Publié le: 6 juillet 2018

Jeu d’école et futur job

premiers jobs – À l’avenir, les plateformes hébergées par les écoles 
permettant à chacun de démontrer ses compétences réelles et virtuelles, pourraient 
induire les employeurs à changer leurs méthode de recrutement.

Jusqu’ici, le CV et les agences de placement tenaient le haut du pavé. À partir de demain, les réseaux sociaux et les plate-formes interactives pourraient prendre le lead. Un trend actuel consiste, pour les grandes universités américaines (l’exemple donné est celui du MIT), à organiser des exercices en ligne permettant de recueillir des données très fines sur les comportements des étudiants.

Le big data scolaire notera 
les compétences humaines aussi

Les data recueillies ne concernent pas uniquement la capacité d’un étudiant à résoudre un problème donné, mais également à collaborer avec ses pairs, à trouver des solutions qui intègrent plusieurs démarches. Mais encore, et peut-être surtout, à aider ceux qui sont en difficulté, à faire preuve d’empathie, de respect d’autrui et parfois à prendre le lead dans un projet.

Toutes ces compétences sociales sont utiles dans la vie professionnelle. Or c’est exactement ce qu’un futur employeur cherche à savoir à propos d’un candidat.

Un employeur arpentant
les couloirs de l’école

La nouveauté ne réside peut-être pas dans l’organisation de ces jeux de comportement dans les grandes écoles américaines. Après tout, dans les années 1985 déjà, certaines écoles de commerce en Suisse (Neuchâtel) pratiquaient déjà des jeux boursiers informatisés, sur la base de données réelles du marché.

Le meilleur n’était pas celui qui prenait des risques, mais celui qui tenait également compte du comportement des autres participants. Les résultats des étudiants étaient affichés chaque jour dans les couloirs de l’école. Un employeur passant par là aurait pu sur cette base sélectionner le meilleur candidat pour ses équipes. Mais cela ne se faisait pas à cette époque.

Mise en ligne, 
ouverture… qui sont les 
meilleurs élèves?

Ce qui est en train de se produire est très différent. Car les résultats obtenus par ces étudiants sont désormais mis en ligne et accessibles par tous. Et notamment par les futurs employeurs, friands de candidats qui s’avèrent, typiquement, les meilleurs managers (les plus empathiques) 
issus du Massachussetts Institute of Technology (MIT). Une évolution probable des scénarios concernant l’arrivée sur le marché du travail est la suivante: au lieu de passer strictement par des agences spécialisées ou des centres d’assessment, les employeurs pourraient accorder une pondération nettement plus importante aux compétences que les néo-arrivants démontrent sur ce type de plate-formes ouvertes. Le même raisonnement vaut aussi pour les réseaux sociaux classiques et les développements que ces réseaux ne manqueront pas de provoquer au cours des prochaines années.

Toute compétence avérée, démontrée, bien réelle, du comportement d’un candidat agissant sur les 
réseaux sociaux vaut plus qu’une mention de cette compétence sur un CV. C’est l’hypothèse de travail.s

Comment le marché du travail 
réagira-t-il à cette donne?

Le futur employeur souhaitera choisir, en fonction du poste, un candidat dont les compétences sociales et virtuelles sont avérées et démontrées dans la pratique sociale et virtuelle. Face à cette demande, les acteurs du marché du travail devront se repositionner. Comment intégreront-ils cette nouvelle donne? Un dossier à suivre de près au cours des prochaines années.

François Othenin-Girard

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