Publié le: 22 janvier 2021

L’e-ID: quel est le problème des référendaires?

INNOVATION – Optimiser les processus, accélérer la communication, les avantages de la nouvelle signature

électronique ne manquent pas. La privatisation de la mise en œuvre assure même plus de sûreté et d’efficacité.

Personne ne s’oppose au développement des moyens d’identification électronique, autrement nommé e-ID. En effet, jusqu’à maintenant prouver son identité consiste principalement à montrer sa carte d’identité physique ou son passeport. Mais la transformation digi­-tale chamboule l’ensemble des fonctionne­ments dans l’économie. Pour le dire plus simplement, il s’agit de pouvoir traiter les données disponibles ou de les collecter pour optimiser tout processus ou prise de décision mais aussi accélérer la communication entre les différents processus ou acteurs.

Dans une économie où la division du travail est importante, les potentialités d’optimisation sont considérables. Le problème c’est que des personnes veulent aussi être partie prenante de ces processus optimisés. La question se pose alors de pouvoir authentifier directement sur Internet l’identité des acteurs. Prouver son identité est donc aussi à optimiser. L’intérêt est de développer le commerce en ligne que ce soit pour des biens ou des services, et de rendre opérationnels les services de la cyberadministration. Cette transformation digitale de l’identification nécessite des technologies de pointes pour assurer notamment le fonctionnement et la sécurité des données.

Moins de rigidité

Quel est donc le problème des référendaires qui s’oppose à l’e-ID? Pour eux, l’obstacle à l’e-ID, c’est la privatisation de la mise en œuvre technologique de l’e-ID. Pourtant n’importe qui devrait se demander comment l’Etat pourrait être en mesure de mettre en œuvre l’e-ID. Des technologies de pointes sont requises pour pouvoir développer un moyen d’identification électronique efficace et sûr. Or, la Confédération n’est pas une entreprise du domaine de la transformation digitale. L’administration fédérale est en charge de l’exécution des bases légales décidées par le corps législatif, à savoir le Parlement. De plus dans le domaine informatique, la Confédération ne brille pas par ses succès. Le grand projet GEVER (Elektronische Geschäftsverwaltung) de gestion électronique de l’Administration fédérale qui se trouve loin d’être un succès. Lancé en 2006 par le Conseil fédéral, il prend pied dans les administrations en 2019 seulement. Le résultat est un système de gestion électronique rigide qui ne semble pas provenir du 21e siècle. L’économie privée semble donc plus à même pour mettre rapide­ment un système efficace à la pointe des dernières technologies, ce qui permettrait aussi une sécurité accrue.

Qualité des entreprises qualifiées

Pour quelle raison l’Administration fédérale devrait donc se charger de la mise en œuvre complète de l’e-ID? Les référendaires pointent du doigt la malhonnêteté des entreprises privées qui pourraient se servir des données personnelles pour les revendre ou s’en servir à des fins privées. Le projet e-ID n’est pas une délégation complète des données personnelles. L’Etat reste de garant de la sécurité et le maître d’ouvrage du projet e-ID. Le processus de sélection est tellement strict et les sanctions économiques importantes pour les entreprises privées qu’une mauvaise utilisation des données n’est pas du tout l’intérêt de ces firmes. Leur intérêt est de fournir un service de gestion de l’e-ID efficace et hautement sécurisé, service et savoir-faire qu’ils peuvent faire monnayer auprès de l’Administration fédérale.

Histoire: l’affaire des fiches

De plus, les entreprises n’ont pas le monopole de l’abus des données de personnes, notons qu’à la fin des années, quatre-vingt l’Administration fédérale suisse avait créé des fiches d’information pour au moins 700 000 personnes. La délégation de l’e-ID à l’économie privée sous le contrôle de l’Etat reste donc le meilleur chemin pour assurer la sûreté et l’efficacité.

Mikael Huber, usam

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