Publié le: 7 septembre 2018

Encore bien trop à gauche

avs – Une nouvelle proposition est en consultation. Pour l’usam, les vues du Conseil fédéral sont trop coûteuses et déséquilibrées.

Au cours de la campagne pour la Prévoyance vieillesse (PV 2020), le ministre des affaires sociales Alain Berset a prédit des choses affreuses. Par exemple que les jeunes générations risquaient de ne plus recevoir leur AVS. Heureusement, le peuple ne s’est pas laissé impressionner par ces menaces. Il a rejeté le projet qui exagérait l’augmentation des prestations. Au final, les votants ont voté exactement comme le recommandait l’usam.

Inévitable réforme de l’AVS

Le rejet de la Prévoyance vieillesse 2020 est une bénédiction pour l’AVS. Cepen­dant, cette dernière a encore besoin d’être rénovée. En raison 
de l’évolution démographique, les réserves encore abondantes de plus de 45 milliards de francs suisses risquent de fondre de plus en plus vite au cours des années à venir.

À l’heure actuelle, il semble que le Conseil des États pourrait octroyer dans le cadre de la réforme fiscale (PF 17, respectivement RFFA, STAF en allemand), un finance­ment supplémentaire de l’AVS de 2 milliards de francs.

Est-ce que cela remettrait l’AVS sur les rails une fois pour toutes? Pas du tout, car ses déficits structurels sont beaucoup plus importants. Les 
2 milliards représentent certes un peu plus qu’une goutte d’eau dans l’océan des finances publiques, mais il ne s’agit en aucun cas d’une solution durable pour les finances de l’AVS. Cette assurance demeure une institution qu’il faut retaper.

SĂ©parer les piliers, bien vu!

Au final, malgré une victoire dans les urnes, le nouveau projet ne fait que peu de concessions aux opposants à PV 2020. C’est très maigre.

C’est également l’avis du Conseil fédéral. En raison des mauvaises expériences réalisées avec le monstrueux paquet de PV 2020, il souhaite réformer séparément le premier et le deuxième pilier.

Une telle option ne nous pose pas de problème, c’est exactement ce que souhaite l’usam – le fameux plan B auquel nous faisions allusion avant l’échec du projet de Berset.

Cela dit, l’usam souhaite aller de l’avant rapidement avec l’AVS. Une proposition concrète pour la prochaine réforme a déjà été envoyée dans le cadre de la pro­cédure de consultation.

C’est pas une concession, ça!

Il faut bien noter que le contenu de la proposition de réforme que nous avons reçue n’est pas des plus avantageux. L’intention de relever l’âge de la retraite des femmes à 65 ans a pris tellement de retard que, selon les sondages d’opinion cette mesure est fortement exigée par la majorité des électeurs. Ce point ne peut donc en aucun cas être interprété comme une concession au camp bourgeois! La seule dimension plaisante est l’intention de renoncer à une augmentation des taux de cotisation des travailleurs indépendants et de maintenir l’allocation de retraite à 16 800 francs actuellement.

Indigeste pour le peuple

L’augmentation de TVA demandée de 1,5% doit être fermement rejetée. La volonté du peuple, pour lequel une augmentation de 0,6% était 
déjà de trop dans PV 2020, doit être respectée. Tout ce qui dépasse 0,6% – un maximum de + 0,3 % si la loi fiscale est adoptée – se heurtera à une forte résistance de l’usam.

Les mesures dites d’amortissement, avec lesquelles le Conseil fédéral veut saisir l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, doivent également être clairement rejetées. Celles-ci sont trop coûteuses et inutiles parce que l’âge de la retraite de 65/65 ans est de toute façon admissible à la majorité. En outre, les propositions sont inconstitutionnelles parce qu’elles visent unilatéralement les femmes et violeraient ainsi le principe de l’égalité entre les sexes.

Le Parlement a transformé la prévoyance vieillesse en un projet de gauche qui augmente les prestations. On a vu l’échec, ce fut glorieux! Les erreurs du passé ne doivent pas être répétées. Amender cette nouvelle édition de la réforme de l’AVS semble inévitable.

Kurt Gfeller, vice-directeur de l’usam

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