Publié le: 10 août 2018

Deux propositions bien stériles

votations du 23 septembre – Le Conseil fédéral a fixé trois objets au menu: l’encouragement au vélo et deux initiatives relatives à l’alimentation dont on se passerait bien.

À côté de la cible ! En matière d’alimentation, deux initiatives populaires seront soumises au peuple cet automne. Dit «Pour des aliments équitables» ou «Fair Food», le texte des Verts demande que la Confédération renforce l’offre de denrées alimentaires sûres et de bonne qualité.

La deuxième initiative soumise au peuple est celle d’Uniterre «Pour la souveraineté alimentaire. L’agriculture nous concerne toutes et tous» qui réclame notamment que l’approvisionnement en aliments suisses soit prépondérant et que leur production ménage les ressources naturelles.

L’utilisation des OGM dans l’agriculture devrait en outre être définitivement proscrite. Quant à l’importation des produits étrangers non conformes aux normes sociales et environnementales suisses, elle 
serait interdite.

 

Transparence: ça existe déjà

La souveraineté alimentaire ne doit pas être garantie dans la constitution. Il n’y a pas non plus besoin d’un «oui» aux aliments de qualité. La Suisse ne compte pas sur l’initiative des Verts pour garantir la qualité des aliments. Les denrées y sont sûres et de bonne qualité. La transparence et la diversité sont déjà de mise.

Les consommateurs ont déjà accès en tout temps, si tel est leur choix, à des denrées alimentaires saines et issues du commerce équitable. Ils n’ont pas besoin de se faire dicter leurs habitudes alimentaires. Aussi bien pour l’une que pour l’autre, la Constitution fournit déjà une base solide à la politique agricole.

En l’état, les articles sur l’agriculture et la sécurité alimentaire donnent au Parlement une marge de manœuvre suffisante. Il est donc inutile de procéder à une surréglementation coûteuse en modifiant la base constitutionnelle.

Suisse isolée? Non merci!

Pour couronner le tout, en plus d’être illégitimes, les exigences de ces deux initiatives sont dangereuses et incompatibles avec les accords commerciaux et le droit international en vigueur. Ceci constitue un risque d’isolement de la Suisse à l’échelle internationale inacceptable. Sans parler des systèmes de contrôles exorbitants et irréalistes qu’il faudrait mettre en œuvre. Il est primordial que la place économique suisse dispose de conditions-cadre adéquates pour être compétitive à l’échelle internationale.

Afin d’éviter un renchérissement des prix et un cloisonnement de notre pays, il est primordial de glisser deux «non» fermes dans l’urne le 23 septembre.

Hélène Noirjean, usam

www.initiatives-agricoles-non.ch

Les plus consultés