Publié le: 13 mai 2022

Il faudra faire passer cette réforme!

AVS 21 – Le financement des retraites se doit d’être une réussite pour toutes les générations: les jeunes comme les retraités, femmes et hommes.

Fin septembre, le peuple suisse votera sur AVS 21. Cette fois, il faut que cela marche! Le contrat entre les générations et nos retraites doit être garanti. Si cette réforme échoue, il faudra au moins cinq ans de plus pour trouver une autre solution. Vu les perspectives financières désastreuses de l’AVS, nous ne disposerons pas du temps nécessaire.

Bien sûr, on peut aussi se mentir à soi-même. On entend souvent dire que jusqu’à présent, les recettes de l’AVS ont toujours été meilleures que prévu. Alors pourquoi en serait-il autrement cette fois-ci? L’espoir fait vivre. Mais dans les faits, la réalité est très différente.

Les chiffres rouges menacent

Il y a trois ans, les électeurs approuvaient la réforme fiscale et le financement de l’AVS – le projet RFFA. Cela s’est traduit par des recettes supplémentaires annuelles d’environ deux milliards de francs. Une somme considérable. Et pourtant, la prévoyance vieillesse risque bientôt de retomber dans les chiffres rouges.

Compte tenu des prévisions de rendement des placements, l’AVS devrait à nouveau enregistrer un déficit dès 2025, un trou qui augmentera fortement au cours des années suivantes. Sans réforme, le stock de capital, qui s’élève actuellement à 48 milliards de francs, sera entièrement épuisé d’ici 2035 environ.

Un argument fallacieux

Bien des gens ne se montrent pas impressionnés par la menace d’une réduction des rentes du deuxième pilier. En d’autres termes, il faut mettre un terme à AVS 21 pour pouvoir également mettre un terme à la réforme de la LPP. Sur le plan émotionnel, cela sonne bien. Sur le fond, cet argument est fallacieux.

Un oui à AVS 21 ne préjuge pas d’une acceptation ultérieure de la réforme de la LPP. De plus, l’affirmation selon laquelle la réforme de la LPP entraînerait une baisse des rentes est tout simplement fausse. Au contraire: il ressort des débats parlementaires qu’une génération de transition de quinze ans bénéficie d’une garantie des droits acquis.

Un Ă©quilibre Ă  trouver

Il est plus important de souligner l’augmentation constante de l’espérance de vie. Des correctifs sont inévitables. Depuis l’introduction de l’AVS en 1948, l’espérance de vie n’a cessé d’augmenter et cela se poursuivra. L’âge de la retraite des hommes est toujours le même, celui des femmes se situe un an plus tôt. L’AVS ne peut pas être financée de cette manière à long terme. C’est pourquoi il faut trouver un équilibre entre l’exploitation de recettes supplémentaires et le relèvement progressif de l’âge de la retraite.

La forte redistribution des revenus entre les hommes et les femmes reste d’actualité. En 2015, les femmes ont payé 33 % des cotisations à l’AVS. Parallèlement, elles percevaient 56 % des rentes de vieillesse. Même après le relèvement de l’âge de la retraite des femmes à 65 ans, cette redistribution continuera d’exister. L’espérance de vie plus longue des femmes justifie le retour à un âge de la retraite unique. Cela fait partie du contrat entre les générations.

Penser aux jeunes générations

Et c’est précisément ce contrat entre les générations qui ne doit pas être mis en péril, la solidarité avec les jeunes ne doit pas en souffrir. Comme chacun le sait, l’AVS est financée selon le principe de la répartition. Les actifs cotisent pour les retraités. Cette charge pour les jeunes sera trop lourde si un nombre décroissant d’actifs doit financer toujours plus de retraités.

Le financement des retraites, mais surtout leur garantie, doit réussir – dans l’intérêt de toutes les générations. Les jeunes comme les retraités, les femmes comme les hommes. Seul un système social financièrement assuré est un système social sûr, capable de garantir des rentes sûres.

Kurt Gfeller, usam

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