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Idées vertes et têtes entreprenantes
IDDEA – Le concours pour générer de bonnes idées entrepreneuriales et durables a vécu sa 8e édition. Etat des lieux avec Anouk Zbinden (social media manager) et le président Christophe Barman. De nombreux concepts «idéalistes» sont entretemps devenus des modèles éprouvés.
Journal des arts et métiers: Les projets présentés lors de cette 8e édition avaient-ils une couleur particulière, quelque chose qui vous aurait frappé?
Christophe Barman: C’est plus la qualité et la pertinence des projets qui nous ont frappés. Le prix et ses critères sont aujourd’hui connus… et ça se ressent!
Qu’entendez-vous par qualité et pertinence?
Christophe Barman: Pour être sélectionnées, les idées doivent répondre aux trois enjeux du développement durable: pérennité économique, impacts sociétal et environnemental positifs. Au fil des années, nous relevons que les projets qui nous sont soumis intègrent ces composantes de manière de plus en plus cohérente.
Constatez-vous aussi une Ă©volution au cours des annĂ©es dans les motiÂvations des candidats?
Christophe Barman: Plus la préparation que la motivation… on sent que le développement durable est de plus en plus pris au sérieux à tout niveau et cela fait du bien.
Par quoi cette crédibilité se traduit-elle?
Christophe Barman: La pression des consommateurs et des futurs collaborateurs pour des produits et des services durables a fait exploser le nombre d’entreprises adoptant ce modèle. Un constat bien évidemment réjouissant pour l’entrepreneuriat et notre monde. En ce qui concerne IDDEA, beaucoup de projets qui paraissaient idéalistes lors du lancement du prix il y a huit ans, sont aujourd’hui tout à fait pris au sérieux, tant par le jury que par les clients potentiels!
Et du côté des soutiens publics, l’attitude a-t-elle changé?
Christophe Barman: Genève bouge bien sous la vague verte et le phénomène demain Genève. Après-GE, le programme G’innove de la Ville de Genève ou le pôle innovation Fides nouvellement créé, témoignent d’un soutien accru à l’entrepreneuriat durable.
Sur les 7 premières éditions, combien de projets réalisés? Et combien d’entreprises viables créées?
Anouk Zbinden: Selon une Ă©tude rĂ©aÂlisĂ©e par Marta Zencuchova, Ă©lève Ă l’IDHEAP, durant les 7 Ă©ditions du concours du prix IDDEA, 103 projets ont Ă©tĂ© sĂ©lectionnĂ©s et 21 ont Ă©tĂ© primĂ©s. La moitiĂ© de ces projets ont participĂ© Ă l’enquĂŞte dont voici quelques rĂ©sultats intĂ©ressants: 71,2% des rĂ©pondants ont dĂ©clarĂ© poursuivre leur activitĂ© dĂ©veloppĂ©e dans le cadre du Prix IDDEA ou une activitĂ© similaire.
Quelle est la forme choisie pour les nouvelles entreprises et pour quels résultats?
Anouk Zbinden: Les formes juridiques des projets en activité sont les suivantes: 24% de sarl, 3% de SA, 43% d’associations, 8% de coopératives et 22% de raisons individuelles. Quant aux résultats, 35% de ces projets génèrent un chiffre d’affaire entre 110 000 et 500 000 francs, et 35% ont un chiffre d’affaires situé entre 25 000 et 100 000 francs, ce qui donne une bonne vision de la viabilité de ces projets. Ces derniers emploient un total de 27,5 emplois à temps plein (ETP), pour un total de 52 emplois.
Pouvez-vous nous donner quelques exemples d’entreprises qui ont décollé?
Anouk Zbinden: Plusieurs entreprises sont nées du Prix IDDEA. Nous pouvons citer, par exemple, la Ferme de la Touvière , un commerce de fromage de chèvre artisanal (www.touviere.ch) ou encore LE Nid, une épicerie participative (www.lenid.ch).
Cherchez-vous des entreprises partenaires pour des mises en application? Ou à développer d’autres partenariats?
Anouk Zbinden: IDDEA est toujours à la recherche de nouveau partenariat. Cette année, nous avons le nouveau concours du pôle innovation Fides, qui apportera un soutien aux candidats après le prix! C’était clairement un manquement à notre offre que nous sommes très heureux d’être désormais en mesure de combler.
Pensez-vous étendre le concept à d’autres régions de la Suisse?
Anouk Zbinden: Nous avions soumis l’idée à la Jeune Chambre Internationale, créatrice du prix et disposant d’organisations locales dans tous les cantons, mais sans concrétisation pour le moment. Les organisations étatiques ou semi-étatiques (Ville de Genève, FER Genève, SIG) actuellement porteuses du prix n’ont pas pour vocation de s’impliquer hors des frontières du canton de Genève, ce qui nécessiterait de toute façon la mise en place d’un autre comité d’organisation.
Interview: François Othenin-Girard
palmarès 2019: des jeunes et de nouvelles idées…
1er prix: FructiBon
Eugénie Varlet, à l’origine du projet FructiBon, remporte le 1er prix de cette édition 2019, soit un montant de CHF 20 000 décerné par la Ville de Genève. Fabriqués à la main dans le canton de Genève, les en-cas FructiBon sont une alternative à la revalorisation des fruits et légumes locaux qui ne répondent pas aux exigences de calibrage de la grande distribution. Ils sont composés à plus de 90% de produits de saison et peuvent se conserver plusieurs mois dans leur emballage 100% réutilisable. Les barres FructiBon constituent ainsi une nouvelle voie à la revalorisation des fruits qui ne remplissent pas les critères pour être commercialisés en tant que fruits de table et une réponse bienvenue au gaspillage.
2e prix: Up Green Recycling
Le 2e prix, d’un montant de 10 000 francs et offert par la FER Genève, est décerné à Luca Fazzone, Tim Coutherez, Aude Ambrosini et Olivier Cristini pour leur projet Up Green Recycling. Leur poubelle «Mint» se différencie des produits concurrents grâce à son système innovant de tri des déchets organiques. Quelques pressions sur la partie supérieure de la poubelle suffisent à éliminer les mauvaises odeurs générées par la décomposition des déchets. Le design esthétique et compact de cette poubelle est également un atout non négligeable.
3e prix: Facile Ticket
Enfin, Camille Courrier, Manon Selvatico et Maxine Van Fliet, trois jeunes élèves de 14 ans, se voient attribuer le 3e prix, offert par les SIG et d’une valeur de 5000 francs. Leur projet: Facile Ticket, un site de réservation des repas dans les cafétérias des Cycles d’Orientation de Genève. En effet, le système actuel de ticket papier est contraignant et pousse les élèves à se nourrir dans les fast-foods des environs. Ils désertent ainsi les cafétérias, mettent en danger leur équilibre alimentaire et génèrent davantage de déchets. Facile Ticket apporte une solution durable avec un impact écologique et social en permettant aux élèves de réserver en quelques clics leur repas à la cafétéria.
4e prix: La petite laine
Le public soutient cette année le projet de Sophie Compagnon, qui souhaite, avec son projet de filature de laine locale, valoriser la laine genevoise pour octroyer une rémunération décente aux éleveurs locaux.
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