Publié le: 4 juillet 2014

«â€‰De nouveaux acteurs, de nouveaux produits »

stéphane garelli (Imd)

Stéphane Garelli, le professeur à l’IMD et à l’Université de Lausanne, s’est encore montré sous un jour éloquent. Il a rendu hommage au rôle des PME dans les scores que réalise la Suisse en matière de compétitivité. Les très grandes et les micro-structures ne sont pas suffisantes pour creuser l’écart. « Or, en matière d’internationalisation, la Suisse reste parmi les meilleurs. » Une réussite qui selon lui s’explique tant par la diversification d’une économie qui continue de fabriquer des biens. « Nous avons su garder, comme l’Allemagne, notre capacité industrielle. »

Automation et risque fiscal

Côté nouvelle économie, les usines qui marchent disposent désormais d’un fort degré d’automation. « Les grandes structures qui reviennent de Chine pour s’implanter en Europe ou aux Etats-Unis le montrent. » Stéphane Garelli voit deux domaines dans lesquels la Suisse peut se profiler : l’agriculture et l’architecture.

Du côté politique, il estime que 2015 sera l’année de tous les dangers en matière fiscale. « C’est l’élément-clé, car de plus en plus d’ultimatums sont attendus. Beaucoup de cantons veulent réduire la fiscalité. » Enfin, le professeur a longuement parlé de l’apprentissage. « Chaque fois que l’on nous parle de qualité, on mentionne la Finlande. Toutefois, comment se fait-il que ce pays n’arrive pas à donner du travail à sa nouvelle génération : 90% des gens vont à l’Université, comme en Corée. » On découvre dans ces deux pays ce qu’est la surqualification. En Suisse, en revanche, l’apprentissage est crucial. « Il fut un temps, quand quelqu’un avait fini un métier, il s’appelait maître-boulanger », relève Stéphane Garelli. « Nous devons redonner du prestige à ces jeunes. Savoir une science, ce n’est pas savoir un métier. »

Nouveaux marchés globaux

Il se dit fasciné par les nouvelles entreprises. « Nous devrions nous intéresser à ces mille nouveaux acteurs de l’économie. Et nous passionner pour leurs nouveaux produits : il y a 2,8 milliards de personnes dans le monde qui ont quitté la pauvreté absolue et qui attendent qu’on leur propose des nouveautés. Ces marchés globaux attirent de plus en plus de jeunes entrepreneurs dans les écoles polytechniques ou ailleurs. »

Pour conclure, un mot de Ronald Reagan. « Il y a ceux qui font que les choses se passent, ceux qui laissent les choses se passer, et ceux qui se demandent ce qui s’est passé. » Le professeur Garelli demande de faire tout ce qui est possible pour ne pas se retrouver dans la troisième catégorie. Ogi

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