Publié le: 2 octobre 2020

Journal de campagne à Saint-Blaise

élections communales – Charles Constantin, le secrétaire de l’Union neuchâteloise des arts et métiers, nous raconte les moments forts de la campagne menée à Saint-Blaise (NE) par la section locale du PLR. Entre rires et larmes, bouteilles et apéros, affiches de campagne et candidats à convaincre.

Voici le journal de campagne qu’un président de section politique partage avec les lecteurs du JAM. Charles Constantin est le secrétaire de l’UNAM et il est président du PLRSB, la section PLR de Saint-Blaise à Neuchâtel. Quand on a la politique chevillée au corps, on ne renonce à aucun sacrifice!

25 juin 2020: Un tout nouveau comité du PLR de Saint-Blaise (PLRSB) est élu à l’Assemblée générale. Ses objectifs pour les communales: conserver la majorité au Conseil général et présenter une liste de 25 «candidat.e.s.». Dans nos carnets de recrutement, nous avons douze noms qui sont chauds et sept autres qui sont tièdes. Il faut profiter de cette dynamique pour convaincre les indécis et recruter des nouveaux.

«Plus que deux candidates à trouver. On y croit!»

1er juillet: Le site www.plrsb est à jour. Jacques, notre secrétaire et webmaster, a fait des miracles.

6 juillet: Je profite des vacances en Valais de mon épouse et de nos enfants pour accueillir chez nous les sept membres du comité. On prépare l’ébauche du calendrier de campagne et d’un budget. Nous listons les noms d’une quinzaine de femmes à contacter. A 23h00, on sort de la viande froide et du fromage. Nous ouvrons la cinquième bouteille. Certains rient plus fort que d’autres. Je ne citerai pas de noms. Je ne veux pas froisser David!

10 juillet: Je crée un groupe Whats­App pour les candidats déclarés. Idée: transmettre des infos et encourager ces derniers à recruter d’autres candidats. Je donne des infos sur l’évolution de l’effectif. Notre vice-présidente, Florence, publie un article dans le Bulcom. «Être une femme PLR à Saint-Blaise».

14 juillet: Shooting photo devant la Roue du Moulin Ă  Saint-Blaise.

15 juillet: Rédaction de la première mouture du programme de législature, avec notre président de groupe Nicolas. Dur, dur de travailler avec un avocat!

22 juillet: Nous sommes dix-sept candidats et deux candidates. Sur WhatsApp, j’encourage les troupes. Pourvu qu’elles ne se lassent pas.

24 juillet: Nous contactons Violaine Blétry-de Montmollin, Fanny Noghero, Isabelle Moret, Béatrice Haeny et Karin Keller-Sutter (via son secrétariat). Idée: que ces femmes PLR permettent au PLRSB de faire figurer leurs photos à côté de celles de nos deux seules candidates (Florence et Estelle) pour une campagne ciblée de recrutement de candidates. La première à accepter est la présidente de l’Assemblée nationale. A 22h07, j’apprends d’Agnes Schenker que la conseillère fédérale Karin Keller-Sutter accepte bien volontiers notre requête et qu’elle nous souhaite plein succès. C’est quand même beau la Suisse!

28 juillet: A Crans Montana, tout le monde y est… Au terrain de football de la Moubra, je croise un petit Saint-Blaisois et lui transmets la demande de recrutement pour sa maman. Quelques heures plus tard, j’ai rendez-vous avec un couple de Saint-Blaisois. Il est déjà candidat. Elle hésite encore. Le couple me pose des questions pointues. Dire et ne pas trop dire. Tout est question de dosage.

1er août: Je souhaite une bonne fête au groupe WhatsApp et y accueille la troisième candidate (celle que j’avais rencontrée le 28 juillet).

5 août: Un Fribourgeois établi à Saint-Blaise, que je talonne depuis six mois, accepte (de guerre lasse) notre sollicitation. Il se trouvait dans le Sud de la France.

14 août: Elle accepte notre sollici­tation! Mais qui donc? La partenaire d’un des vignerons du village, «travaillée» préalablement par l’autre viticulteur (lui-même candidat). J’encourage les troupes: «Plus que deux candidates à trouver. On y croit!»

19 août: Rencontre des candidats au bâtiment polyvalent de Saint-Blaise. A cause du Covid, les participants gardent leurs distances. 34 slides à faire défiler. Claude Zweiacker, riche d’une expérience de 44 ans au Conseil général, s’exprime à la fin du meeting et remercie les candidats avec des mots si touchants. J’en ai les larmes aux yeux!

21 août: Une candidate nous propose un duo comme nouveaux candidats, un homme et une femme (c’est presque du Claude Lelouch). Parallèlement, une conseillère générale sortante accepte de rempiler. Ça y est! Nous sommes 25. Je communique la bonne nouvelle sur Whats­App. Mon smartphone crépite. C’est mon jour de chance, je vais jouer au loto!

23 août: Dans le groupe WhatsApp du comité, ça y va! Brainstorming en ligne pour trouver le slogan de campagne. Après de nombreux échanges, nous nous accordons sur «Construisons l’avenir de Saint-Blaise… avec vous!». C’est rassembleur et futuriste.

26 août: Mon feu papa, fidèle militant radical de Saint-Léonard, disait: «Si, un jour, tout fonctionne et que tu cherches à être ‹emmerdé›, alors essaie de faire démarrer la tronçonneuse!» Le formulaire Excel de la Chancellerie cantonale, criblé de macros, me fait penser à la tronçonneuse de mon papa… J’épuise mon quota quotidien de jurons. Ouf! Les enfants ne sont pas dans les parages…

31 août: A l’Hôtel communal, avec Nicolas, nous déposons une liste de 25 candidats. Elle est munie de toutes les signatures manuscrites (25 candidats et trois parrains), malgré le fait que vendredi 28 août, soit trois jours avant l’échéance, l’administrateur nous avait communiqué que la Chancellerie cantonale n’exigeait plus les signatures manuscrites des candidats. On ne change pas les règles du jeu à la fin de la partie!

«J’épuise mon quota quotidien de jurons. Ouf! Les enfants ne sont pas dans les parages…»

Le soir-même, nous apprenons que seules trois listes ont été déposées: celles du Parti socialiste, de l’Entente et du PLRSB. Finalement les Verts et les Vert’Libéraux ont renoncé à entrer en course, malgré leurs bons résultats aux Fédérales. Ce n’est pas pour autant que les signaux sont au vert pour le PLRSB.

1er septembre: Bon à tirer pour les affiches et les flyers. Je contrôle le texte, les photos, les fonctions, les professions, les prénoms et les noms pour la vingtième fois. J’ai peur de louper l’éléphant dans le corridor!

16 septembre: Vingt candidats se retrouvent pour rédiger des adresses sur des cartes postales, y apposer leurs signatures et coller des timbres-poste. Entre la première et la dernière carte, nos signatures évoluent à la vitesse grand V. Certains nous rappellent que le courriel et le WhatsApp, ça existe en 2020.

17 septembre: Assemblée générale de l’Union neuchâteloise des arts et métiers (UNAM) à Cortaillod. J’en suis le secrétaire, ce qui explique mon absence à Saint-Blaise pour l’opération affichage. Une quarantaine d’affiches sont posées. C’est quand même fou! En écrivant «quarantaine», je frissonne…

20 septembre: Au château de Guévaux, nous sommes accueillis comme des rois par Pierrette et Jacques, des ultras du PLRSB. Au menu: torrée neuchâteloise. Présence de 38 membres et sympathisants de tous âges! Participation remarquée de François Beljean, le Pascal Couchepin de Saint-Blaise (32 ans à l’exécutif de Saint-Blaise, dont 28 en tant que président).

22 septembre: Séance du comité. Nous décidons d’organiser deux rencontres en octobre avec les commerçants, les artisans et les indépendants de Saint-Blaise. Proche des arts et métiers neuchâtelois, je me réjouis de cette démarche.

27 septembre: Week-end de votations fédérales. Résultats en demi-teinte pour la droite. Dans quatre semaines, ce seront les élections communales. D’ici là, des publications facebook, des présences sur le terrain, l’envoi des cartes postales, des affiches à refixer, des échanges sur WhatsApp, des coups de fil… Pour quel résultat, sachant qu’un suffrage de plus ou de moins peut changer toute la donne? Cette perspective nous incite à peaufiner un maximum de détails pour ne rien regretter le Jour J. Et puis l’espoir ne fait pas seulement vivre… il fait entreprendre!

«…peaufiner un maximum de détails pour ne rien regretter le Jour J!»

P. S.: Merci à Janique, Camille et Baptiste de me supporter. Président d’une section locale politique, c’est tout sauf honorifique. Pensées amicales pour les membres du comité du PLRSB et pour les présidents de sections locales de tous les partis politiques de notre pays.

Charles Constantin

Secrétaire de l’UNAM

Les plus consultés