syndicat des camionneurs Hugo Moyano.

Pour être exhaustif, il y a aussi des péronistes de droite de FE dans l’alliance Cambiemos.

Michel Delarche, Mediapart

Cristina: le retour?

En retrait depuis la fin de sa présidence (2007-2015), l’ex-présidente argentine Cristina Kirchner (64 ans) annonce son retour: elle a l’intention de briguer un siège de parlementaire aux élections législatives d’octobre. En cas de victoire, elle bénéficierait d’une immunité, qui lui serait bien utile. Cristina Kirchner aurait logiquement dû participer aux primaires du Parti justicialiste (PJ), colonne vertébrale du mouvement fondé par le général Juan Domingo Peron dans les années 1950, et qui était le pilier de la coalition du Front pour la victoire (FPV, centre gauche), au pouvoir de 2003 à 2015. Mais Mme Kirchner a préféré fonder Union citoyenne, un mouvement à part pour éviter un duel potentiellement coûteux électoralement avec son ex-ministre des transports, Florencio Randazzo, devenu adversaire et candidat à l’investiture au sein du PJ. Dans la province de Buenos Aires, principal enjeu des législatives de mi-mandat, en octobre, la coalition gouvernementale Cambiemos se situe à environ 30% également, tout comme le Front rénovateur (FR, centre droit) de Sergio Massa, qui avait réussi un excellent score lors des législatives de mi-mandat de 2013.

«Le Monde»

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