Publié le: 4 avril 2014

Coup double pour le renminbi

accord monétaire – Londres a obtenu la première place boursière de la monnaie chinoise ­appelée aussi yuan. La Suisse obtient un accord de libre-échange et monétaire.

Londres a de la veine. La métropole financière britannique abritera la première place boursière du renminbi en Europe. Les banques centrales britannique et chinoise ont conclu un accord dans ce sens, qu’elles ont signé le 31 mars 2014. La City devient ainsi la première place financière hors d’Asie (avec Francfort) où des échanges seront effectués en monnaie chinoise (aussi appelée yuan).

Depuis que la Chine a mis en place le premier centre international de commerce offshore à Hong Kong en 2009, une compétition mondiale a éclaté autour de l’implantation de tels centres. Le gouvernement de Pékin cherche également à faire du renminbi un rival du dollar dans le commerce mondial.

Un pas en avant pour la Suisse

La Suisse a fait, elle aussi, un pas dans ce sens : le conseiller national Markus Hutter a déposé une motion visant à faire de la Suisse le premier pays à signer un accord de libre-échange et un accord monétaire avec la Chine. Londres a maintenant remporté la première manche. Les experts des marchés financiers restent cependant optimistes : la Suisse devrait profiter du fait que les échanges en renminbi peuvent s’effectuer avec un décalage horaire d’une heure seulement par le biais de la nouvelle chambre de compensation de Londres, centre de négoce de devises et d’obligations le plus important au monde.

Ce n’est pas peu d’argent : en trois ans, le volume des échanges du renminbi a triplé. En 2013, cela représentait 120 milliards de dollars américains par jour, ce qui est encore bien peu en comparaison avec les négociations en dollar américain, qui représentent en moyenne 4650 milliards par jour.

Compétitivité en hausse ?

Une seconde nouvelle a fait le tour des chancelleries : la dépréciation de sa monnaie dans les échanges internationaux. Le cours de change favorable du renminbi rend les produits chinois moins chers pour les pays étrangers. La compétitivité des exportateurs chinois est donc en train de se renforcer après un renchérissement constant des produits, pendant plusieurs années, consécutif aux réévaluations et hausses de salaires.

Une politique monétaire contrôlée et une dévaluation : voilà qui va parfaitement dans le sens de la Banque centrale chinoise. Les conséquences de la dévaluation du renminbi sont cependant difficiles à prévoir, si ce n’est qu’elle pourrait facilement déclencher une conflagration des monnaies asiatiques. Sur le marché mondial, les produits d’exportation chinois sont en concurrence avec ceux provenant du Japon, de l’Inde et de la Corée du Sud. La dévaluation contrôlée du renminbi représente un avantage concurrentiel pour la Chine exportatrice, ce qui contraint les autres banques centrales à assouplir leur politique monétaire.

Une dévaluation compétitive des monnaies asiatiques ne profiterait finalement à aucun pays tout en étant néfaste à chacun d’eux : fuite des capitaux étrangers, inflation due au renchérissement des biens importés et réduction du pouvoir d’achat de la population. Quant à la question de savoir si ce fait influencera à long terme la politique financière de la Chine, c’est une page qui n’est pas encore écrite.

Henrique Schneider,

responsable du dossier à l’usam

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