Publié le: 5 février 2021

Covid-19, il faut arrêter la navigation à vue!

La situation de pandémie, que nous connaissons depuis environ une année, nous a habitués à des changements constants. Il est clair pour tout le monde qu’une certaine flexibilité doit être maintenue face à une situation changeante. Toutefois, il est tout aussi clair, surtout lorsque l’on parle d’économie, que l’on ne peut pas comparer cette dernière à une ampoule que l’on pourrait allumer et éteindre à volonté.

Or c’est ce va-et-vient constant et l’incertitude ambiante qui est l’un des aspects les plus problématiques pour toute une série de catégories de petits entrepreneurs qui ne savent plus quoi faire. Les restaurateurs, les personnes travaillant dans la branche culturelle et événementielle, les commerçants ne représentent que quelques-uns de ces secteurs au sein desquels des centaines de milliers d’emplois sont garantis en Suisse.

Nous ne pouvons pas attendre la conférence de presse du Conseil fédéral pour déterminer – dans un environnement devenu très arbitraire et difficile à comprendre – quelles mesures affecteront quels secteurs. En ce sens, il est juste, surtout maintenant que nous commençons la campagne de vaccination, que le gouvernement définisse des critères clairs pour un plan de sortie progressive par rapport aux mesures restrictives auxquelles trop de groupes professionnels sont soumis depuis trop longtemps. Car sans cela, c’est une partie importante de notre tissu économique qui pourrait être détruite. La tentation de jeter l’éponge est loin d’être marginale du côté des entre­preneurs.

Si une évaluation globale de la Covid-19 ne pourra être portée que dans quelques années, on peut déjà dire à propos des vaccins que le Département fédéral de l’intérieur ne fait pas grande impression: on observe des difficultés logistiques pour organiser la distribution, des coupures qui ralentissent la vaccination. Ce sont autant de problèmes qui risquent de coûter très cher à l’économie et à la santé de notre population.

Il suffit de dire que chaque jour de retard dans la campagne de vaccination de masse (dont on ne sait pas quand elle commencera) entraînera des décès et coûtera à notre économie entre 50 et 100 millions de francs: la question est donc de savoir si, face à ces coûts, on investit suffisamment pour assurer un approvisionnement rapide.

Cela n’a pas été fait – telle est probablement la réponse valable jusqu’ici. Il est vrai qu’il n’était pas possible de prévoir toutes les évolutions, mais maintenant que le tableau est plus clair, on voit bien qu’il n’y a pas de réelle volonté de changer quoi que ce soit.

Il n’existe pas non plus de stratégie claire pour la détection des foyers – et certains cantons, comme les Grisons, semblent avoir compris plus tôt que la Confédération que ceux-ci peuvent être très utiles pour trouver des personnes positives, mais asymptomatiques. Pourtant, au niveau fédéral, il n’y a pas de direction claire mais une succession continue de «oui, mais …».

J’espère que je me trompe, mais l’impression générale est que nous naviguons à vue et ce n’est pas bon. Personne ne croit que la situation est facile, mais c’est précisément dans les moments difficiles que nous devons voir la force, et l’autorité, de ceux qui sont appelés à prendre des décisions. C’est ce que la population et l’économie attendent du Conseil fédéral.

* Conseiller national (PLR/TI)

alex.farinelli@parl.ch

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