Vous êtes à la tête du SIU, un institut suisse de formation à l’entrepreneuriat, depuis le 1er janvier 2021. Qu’est-ce qui vous attire dans ce travail?

Oliver Müller: L’éducation est synonyme de changement et va de pair avec le développement personnel. Ce qui m’intéresse, c’est d’accompagner ces personnes sur leur chemin grâce à une offre de formation innovante et de façonner avec elles leur avenir.

Ces dernières années, vous avez étendu votre offre aux régions linguistiques. Comment prenez-vous en compte les thématiques actuelles?

Le SIU s’occupe déjà de sujets et de problèmes intersectoriels. C’est pourquoi notre institut de formation doit continuer à être un forum pour toutes les PME suisses. En outre, nous voudrions prendre en compte l’influence de la numérisation sur les pratiques commerciales d’une PME. Même dans la plus petite entreprise, une transformation numérique peut se faire avec succès. L’accent sera également mis sur l’exploitation des innovations et des nouveaux secteurs porteurs.

«LA NUMÉRISATION CONCERNE AUSSI LES TOUTES PETITES ENTREPRISES.»

L’enseignement professionnel supérieur souffre d’une trop faible reconnaissance, alors que son avantage est d’être orienté vers l’économie des PME. Quel est votre point de vue?

L’avantage en Suisse, c’est que l’enseignement et la formation professionnels sont liés à la pratique et donnent aux responsables de PME les outils dont ils ont besoin dans leur travail quotidien. Grâce aux témoignages de diplômés de nos cours, nous souhaitons montrer comment les nouvelles connaissances sont non seulement utiles pour le développement personnel, mais contribuent également de manière significative au succès de l’entreprise.

«L’ENSEIGNEMENT EN PRéSENTIEL OFFRE UNE QUALITÉ DONT ON NE PEUT SE PASSER.»

Je donnerai l’exemple du système d’apprentissage en ligne que nous avons mis au point et que nous avons baptisé «high-voltage-learning».

Ces méthodes d’apprentissage numérique sont-elles l’avenir de la formation des adultes? Quelle est l’importance de l’apprentissage présentiel?

L’expérience acquise pendant la pandémie a montré que l’enseignement en face à face ne peut être transféré à l’enseignement en ligne sans adaptations. L’instruction numérique prendra certainement une place importante à l’avenir. Cependant, l’enseignement en face à face présente lui aussi des qualités dont on ne pourra pas se passer. C’est pourquoi des formes d’enseignement comme celle que j’ai mentionnée représentent à mon avis la bonne approche.

Les exigences imposées aux dirigeants de PME sont de plus en plus grandes et diversifiées. Qu’est-ce qui est indispensable à une bonne formation et au perfectionnement des cadres?

Les patrons de PME doivent apprendre à choisir les bons outils. La gestion est également un métier dont il faut comprendre les caractéristiques et qui représente l’interconnexion de nombreuses disciplines. Pour cela, le SIU offre une plate-forme avec ses cours pour favoriser précisément cette pensée en réseau.

«L’ENSEIGNEMENT PROFESSIONNEL SUPÉRIEUR LIÉ À LA PRATIQUE DONNE AUX PATRONS DE PME LES OUTILS DONT ILS ONT BESOIN.»

Maîtriser l’esprit d’entreprise devient de plus en plus important. Comment encouragez-vous la coopération du SIU avec les organisations du monde du travail (OrTra)?

Le SIU soutient la pratique et veut aider les organisations. J’ai personnellement beaucoup d’expérience dans ce domaine. Avec le SIU comme partenaire, je veux contribuer à l’évolution du domaine de l’édu­cation. Il s’agit de montrer des perspectives, de rechercher des discussions, ainsi que de soutenir les différentes organisations avec des idées innovantes.

Interview:

Corinne Remund

Adaptation: JAM