«Sans respect pour ce qui existe déjà»
integration â La conseillĂšre fĂ©dĂ©rale Simonetta Sommaruga veut forcer lâĂ©conomie Ă intĂ©grer des migrants. Elle a sorti de sa besace un Ă©trange concept dâ«apprentissage pour rĂ©fugiĂ©s».
prĂ©sidences des partis â Gerhard Pfister (PDC), Petra Gössi (PLR) et Albert Rösti (UDC) sont âšĂ la manĆuvre: contre la surrĂ©glementation, ils se battent pour un marchĂ© du travail libĂ©ral.
Journal des arts et mĂ©tiers: Quel est le statut de lâĂ©conomie des PME dans votre lecture du paysage politique?
n Gerhard Pfister: TrĂšs Ă©levĂ©e. Dans tous les cas, je nâappartiens pas Ă ceux qui souhaitent jouer le sort des PME contre celui dâautres branches. Il nây a pas dâun cĂŽtĂ© la bonne Ă©conomie des PME et la mauvaise Ă©conomie internationale. Ces deux composantes sont essentielles Ă la rĂ©ussite de la Suisse.
n Petra Gössi: Jâaccorde pour ma part Ă©galement un statut trĂšs Ă©levĂ© aux PME. Elles forment le socle de notre bien-ĂȘtre et de notre croissance Ă©conomique. Elles ont besoin de conditions-cadres claire et fiables pour assurer des emplois. Pour cela, je me bats au premier rang.
n Albert Rösti: Les deux tiers des places de travail disponibles en Suisse le sont dans des PME dans lesquelles sâactivent moins de 250 employĂ©s. GrĂące Ă leur orientation sur les performances, un travail de haute qualitĂ© et une grande maĂźtrise des risques, ces entreprises constituent le pilier de notre Ă©conomie.
Les reprĂ©sentantes et les reprĂ©sentants de lâUDC sâengagent pour des conditions-cadres favorables aux arts et mĂ©tiers. Comme le montre le sondage PME rĂ©alisĂ© Ă partir de 151 votes au Parlement portants sur 115 sujets liĂ©s aux PME, 48 membres de lâUDC se trouvent dans les 50 premiĂšres places.
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Pour un marchĂ© du travail â contre une police des salaires
Comment vous engagez-vous concrĂštement pour les PME suisses?
n Petra Gössi: En soutenant une baisse de la rĂ©glementation, en favorisant les libertĂ©s dans le droit Ă©conomique et en votant pour un marchĂ© du travail libĂ©ral et flexible au sein duquel les partenaires sociaux ont leur place. Nous ne devons pas abandonner les valeurs qui ont jusquâici contribuĂ© Ă notre succĂšs.
n Albert Rösti: Voici quelques exemple: lâUDC exige la poursuite dâune plus grande simplification et plus dâexception sâagissant de lâenregistrement du temps de travail. Nous combattons aussi la police des salaires prĂ©conisĂ©e par le Conseil fĂ©dĂ©ral depuis novembre 2015. Une loi contraindrait les entreprises employant plus de 50 personnes Ă procĂ©der Ă une analyse rĂ©guliĂšre de leur politique salariale pour lutter contre la discrimination salariale entre les sexes. Ce travail ferait lâobjet dâune surveillance par un organe extĂ©rieur. Nous rejetons cela. De maniĂšre gĂ©nĂ©rale, lâUDC exige que les PME de moins de 50 collaborateurs soient exemptĂ©es de toutes ces tĂąches statistiques. Et que ces travaux soient rĂ©duits au minimum pour les plus grandes structures.
n Gerhard Pfister: Je mâengage pour que lâĂ©conomie, quâil sâagisse des PME ou des entreprises internationales, bĂ©nĂ©ficient des meilleures conditions-cadres possibles. Ce qui veut dire: moins de rĂ©glementation, la plus grande libertĂ© possible et la responsabilitĂ© personnelle.
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Que doit faire la classe politique pour que la Suisse conserve sa capacitĂ© concurrentielle Ă lâinternational?
n Albert Rösti: Disposer dâun marchĂ© du travail relativement libĂ©ral me semble prĂ©pondĂ©rant. Se battre pour cela en vaut la peine. Vu le contexte international, la mise en Ćuvre de la rĂ©forme de lâimposition des entreprises RIE III sans contrepartie financiĂšre me semble central pour la place Ă©conomique suisse. LâUDC sâengage pour que le traitement de cette proposition dĂ©bouche sur un ensemble de mesures afin que les conditions-cadres soient meilleures pour toutes les entreprises, par comparaison Ă la situation actuelle.
n Gerhard Pfister: La politique doit sâengager pour que la place Ă©conomique suisse conserve son attractivitĂ©. Cela signifie des marchĂ©s ouverts, moins de rĂ©glementation, Ă©galeÂment du cĂŽtĂ© des ressources humaines, une charge fiscale moins Ă©levĂ©e, aucune rĂ©glementation Ă laquelle les concurrents ne sont pas soumis. Les Etats-Unis nous imposent de plus en plus de rĂ©glementations quâils nâhĂ©sitent pas eux-mĂȘmes Ă contourner.
n Petra Gössi: Nous devons faire en sorte de mettre Ă disposition du temps et des moyens pour les investissements. La classe politique doit sâefforcer de mettre en place des conditions-cadres afin que les entreprises disposent de la marge de manĆuvre nĂ©cessaire.
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Meilleure collaboration souhaitée dans le camp bourgeois
Cette marge de manĆuvre pour diminuer les impĂŽts, les taxes et les prĂ©lĂšvements, oĂč la voyez-vous?
n Gerhard Pfister: Partout. Gagner des majoritĂ©s au Parlement sera lâĂ©lĂ©ment dĂ©cisif. Pour cela, les partis bourgeois doivent mieux collaborer.
n Petra Gössi: A propos des impĂŽts, taxes et prĂ©lĂšvements, il existe des marges de manĆuvre dans presque tous les domaines. Si lâEtat accepte de se retenir sur les dĂ©penses.
Actuellement, notre problĂšme ne se situe pas du cĂŽtĂ© des recettes, mais des dĂ©penses. Je souhaite vivement quâune entrĂ©e en matiĂšre sur la TVA nous permette dâaller dans ce sens.
n Albert Rösti: Les impĂŽts et les prĂ©lĂšvements montent en particulier parce que la responsabilitĂ© personnelle et la libertĂ© sont remplacĂ©es par des mesures et des interventions Ă©tatiques. Lâoccasion pour le nouveau Parlement dâutiliser la majoritĂ© dont il dispose avec des reprĂ©sentants du PDC, du PLR et de lâUDC. LâUDC travaille sur un plan sĂ©rieux de renonciation Ă des tĂąches, car seul un remĂšde de cheval appliquĂ© Ă lâEtat peut conduire Ă faire reculer ces coĂ»ts de maniĂšre durable et donc Ă permettre une rĂ©duction, pour tous, des impĂŽts et des prĂ©lĂšvements.
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Pas plus de réglementation
Comment pouvez-vous vous assurer que de nouvelles rĂ©glementations ne viendront pas pĂ©jorer la situation des PME Ă lâavenir?
n Petra Gössi: Chaque rĂ©glementation doit remplir sa fonction et ne doit pas aller trop loin. Les obstacles bureaucratiques doivent ĂȘtre Ă©cartĂ©s du chemin et nos entreprises allĂ©gĂ©es des surcharges administratives. Le PLR exige lui aussi via sa motion de groupe «RĂ©duction de la bureaucratie. Faire analyser les coĂ»ts de la rĂ©glementation par un organe indĂ©pendant». Ceci, afin dâĂ©viter les conflits dâintĂ©rĂȘts et de permettre au lĂ©gislateur de fonder ses dĂ©cisions sur des informations correctes.
n Albert Rösti: Les nouvelles rĂ©glementations Ă©tatiques induisent toujours un coĂ»t. A Berne, nous avons le problĂšme que de nombreux politiciens qui votent en faveur de nouvelles lois oublient simplement que cela gĂ©nĂšre des coĂ»ts qui impactent massivement nos entreprises. LâUDC se retrouve malheureusement trop souvent seule au Parlement sur ce sujet. Nous avons besoin du sou-âštien des praticiens, de gens qui connaissent les problĂšmes.
n Gerhard Pfister: Chaque rĂ©glementation doit ĂȘtre vĂ©rifiĂ©e pour dĂ©terminer si elle peut ĂȘtre supportĂ©e par lâĂ©conomie. Ce qui veut dire dans la plupart des cas que nous nous opposons aux propositions visant Ă introduire de nouvelles rĂ©glementations.
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Assurer la prévoyance vieillesse
Quels sont les objectifs prioritaires en politique sociale?
n Albert Rösti: Les grand dĂ©fis des prochaines annĂ©es concerneront la sĂ©curisation financiĂšre de la prĂ©voyance vieillesse et le systĂšme de santĂ©. LâUDC sâimplique fortement dans le processus de rĂ©forme en cours, pour trouver des solutions qui soient financiĂšrement supportables pour tous, y compris pour nos descendants, en corrigeant les erreurs et en renforçant la responsabilitĂ© personnelle.
n Petra Gössi: La rĂ©forme de la prĂ©voyance vieillesse est la plus importante, pour les rentiers et les actifs. Je mâengage pour ma part Ă lutter pour que la croissance des coĂ»ts des prestations complĂ©mentaires reste sous contrĂŽle.
n Gerhard Pfister: Cette question est trop gĂ©nĂ©rale pour y rĂ©pondre. TouteÂfois, si lâon doit tout de mĂȘme donner une rĂ©ponse: la dĂ©mographie force la politique Ă dĂ©velopper des solutions durables. Ce qui signifie âšde ne pas surcharger les prochaines gĂ©nĂ©rations.
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Assurer la mobilité
Quels sont les points forts dans la politique des transports?
n Petra Gössi: La route et le rail, le transport public et individuel doivent ĂȘtre considĂ©rĂ©s comme un tout. Cela implique dâĂ©liminer les bouchons et de dĂ©gager des solutions permettant dâassurer un financement supportable sur le long terme. Les bouchons nous coĂ»tent actuellement environ un milliard de francs par annĂ©e â câest beaucoup trop!
n Gerhard Pfister: Lâessentiel, câest que les deux piliers doivent ĂȘtre capables dâassurer leur propre financement. Les flux dâargent doivent devenir plus transparents. Le transport individuel et le transport public doivent ĂȘtre financĂ©s de telle maniĂšre que le contribuable sache ce quâil paie.
n Albert Rösti: Le but serait que nos infrastructures de transport soient en mesure dâassurer la mobilitĂ© Ă lâavenir et que nous ne soyons pas Ă©tranglĂ©s dans un goulot de capacitĂ©. Pour ce faire, la question du financement doit ĂȘtre rĂ©solue. Un principe gĂ©nĂ©ral serait que chaque utilisateur de mobilitĂ© paie pour le moyen quâil utilise. Cela signifie entre autre que chaque investissement ou projet doit ĂȘtre soutenu par une analyse au plan Ă©conomique afin quâĂ lâavenir les moyens disponibles ne soient pas utilisĂ©s seulement pour lâexploitation et lâentretien.
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OUI au systĂšme dual
LâUnion suisse des arts et mĂ©tiers usam estime que la formation professionnelle supĂ©rieure devrait Ă lâavenir recevoir 100 millions de francs en plus. Partagez-vous cet avis?
n Gerhard Pfister: Oui, avec lâexigence que cela ne pĂ©jore pas la situation dâautres filiĂšres de formation. Je ne soutiendrais pas une telle proposition si les moyens devaient ĂȘtre pris, par exemple, sur les gymnases.
n Albert Rösti: LâUDC sâest toujours engagĂ©e pour le systĂšme de formation dual et orientĂ©s sur la pratique. Mais lâeffet de masse vaut la peine. Les dĂ©penses liĂ©es Ă la formation ont doublĂ© depuis 1990. Il est Ă©vident que cette progression des charges dans la formation ne rĂ©pondait pas tant Ă un besoin de lâĂ©conomie et de la sociĂ©tĂ©, mais plutĂŽt aux attentes des fonctionnaires et des politiciens. Au cours des derniĂšres annĂ©es, beaucoup dâargent a Ă©tĂ© dĂ©pensĂ© dans divers projets de construction pour les hautes Ă©coles.
n Petra Gössi: Lâessentiel, dans la politique de formation, câest la reconnaissance de notre systĂšme de formation dual. Câest ce dernier qui a fait le succĂšs de la Suisse. Ce qui est dĂ©cisif, ce nâest toutefois pas le montant de cette contribution, mais plutĂŽt oĂč ces moyens profitables seront engagĂ©s pour la formation.
Si le programme de stabilitĂ© (2017-2019) aboutissait, la formation devrait se contenter dâune croissance de 1,9% des dĂ©penses fĂ©dĂ©rales. Pour lâusam, câest inacceptable! OĂč faudrait-il tailler ailleurs que dans la formation?
n Albert Rösti: La question nâest pas bien formulĂ©e, car il ne sera pas procĂ©dĂ© Ă des Ă©conomies dans la formation, mais au contraire Ă une rĂ©duction des dĂ©penses supplĂ©mentaires qui Ă©taient prĂ©vues par la planification financiĂšre. Si le programme de stabilitĂ© Ă©tait acceptĂ©, la croissance des dĂ©penses de formation pour la ConfĂ©dĂ©ration serait maintenue Ă 1,9% par annĂ©e, ce qui veut dire âš7,5 milliards de francs en 2017 (2019: 7,9 milliards).
Sans supprimer des prestations, il serait possible dâĂ©conomiser sur le personnel et les achats. Il y a encore sur ces postes des marges dâĂ©conomies. Je rappelle que les charges de personnel au cours des derniĂšres annĂ©es sont passĂ©es Ă 5,4 milliards de francs (2007: 4,5 milliards).
n Petra Gössi: Economiser, cela fait mal. Pour cette raison, il est essentiel que chaque domaine contribue aux Ă©conomies. Le plus important, câest que les moyens existants doivent ĂȘtre engagĂ©s de maniĂšre efficiente.
n Gerhard Pfister: Je partage lâidĂ©e que des rĂ©ductions de coĂ»ts sont Âaussi possibles dans la formation â sans perdre de la qualitĂ©. Le domaine du souhaitable doit ĂȘtre distinguĂ© du rĂ©alisable. Câest aussi le cas pour la formation.
Interview: Gerhard Enggist
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Elections agendées
La conseillĂšre nationale schwytzoise Petra Gössi (40 ans) remplacera Philipp MĂŒller Ă la tĂȘte du PLR. LâĂ©lection se jouera le 16 avril prochain Ă Berne
Au PDC, câest le Zougois Gerhard Pfister (53 ans) qui succĂ©dera Ă Christophe Darbellay. Election le 23 avril Ă Winterthur.
Quant au Bernois Albert Rösti (48 ans), il prendra les commandes de lâUDC aprĂšs Toni Brunner. Cela se fera le 23 avril Ă Langenthal.
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