Publié le: 10 décembre 2021

Financer la croissance de façon futée

ASSOCIATION SUISSE D’AFFACTURAGE (SFAV) – L’affacturage est possible dans de nombreux domaines. Les PME peuvent améliorer leurs liquidités grâce à cette forme de financement flexible. Parmi ses atouts, une grande marge de manœuvre individuelle.

En 2020, une montagne de factures pour une valeur de 519 millions de francs ont été réglées par le biais de l’affacturage. Le chiffre d’affaires de ce secteur reflète l’évolution conjoncturelle de l’économie. L’Association suisse d’affacturage (SFAV) s’attend par ailleurs à une augmentation des volumes cette année. «Cette solution permet de réaliser des chiffres d’affaires qui n’auraient peut-être pas pu être finalisés différemment. Comme les PME ne sont pas liées à une limite de crédit rigide, la croissance peut être financée sans problème, explique Daniel Trochsler, président de l’Association suisse d’affacturage. L’affacturage croît avec le chiffre d’affaires. Il permet en outre d’éviter les pertes, car l’entreprise est protégée contre elles grâce au contrôle de la solvabilité et à l’assurance contre les pertes sur débiteurs.»

L’affacturage? Définition

Dans le cadre de l’affacturage, une entreprise cède ses créances envers ses clients (débiteurs) à un établissement financier spécialisé (le factor). Le factor paie les sommes dues dès la prise en charge des créances par le client de factoring, prend en charge le risque de non-paiement et s’occupe de la gestion des débiteurs. En contrepartie, le factor facture une commission d’affacturage et un intérêt. «Pour le client d’affacturage, cela représente trois avantages: une amélioration des liquidités, une protection contre les défauts de paiement et un allègement de la gestion des débiteurs (lire l’encadré en bas à droite).

L’affacturage est particulièrement apprécié auprès des PME. «Les entreprises ont souvent trop peu de temps à consacrer à l’encaissement des débiteurs, explique Daniel Trochsler. Dans le même ordre d’idées, l’obtention d’un crédit classique n’est pas toujours facile pour les PME. L’affacturage représente une alternative intéressante, car il est possible d’accéder à une source de financement uniquement sur la base des débiteurs ouverts».

Apprécié par les entreprises de location de services

L’affacturage entre en ligne de comp-te pour les branches les plus diverses qui fournissent leurs prestations contre des factures. La condition la plus importante pour l’affacturage est toutefois une prestation claire, transparente et achevée avant la facturation. «En ayant recours au préfinancement des montants facturés, il est important que les liquidités dégagées soient utilisées de manière rentable, pour financer la croissance ou pour obtenir de meilleures conditions de la part des fournisseurs du côté des achats», explique Trochsler.

Selon les résultats d’une analyse coûts/bénéfices, il peut également être judicieux pour la PME d’externaliser la gestion des débiteurs à l’institut d’affacturage. Les entreprises de location de services font le plus souvent appel au service financier de l’affacturage. En effet, il existe ici une lacune de financement classique: les travailleurs temporaires doivent être payés chaque semaine, tandis que les donneurs d’ordre, de l’autre côté, reçoivent une facture avec un délai de paiement de 30 jours.

«L’AFFACTURAGE EST UNE ALTERNATIVE INTÉRESSANTE POUR LES PME».

Les services d’affacturage sont recherchés dans le domaine du commerce électronique: «Les exploitants de boutiques proposent de plus en plus souvent à leur clientèle d’acheter sur facture. Ainsi, le contrôle de la solvabilité, la protection contre les pertes, le financement et l’allègement administratif sont des questions qui peuvent être résolues de manière élégante grâce à l’affacturage.

Des ambiguïtés dans la loi

Dans le domaine de l’affacturage également, la numérisation entraîne des changements importants. Alors qu’auparavant, les clients envoyaient encore physiquement à leur factor des copies de la facture nouvellement émise, ce processus est aujourd’hui entièrement numérique. «Les données de facturation peuvent être transmises par voie électronique, parfois même de manière entièrement automatisée grâce à des interfaces entre les différents programmes de comptabilité». L’Association suisse d’affacturage s’engage également au niveau politique: «Pour nous, l’incohérence actuelle de la structure normative entre la loi sur le blanchiment d’argent (LBA) et l’ordonnance sur le blanchiment d’argent (OBA) est insatisfaisante, selon le président de l’ASFA. Dans le cas de l’affacturage, par exemple, le factor se fait céder la créance d’un client issue de son activité commerciale. Il verse le montant au client et encaisse la créance auprès du débiteur à l’échéance. Dans ce cas, le retour d’argent n’a pas lieu de la part de la partie contractante préfinancée (le client), mais de la part d’un tiers (le débiteur)».

La situation n’est donc pas cohérente. Les organismes d’autorégulation en matière de blanchiment d’argent (OAR) respectent actuellement les dispositions de l’ordonnance sur le blanchiment d’argent et des circulaires de la Finma. «Pour nos membres, la question reste donc ouverte de savoir s’ils sont désormais considérés comme des intermédiaires financiers selon la LBA ou non». L’affacturage devrait rester à l’avenir et pour les PME une forme de financement importante, conclut Daniel Trochsler: «Tant que des prestations seront fournies contre des factures avec des délais de paiement plus ou moins longs, l’affacturage restera demandé en tant qu’instrument financier, spécialement pour ce secteur». Corinne Remund

coup de projecteur

Une association

L’Association suisse d’affacturage (SFAV) a été fondée le 8 juin 2004 par les principales entreprises suisses du secteur. À l’époque, et encore aujourd’hui, son objectif est de mieux faire connaître cette forme de financement. L’association offre une plate-forme d’information à ses membres, échange des informations avec le monde scientifique et d’autres associations et institutions et dispose d’un excellent réseau. Au niveau politique, elle s’engage en faveur d’un bon cadre légal. La SFAV compte quatre membres indépendants des banques. Une centaine d’employés travaillent dans la branche.CR

fiche pratique

Les avantages de l’affacturage

Grâce au préfinancement par le factor, chaque facture est payée immédiatement. Voici quelque-uns des atouts du «factoring»:

Une croissance sans risque et finançable: les factures émises sont des factures payées. Pour les entreprises qui souhaitent se développer, cela signifie une plus grande sécurité de planification et moins de risques.

Économies à l’achat grâce aux escomptes et aux rabais: l’amélioration des liquidités permet de réduire les coûts d’achat. Comme il y a toujours suffisamment de liquidités, l’entreprise peut profiter de meilleures conditions d’achat grâce à des escomptes et des rabais.

Protection contre les pertes sur débiteurs: le factor prend en charge le risque de défaillance pour le client d’affacturage. Pour minimiser ce risque, la solvabilité des acheteurs finaux est vérifiée de manière exhaustive mais discrète.

Une gestion des débiteurs simplifiée: dans de nombreuses PME, la gestion des débiteurs est souvent à la traîne pour des raisons de temps. Avec l’affacturage, la gestion des débiteurs se limite à la transmission des factures au factor.

Amélioration du bilan: la cession de créances au factor entraîne une réduction des créances à l’actif et des dettes au passif. Le transfert du risque de ducroire à la société d’affacturage permet de supprimer des composantes de risque du bilan.

Rendement: l’affacturage a certes un coût, mais ces frais sont généralement plus que compensés par les économies réalisées. CR

www.factoring.ch (en allemand)

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