Publié le: 2 juin 2017

Ces Romands qui voteront NON

RéFORME PRéVOYANCE – Réflexion par Jean-Pierre Wicht, membre de la Chambre des métiers.

L’AVS est un succès reconnu par toutes les tendances politiques et même à l’étranger. Son système de répartition est exemplaire: pas de plafond pour les cotisations mais une rente plafonnée. C’est le principe de la solidarité totale. Le 2e pilier, c’est une épargne qui s’accumule au fil des années, et qui donne lieu à une rente, actuellement remise en question par l’augmentation de l’espérance de vie et par la rentabilité des capitaux. C’est ici le principe de la responsabilité individuelle qui domine, et les risques de l’épargne individuelle demeurent, même si une loi fédérale en détermine les règles.

Il faut refuser la PV 2020

La réforme prévoyance 2020 cherche à lisser les problèmes respectifs et incontournables de ces deux piliers, en prenant d’un côté pour mettre de l’autre. C’est faux, car les deux systèmes doivent rester indépendants l’un de l’autre. L’AVS doit continuer à reposer sur les cotisations des actifs pour remplir ses engagements, quitte à les augmenter ou en modifiant l’âge de la retraite. Le deuxième pilier doit se satisfaire à lui-même et la baisse du taux de conversion est une évidence. Ceci en raison de l’augmentation de l’espérance de vie et du faible rendement actuel des capitaux, estimés à l’origine à 4% en moyenne. Actuellement, on en est très loin! En comparaison, la hausse des coûts de la santé induit directement l’augmentation des primes et, là aussi, on voit poindre des propositions de financements qui n’ont rien à voir avec la nature du problème, et ne répondent qu’à des points de vue idéologiques.

L’usam a refusé de soutenir Prévoyance 2020, ce que je partage totalement. A ce propos, il faut relever que les partenaires sociaux des deux côtés de la Sarine ont des positions totalement opposées. En Suisse alémanique, les syndicats appuient le projet de M. Berset alors que les milieux patronaux s’y opposent. En Suisse romande, c’est exactement l’inverse… les syndicats le refusent parce qu’ils le jugent insuffisant alors que le patronat s’en accommode volontiers.

Jean-Pierre Wicht, membre de la Chambre des métiers

 

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