Publié le: 14 décembre 2018

Ils empruntent la mauvaise voie

CFF – Les loyers de détail dans les gares sont si élevés que le commerce de détail des PME n’offre que peu de chances de trouver de bons emplacements. L’industrie et la politique ne devraient plus tolérer cela.

Les loyers exorbitants des surfaces commerciales dans les gares ont longtemps été une nuisance pour le secteur du commerce de détail. Sur la base de chiffres d’affaires irréalistes, les CFF calculent des loyers qui ne peuvent être payés que par de grands distributeurs ou des chaînes internationales, et ce grâce au financement croisé.

En outre, il y a souvent des services ou des spécifications supplémentaires obligatoires et sur­évaluées, par exemple en ce qui concerne l’étiquetage ou la sécurité.

Les négociations sur la manière d’équilibrer l’offre et la demande sur des marchés fonctionnels sont hors de question dans ce domaine: les CFF ne sont qu’un monopole en ce qui concerne les zones à haute fréquence dans les transports publics. De plus, ils jouissent de privilèges légaux en ce qui concerne les heures d’ouverture des magasins.

Le détail subventionne les CFF

En fin de compte, il en résultera un important glissement de la création de valeur: des commerçants privés qui doivent reverser chaque franc pour maintenir des marges faibles, à une entreprise fédérale qui cofinance les transports publics et son fonds de pension à partir de ses revenus immobiliers en plein essor.

Si l’on résume l’approche des CFF, les consommateurs subventionnent le transport ferroviaire de cette manière, mais sans que cela n’ait jamais été décidé au niveau politique. Et l’opinion selon laquelle les CFF accumulent des montagnes d’argent aux dépens du commerce de détail des PME est au moins tout aussi juste.

«Maximisation du profit»

En tant qu’association des commerces de détail de taille moyenne (stationnaires et en ligne), en Suisse, la Swiss Retail Federation se réjouit de voir que ce malaise s’exprime désormais aussi clairement en politique.

Hans-Ulrich Bigler, directeur de l’usam et conseiller national (PLR/ZH), critique dans une interpellation le fait que les CFF, avec les terrains qu’ils ont reçus pour assurer les transports, ne font que maximiser les profits et bénéficient de flagrantes distorsions du marché.

Le Conseil fédéral a répondu à ses questions sur l’engagement des collectivités locales et la responsabilité sociale des CFF avec peu de sens. L’objectif financier primordial – «générer des revenus à la hauteur de la qualité des sites» – ressort claire­ment des remarques du Conseil fédéral.

Le Conseil fédéral et les CFF n’ont même pas voulu répondre à une question complémentaire posée par le conseiller national au sujet des loyers pratiqués par les CFF.

À ce point, c’est abusé!

Du point de vue de Swiss Retail, le cas des CFF est pourtant très clair: les chemins de fer suisses abusent de leur pouvoir et la résistance s’impose! Sur le plan politique, Swiss Retail se bat pour que le Parlement exerce son influence sur les objectifs stratégiques de la Confédération en tant que propriétaire et pour qu’il apporte des corrections législatives, compte tenu de l’échec manifeste de ce marché.

Dans le même temps, Swiss Retail cherche à s’entretenir avec Stefan Meierhans, surveillant des prix, dans l’espoir que les CFF ne seront pas aussi taciturnes avec lui qu’avec les hommes politiques et le grand public qui souhaitent en savoir plus.

Swiss Retail veut continuer à contribuer à la diversité des gares afin que les moyennes surfaces et les commerces de proximité bien implantés ne soient plus laissés de côté.

Dagmar Jenni,directrice de Swiss Retail

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