Publié le: 13 août 2021

L’Ouzbékistan, ce grand inconnu

asie – La Suisse représente le premier marché d’exportation de l’Ouzbékistan. Un pays qui offre des perspectives de croissance importante, une économie robuste, une croissance démographique. Un marché en voie d’industrialisation rapide à découvrir.

Un voisin de table. L’Ouzbékistan fait partie du même groupe que la Suisse à la Banque mondiale, où les représentants des deux pays s’y cotoient. Un voisin dynamique: la Banque mondiale prévoit dans son cas une croissance du PIB annuel de 5% pour la période actuelle. Pour le reste, saviez-vous que la Suisse est le plus important marché d’exportation de ce pays d’Asie centrale.

Cette ancienne république so­viétique est désormais l’une des économies à la croissance la plus rapide au monde. Elle compte environ 33 millions d’habitants dont 65% parlent l’ouzbek, une langue turque qui est la langue officielle. On y trouve une minorité de Russes. Le russe est une langue de communication tandis que l’anglais commence de monter en force. À cela s’ajoutent d’autres groupes et langues, avec les Tadjiks, les Kazakhs, les Tatars et les Karakalpaks. C’est le pays le plus peuplé d’Asie centrale. Environ 37% de la population ouzbek vit dans les villes et 63% à la campagne. Une population jeune, car ceux qui sont en âge de travailler ne représente que 57% du total et les retraités 7%. La croissance démographique s’élèvait à 1,7% (2015) et l’espérance de vie à 64 ans (taux d’alphabétisation: 99,3%).

Les perspectives de croissance à long terme sont positives: une croissance économique robuste, une faible dette nationale et d’importantes réserves de devises et d’or. À cela s’ajoutent de belles richesses naturelles. Ce pays situé sur la route reliant la Chine et la Méditerranée, possède d’importants gisements de gaz naturel, d’or, d’uranium et de cuivre. Mais grâce également à une économie diversifiée, aucun secteur ne re­présente plus de 20% du produit intérieur brut. L’Ouzbékistan figure parmi les dix premiers producteurs et exportateurs de coton. Entre 2004 et 2016, l’économie de ce pays a connu une croissance annuelle de 7 à 9%. Dans les années à venir, la croissance économique devrait atteindre une moyenne de 5,5%.

RĂ©formes en cours

Depuis la capitale Tachkent, le président Shavkat Mirziyoyev, en poste depuis 2016, a impulsé un effort de réforme soutenu et ambitieux. La libéralisation de la monnaie et les réformes dans les domaines juridique et fiscal ont été bien accueillies par les entreprises. L’Ouzbékistan se concentre sur l’esprit d’entreprise, la privatisation et l’ouverture. Les relations avec les États voisins ont été normalisées.

Les résultats sont remarqués: l’Ouzbékistan a progressé de la 166e place (2012) à la 69e place (2019) dans le «classement Doing Business» de la Banque mondiale. Dans les années à venir, on s’attend à un afflux d’investissements directs étrangers s’élevant à 65 milliards de dollars américains.

Relations avec la Suisse

Le fait que l’Ouzbékistan fasse partie du même groupe à la Banque mondiale est plutôt anecdotique. Le lien commercial entre les deux pays est bien plus important. Sur les 14 milliards de dollars d’exportations de l’Ouzbékistan, plus de 18% sont destinés à la Suisse, suivie du Royaume-Uni avec 17% et de la Russie avec 14%.

Côté importations, c’est une autre histoire. Sur les quelque 21 milliards de dollars, 23% vont à la Chine. La part de la Suisse est inférieure à 1% et le volume des importations en provenance de ce pays s’élève à 148 millions de dollars par an. Les chiffres sont ceux de 2019.

«Marché frontalier»

Toutefois, les investissements suisses dans ce pays agro-industriel ont augmenté de plus de 200% au cours des dix dernières années. Et les importations ouzbèkes ont également augmenté. Il y a seulement 10 ans, le pays n’achetait que pour 60 millions de dollars de marchandises par an à la Suisse.

Les petits volumes, le caractère unilatéral et la croissance rapide sont les caractéristiques évidentes de ces «marchés frontaliers». Il s’agit de pays en voie d’industrialisation rapide. Faire des affaires dans ce pays comporte de grands risques, mais les réussites sont tout aussi grandes. La méconnaissance du pays tend aussi à masquer de telles opportunités.

Henrique Schneider, usam

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