Publié le: 7 juillet 2017

L’esprit «Fablab» posé à Sainte-Croix

innovation – Le Swiss Welding Institute (SWI), spécialisé dans la soudure, est accrédité par l’Agence spatiale européenne (ESA). Déjà plus de trente sociétés en Suisse romande ont formé leurs collaborateurs aux techniques requises pour l’espace.

Comparé à l’âge de la forge – lorsque la soudure se faisait par le feu et à grands coups de marteau, puis par trempage dans l’eau – les techniques sont devenues très sophistiquées. La diversité des alliages et les nouveaux champs d’application obligent les soudeurs à se former d’une façon continue. En Suisse romande, le Swiss Welding Institute (SWI) est opérationnel au Technopôle de Sainte-Croix.

Brasage, soudage, flux, plasma...

Des formations ont été données déjà en 2000, mais depuis février 2002, le SWI est une fondation qui bénéficie de l’environnement de plusieurs écoles, instituts et institutions. Tous les types de soudures sont enseignés, pratiqués et validés. Grâce à la collaboration interne avec la HEIG-VD, les installations sont opérationnelles pour le brasage, le soudage à l’arc, sous flux, plasma, micro-plasma et par induction.

L’expertise du SWI va au-delà de cette énumération. Elle commence avec l’analyse des propriétés métallurgiques, chimiques et mécaniques des pièces soudées. Les essais et autres tests sont aussi la mission de ce laboratoire et centre de recherche appliquée et de développement. La symbiose est parfaite entre école et industrie. Les mandats de transfert de technologie vont de la charpente métallique à la microtechnique en passant par la chaudronnerie, le ferroviaire, la tuyauterie, la robotique, l’électronique et le médical.

Depuis 2015, le SWI est accrédité par l’Agence spatiale européenne (ESA). Ce n’est pas une simple formalité. Dans l’espace une soudure viciée et c’est la catastrophe. Une salle de cours de 10 places permet de former et de certifier aux normes ESA, en Suisse, des soudeurs d’entreprises suisses. Ce label spatial apporte des garanties dans des domaines comme l’aéronautique, l’avionique, les technologies médicales et les installations chimiques pointues.

En Suisse romande, plus de 30 sociétés sont déjà clientes afin d’assurer les niveaux requis pour leurs collaborateurs soudeurs. Une formation en Suisse est avantageuse: en quatre à cinq jours, un spécialiste est formé et normalement certifié au standard ESA. Le coût pour l’entreprise est de 2500 francs environ. C’est moitié moins onéreux que d’aller à Toulouse, par exemple. Grâce à cette filière installée à Sainte-Croix, la Suisse industrielle reprend une place dans le peloton de tête des spécialisations.

Sainte-Croix, on y croit!

Quelle évolution: Sainte-Croix comptait 7500 habitants en 1957. Après une baisse de population à 4000 âmes, en 2017, il y a 5000 personnes dans cette commune qui réussit son réveil et sa reconversion industrielle. Cette courbe en V s’explique par la disparition de pans entiers d’industries: les automates, les boîtes à ­musique, les phonographes, puis les fameuses machines à écrire Hermès de Paillard et les légendaires caméras Bolex.

Certes, le Technopôle grandit calmement. Le premier bâtiment, lancé par la commune en 2009, est complet. Une dizaine de PME à l’esprit start-up sont installées au lieu dit «le Platon». Reuge a réussi son virage dans le luxe et occupe son propre bâtiment. Un axe nouveau, la HEIG-VD et le Centre professionnel du Nord vaudois pilotent toute une activité dans le domaine de l’impression 3D. C’est le Micro Manufacturing Center qui fait le lien entre les écoles et les sociétés industrielles.

«La symbiose parfaite: école et industrie.»

Grâce au parc de machines toujours à la pointe pour l’enseignement et à l’encadrement des professeurs, les porteurs de projets, les inventeurs, bénéficient d’une structure adéquate. Cette activité ne fait pas concurrence aux entreprises, au contraire elle accompagne les professionnels dans leur évolution. En 2019, des investisseurs privés devraient livrer un nouveau navire sur le promontoire du Platon. La Municipalité n’a jamais baissé les bras. L’atmosphère est propice aux échanges et aux projets dans cette commune de Sainte-Croix qui a su se réinventer.

Narcisse Niclass

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