Publié le: 4 février 2022

L’économie mérite mieux que du mépris !

La performance économique faisait rêver les jeunes il y a une décennie encore. Aujourd’hui, les domaines de la finance, de l’industrie et du commerce notamment sont souvent pointés du doigt en tant que principaux responsables de la dégradation de notre environnement ou d’injustices sociales. Ces critiques prennent de l’ampleur dans la presse, sur les réseaux sociaux et touchent de plus en plus d’activités. Nos PME ne sont pas épargnées par cette tendance. Or, nos entrepreneurs ne méritent aucunement un tel mépris. Dans un esprit durable, je vois plusieurs raisons de croire en notre économie.

Premièrement, toute entreprise cherche à répondre aux attentes de ses clients. Tout citoyen responsable a pour sa part compris la nécessité de prendre soin de l’environnement. Les consommateurs, autant qu’ils le peuvent, cherchent donc à choisir les meilleurs produits en tenant compte du paramètre durable. Je ne connais pas d’entreprise assez suicidaire pour ignorer cet aspect dans sa stratégie. C’est même impressionnant de voir à quel point les entreprises évoluent à ce sujet. Dans l’horticulture par exemple, en tant que président de la branche verte, je vois nos producteurs se démener pour adopter des méthodes de culture innovantes afin de réduire drastiquement l’utilisation de produits chimiques. Je vois des paysagistes proposer à leurs clients des jardins à caractère naturel en pleine ville, de véritables ponts pour maintenir une biodiversité urbaine. Sans le travail quotidien de ces agents économiques, qui se lèvent tous les matins avec l’idée de mieux répondre aux besoins de leur clientèle, ces avancées n’existeraient pas. C’est valable dans tous les secteurs. Même le garagiste s’escrime à adapter son offre et ses prestations pour davantage de durabilité.

Notons aussi qu’il n’y aura pas d’avancées sociales ou environnementales sans ressources pour les financer. A ce sujet, il est bon de rappeler que certaines branches contribuent davantage que d’autres au ménage de l’État. Mais tout le monde travaille dur au quotidien et tous les métiers sont nécessaires à un bon fonctionnement de notre société. Sélectionner et soutenir exclusivement les activités les plus propres et les plus vertueuses dans notre pays, comme on choisirait les meilleurs pralinés dans une confiserie, tient davantage de la déstabilisation que de la responsabilité. Plutôt que diaboliser certaines entreprises, accompagnons-les pour réduire leur impact environnemental. Ce n’est pas en les taxant qu’on réglera l’ensemble des problèmes. S’agissant des prestations sociales, le marché du travail s’en charge depuis longtemps, alors que la pénurie de spécialistes fait rage!

Ce plein emploi est par ailleurs éminemment lié à la confiance en l’avenir de ceux qui doivent investir. Il n’existe pas de domaine qui se développe sur un marché ouvert et compétitif, sans qu’il faille sans cesse adapter l’outil de travail. Alors que notre économie tourne à plein régime, il est compréhensible qu’une partie de la population peine à imaginer toute détérioration conjoncturelle ou structurelle. Peut-être est-ce dû à l’argent disponible depuis longtemps à bas coût. Dans tous les cas, l’opiniâtreté et l’optimisme de nos entrepreneurs sont les piliers de la tonicité de notre économie. Si notre pays perdait son attractivité pour les investisseurs, les premiers secteurs à se décourager et à partir seraient ceux qui rapportent le plus à notre PIB, c’est certain. Dans un système où nous sommes tous interdépendants, ce serait de mauvais augure. Il n’y aurait que des perdants dans une telle constellation. C’est pourquoi le comité de l’USAM veut que les organisations faîtières de l’économie soient plus solidaires à l’avenir.

Il faut cesser de diaboliser à tour de rôle chaque branche de notre économie, en les accusant inlassablement de nuire à notre planète. En tant que responsables des organisations professionnelles, indépendants ou patrons, nous avons un rôle important à jouer. Prouvons par l’exemple que les millions de personnes qui se lèvent quotidiennement dans ce pays pour aller travailler contribuent, avec leurs équipes, à développer un environnement plus sain et un monde plus équitable. Redonnons-leur confiance en la croissance, dorénavant plus qualitative. En tant qu’entrepreneurs, quand on veut améliorer quelque chose, on se lève et on agit. C’est plus efficace que se coucher sur la place fédérale, en dénigrant le travail des autres.

*Président de JardinSuisse et membre du comité directeur de l’usam

om@oliviermark.ch

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