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Grand temps d’ouvrir les yeux
identité électronique – A quoi ressemblerait le paysage avec une e-ID? Mikael Huber explore les avantages de cette solution – à laquelle l’usam recommande de voter oui le 7 mars prochain. Et analyse les raisons qui poussent certains à la rejeter.
Imaginez que vous puissiez depuis chez vous commander un abonnement pour les transports publics, un extrait du casier judiciaire, ouvrir un compte bancaire, contracter une nouvelle assurance, demander des attestations. Il serait mĂŞme possible de commander de l’alcool en ligne ou d’autres produits qui nĂ©cessitent une vĂ©rification de l’identitĂ© de la personne. A moyen-terme, la posÂsibilitĂ© de voter Ă©lectroniquement sera largement facilitĂ©e par la distribution de l’e-ID. Plus besoin de se dĂ©placer au guichet pour effectuer des dĂ©marches administratives demandant cette vĂ©rification de l’identitĂ©. Finalement, notre quotidien serait amplement simplifiĂ©.
Qu’est-ce que ces opposants ont contre la loi fédérale sur les services d’identification électronique qui permet l’introduction de l’e-ID? Cette large alliance d’organisations et de partis de gauche ne s’opposent pas strictement à la mise en service d’une identité électronique.
En fait, la soi-disant nouvelle commercialisation de l’e-ID leur pose un problème. Ils oublient vite que l’infrastructure de production de cartes vierges et les autres prestations ont aussi fait l’objet d’un appel d’offres public. L’entreprise Orell Füssli, spécialisée dans l’impression de documents sécurisés, produit les passeports, les billets de banque ainsi que les permis de conduire suisses. Seulement, depuis la décision du Conseil fédéral du 20 décembre 2017, la Confédération imprime le nom, la date de naissance et les autres données figurant sur la carte d’identité, à l’instar de celles qui se trouvent sur le passeport suisse.
La production de la fameuse carte d’identitĂ© physique nĂ©cesÂsitait donc dĂ©jĂ des productions privĂ©es pour le compte de la ConfĂ©dĂ©ration. Est-ce donc une nouÂveautĂ© avec l’e-ID, oĂą les cartes d’identitĂ© Ă©lectroniques seraient soi-disant commercialisĂ©es Ă des entreprises privĂ©es?
Délégation de compétences:
Berne garde la souveraineté
Avec l’e-ID, il en est de même que pour la carte d’identité physique. La Confédération garde la souveraineté sur les données, mais elle délègue à des entreprises qui doivent avoir passées un contrôle strict et obtenues la production du support électronique. Il n’y pas si longtemps que cela, les photographes privés qui imprimaient nos photos pour les services des cartes d’identité et des passeports. Cette délégation n’a jamais posé de problème majeur. Avec l’e-ID, il ne s’agit pas de laisser la production de notre identité électronique et les données associées à des entreprises comme Apple, Google ou Facebook.
La Belgique est un bon exemple, puisqu’ils ont déjà lancé l’e-ID qui est requis pour tous leurs citoyens au-dessus de 12 ans. Et pour les enfants de moins de 12 ans, ils ont créé la Kids-ID. Depuis le lancement du projet en 2003, la firme Zetes gère le développement de l’e-ID en Belgique. Force est de constater qu’il n’y a pas eu de problème majeur dans la mise en place de l’e-ID, et les données privées des Belges ne sont pas devenues la propriété d’entreprises «rapaces» comme le craignent les opposants ici en Suisse.
La Belgique a demandé plusieurs certifications très exigeantes pour que Zetes répondent au mieux aux impératifs de sécurité. Il est grand temps d’ouvrir les yeux sur notre réalité et d’accepter d’aller de l’avant. Mikael Huber, usam
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