Publié le: 10 décembre 2021

Chaînes et avenir: le facteur clé

BLOCKCHAIN – Elle permet le stockage et la transmission de données sous forme de blocs liés les uns aux autres et protégés contre toute modification cryptée. La perspective d’une base de données décentralisée et inaltérable pourrait bouleverser l’avenir de nombreux secteurs.

D’un point de vue purement technique, la blockchain (chaîne de blocs, ndlr) est une base de données de transactions distribuée en mode «open source». Ou d’un point de vue plus généraliste, «un mode de stockage et de transmission de données sous forme de blocs liés les uns aux autres et protégés contre toute modification», comme le répètent à l’envi les encyclopédies en ligne. Sa particularité réside dans sa structure qui se développe en accrochant un bloc numérique à un autre. Et ainsi de suite: chaque bloc se définit par rapport à un bloc qui le précède et un autre qui le suit. Cet enchaînement numérique donne naissance à une base de données qui documente à tout moment l’intégralité des données des utilisateurs ainsi que tous les enregistrements stockés.

Inaltérable, décentralisé et plutôt transparent

Cette base n’est pas modifiable. Ce qui y est inscrit est gravé dans le marbre. Rien ni personne ne peut l’altérer. Car même si le millionième maillon est ajouté à une extrémité de la chaîne numérique, le premier est toujours identifiable comme son début et il est conservé exactement dans l’état où il a été créé. En bref, les maillons de la chaîne, leurs connexions et donc la chaîne entière semblent indestructibles.

Cette structure offre de la sécurité et un caractère évolutif aux utilisateurs. Les bases de données sont massivement redondantes: du fait de leur distribution, elles ne font pas l’objet d’un stockage décentralisé. Les utilisateurs les voient exactement de la même manière indépendamment du lieu où ils se trouvent. Et elles sont le plus souvent publiques. Leur contenu peut être consulté et vérifié en tout temps.

«Depuis quand ça existe…»

Parmi les applications les plus connues de la blockchain figure la crypto-monnaie Bitcoin. Un chercheur (ou un groupe de chercheurs) portant le pseudonyme de Satoshi Nakamoto ont apparemment développé le logiciel correspondant en 2008 après la faillite de nombreuses banques durant la crise financière. C’est de ce scepticisme à l’égard des intermédiaires institutionnels que découle la volonté de mettre la blockchain du Bitcoin en mode «open source»: la nouvelle base de données des transactions se passera d’une instance centrale et rester ouverte à tous.

Les différentes cryptomonnaies ne sont donc qu’une application de la blockchain. Et pas des plus compliquées, selon les spécialistes consultés. Cette technologie offre en revanche de nombreuses possibilités de développement dans la transmission de valeurs. Et elles seront encore plus efficaces à l’avenir.

Etat des lieux en Suisse

Les exemples d’applications actuelles de la blockchain confirme s’il le fallait encore que la Suisse est pionnière. (De nombreuses PME et start-up s’activent dans ce secteur en Suisse romande, ndlr). Déjà, les chaînes de blocs permettent de conclure et de gérer certains contrats d’assurance, de leasing ou d’autres contrats dans les domaines les plus variés. Certaines applications pour le dossier électronique des patients, le registre du commerce ou encore la vérification des crédits sont déjà dans le pipeline.

Dans l’euphorie, on pourrait se dire que l’avenir, c’est la chaîne de blocs. Si l’on peut encore en douter, il est établi aujourd’hui que son rôle sera névralgique pour les entreprises.

Henrique Schneider, usam

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