Publié le: 6 février 2018

Ce statisme qui nous 
attend en cas de «Non»

«no billag» – Pour Matthieu Dinet (Fribourg), cette campagne devait créer un 
débat, joyeusement esquivé par le Conseil fédéral et les opposants à l’initiative.

Depuis plusieurs semaines, une hystérie ambiante plane sur l’initiative No Billag, détruisant tout débat de fond et remplaçant méticuleusement chaque argument par un slogan court, simple, et souvent faux.

Les contours flous de ce veau d’or

Est-ce véritablement surprenant? Au vu du manque de volonté politique de réformer le système de redevance radio et télévisuelle ces dernières années, un tel pithia­tisme était prévisible: nous l’avons manifestement sous-estimé. Toutefois, cette initiative a au moins un point positif que même nos opposants doivent lui reconnaitre. Soixante ans après l’entrée en vigueur de la redevance télévisuelle, le Conseil fédéral est mis devant ses responsabilités, lui permettant enfin un travail d’auto-critique sur ce qui aurait du être fait il y a des années déjà: redéfinir les contours extrêmement flous de ce veau d’or qu’est le service public en 2018. Notre exécutif n’avait qu’une seule question à se poser. C’était trop lui demander. Un groupe de jeunes étudiant à l’université s’en est donc chargé à sa place.

Le divertissement, du service public?

Répondons à cette question par l’énumération de ce qu’un administré reçoit en contre partie de sa redevance. L’information relève-t-elle du service public? Certainement, mais les radios et télés de Suisse ne créent pas l’information, ils se contentent de la relayer depuis d’autres sources primaires (Reuters, AFP, conférences de presse cantonales, etc.). Par ailleurs, asséner qu’un canal d’information doit être subventionné est particulièrement insultant à l’égard de la presse écrite qui ne touche aucune subvention directe de la part de l’Etat. Le divertissement, tout aussi hilarant qu’il puisse être, ne relève pas du service public et n’a par conséquent pas à être subventionné au niveau fédéral. La culture? Si certaines réserves sont à émettre contre cette vérité absolue, répétée à de multiples reprises, selon laquelle la redevance Billag favorise «la culture», ce dont je doute fortement au vu du programme des chaines publiques qui me sont accessibles, rappelons qu’elle est déjà protégée par l’art. 69 de notre constitution.

Ils voulaient éviter le débat

«No Billag» devait permettre une remise en question de l’existence de prestations financées par le contribuable, qui dans le cadre de nombreuses émissions devrait justement être considéré comme un consommateur et non comme un contribuable. Le Conseil fédéral et nos opposants ont mis un point d’honneur à ne pas créer ce débat. Cette esquive est représentative à elle seule du statisme qui nous attend en cas de «Non» à «No Billag» le 4 mars.

Matthieu Dinet - Responsable de la campagne dans le canton de Fribourg et président de l’UDC Sarine campagne

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