Publié le: 10 mars 2017

Journée sous le signe de la précision

TECHNOPOLIS — Pour les PME de l’industrie de précision, cette journée permet de rencontrer des donneurs d’ordre et au monde académique de croiser des chefs d’entreprises confrontés à des problèmes concrets.

Donner de la visibilité aux PME 
de la branche de l’industrie de précision, c’était le but de la Journée Technopolis qui s’est déroulée le 
31 janvier dernier à la Haute Ecole Arc Ingéniérie HE-ARC à Neuchâtel. Selon les organisateurs, le succès 
fut complet avec 63 exposants (80 en 2010) et plus de 400 visiteurs en 
une journée. Interview d’Antonio 
Rubino, l’un des organisateurs de 
cette manifestation.

JAM: Qu’est-ce que Technopolis et à quoi sert cette manifestation?

n Antonio Rubino: La Journée Technopolis est née de la volonté de créer une exposition qui s’adresse en prio-rité aux PME romandes de l’industrie de précision, afin de rassembler les donneurs d’ordre (prescripteurs), le monde académique et les patrons d’entreprises. L’exposition doit permettre à toute entreprise d’exposer ses produits, sans qu’une infrastructure lourde soit nécessaire.

Qu’est-ce qui distingue 
Technopolis des manifestations concurrentes?

nElle est basée sur le concept d’une exposition simple, de type «TableTop ou Tischmesse». C’est-à-dire, une 
table pour chaque exposant. De 
plus, pour multiplier encore les effets positifs de chacun, les exposants sont invités à participer activement à la promotion de l’exposition, en invitant personnellement leurs clients. Technopolis est une exposition qui s’adresse en priorité aux PMI ro-
mandes de l’industrie technique 
de précision. Outil incontournable pour la promotion économique du tissu industriel de notre région, l’exposition repose sur trois principes: simplicité, proximité et brièveté.

Comment la journée de janvier s’est-elle déroulée?

nAprès le mot de bienvenue du conseiller national neuchâtelois Jacques-André Maire, Elmar Mock, co-inventeur de la montre Swatch et inventeur de plus de 180 familles de brevets, a fait une intervention passionnante sur l’Innovation industrielle. Elmar Mock a fondé sa propre société d’ingénierie en innovation, appelée Creaholic. Cette personnalité, ingénieur de formation, créateur dans l’âme, résout des problèmes réputés insolubles, imagine le produit, l’outil, dont on n’a pas encore besoin, mais qui deviendra indispensable. La vision de cet inventeur est un modèle 
de réflexion pour une place indus-trielle suisse compétitive sur la 
base des projets de numérisation 
de l’industrie 4.0.

Quelle sont les directions prises par cette branche pour l’avenir?

nA la suite, le Professeur Claude Jeannerat et Philippe Grize nous 
ont donné leur vision de la manu-facture de demain, en présentant 
notamment la machine 5 axes 
Micro5. A la base de Micro5, l’idée était de développer une machine 
réduite capable d’usiner un cube 
de 50 mm d’arête avec une très 
haute précision et en consommant très peu. Le résultat? Un produit 
enthousiasmant qui propose des 
performances au-delà des spécifications initiales. Une «machine à café» dont les masses en mouvement 
représentent à peine 10 kg.

Quelles sont les découvertes en matière d’usinage?

nLe professeur Claude Jeannerat, responsable du groupe «Conception des moyens de production» à la HE-ARC l’a 
expliqué: habituellement dans une machine-outil, seuls 
15% de l’énergie est utilisée à générer du copeau. C’est un 
gaspillage énorme. Avec son équipe, le professeur est donc reparti de la pièce à usiner 
et a conçu une machine totale-ment différente dotée d’une fréquence propre élevée, d’une haute dynamique et d’une 
capacité à suivre des trajectoires à haute vitesse avec 
une grande fidélité. Il est à 
relever que toute la straté-
gie d’usinage se base sur 
l’interpolation. Le résultat? 
La précision d’usinage n’a rien à envier à des machines beaucoup plus lourdes puisque 
les tests effectués par l’équipe de développement ont démontré que l’écart-type maximum sur une journée de travail 
est de moins de 1,5 μm sur les principales cotes dimensionnelles.

A propos d’avenir pour l’industrie en Suisse, sur quoi les échanges ont-ils porté?

nSelon Samuel Vuadens, président du GIM-CH, l’indus-
trie 4.0. se caractérise par le développement d’outils permettant de connecter et de faire communiquer les machines entre elles. Elle devrait plus employer 
d’informaticiens. Il faudrait les faire venir dans notre secteur. De son 
coté, Elmar Mock, spécialisé dans 
les innovations dites «de rupture», a donné sa vision de l’innovation industrielle. Il y a une énorme confusion, selon lui. Tout le monde déclare faire de l’innovation. Pourtant, 
dans 95% des cas, les sociétés se contentent de rénover. Innover, 
c’est pour lui comme de sauter 
dans le vide en espérant que des 
ailes nous pousseront dans le dos. Faire ce saut est pourtant une question de survie!

Interview: JAM

le gim-ch

200 entreprises

Technopolis est une exposition créée par le GIM-CH. Le Groupement Suisse de l’Industrie Mécanique (GIM-CH) est la principale 
association de l’industrie en Suisse romande. Il réunit aujourd’hui 
plus de 200 entreprises, d’impor-tance et de type d’activités les 
plus divers, réparties dans l’en-
semble de la Suisse romande.
Le GIM-CH a été créé en 1982 pour favoriser le développement de la branche et, en première ligne, des entreprises de soustraitance, afin 
de faire connaître leurs capacités techniques et la qualité de leurs prestations.

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