Publié le: 8 février 2019

La liberté entrepreneuriale se travaille

politique des pme – La réalité actuelle de la Suisse se caractérise par l’intervention de l’État, des subventions pour des secteurs et des activités spécifiques et des distorsions de concurrence. Une politique réglementaire propre s’avère nécessaire.

Les PME suisses sont très différenciées les unes des autres. Certaines ne sont actives que sur le marché intérieur, d’autres sur les marchés étrangers. Certains recherchent délibérément l’innovation, d’autres se nichent dans la tradition. Comment réussir une politique qui tienne compte de tout le monde? Avec une approche réglementaire. Qu’est-ce qu’une politique réglementaire?

Au début, l’acte d’entreprendre

Tout commence par une simple réalisation: les entrepreneurs ont besoin de liberté(s) pour mener leur entreprise au succès. La liberté exige de prendre ses responsabilités face aux succès et aux échecs.

La meilleure façon de combiner la liberté et la responsabilité entrepreneuriales, c’est de veiller à ce que les conditions-cadres politiques, juridiques et économiques garantissent une concurrence aussi libre que possible sur un marché aussi libre que possible. Evoluer sur un marché libre et concurrentiel représente pour les PME les conditions préalables à toute innovation, à l’amélioration de la productivité et donc également à l’accroissement de leur prospérité.

La politique réglementaire est-elle déconnectée de la réalité? La réalité actuelle de la Suisse se caractérise par l’intervention de l’État, des subventions pour des secteurs et des activités spécifiques et des distorsions de concurrence. La densité réglementaire et les coûts de la réglementation sont en constante augmentation dans divers domaines du droit. La nécessité d’une réglementation pour l’ensemble de l’économie découle souvent d’un seul événement – indépendamment des conséquences négatives pour les entrepreneurs dans leur ensemble.

«L’ÉTAT ne DOIT intervenir QUE là oÙ les acteurs privés ne sont pas en mesure de le faire.»

Le renforcement de la réglementation fausse les marchés et réduit la compétitivité des pays. D’autres distorsions de concurrence de l’État se reflètent, par exemple, sur le marché du travail – une augmentation de 22% dans le secteur public sur le marché du travail en sept ans – et dans l’inégalité de traitement entre les entreprises publiques et les PME.

Ouverture et fermeture

Les tendances croissantes à l’isolement sont de plus en plus perceptibles tant de la part de l’État que des acteurs privés. La mondialisation est une chance pour les PME suisses. Sur l’ensemble de la chaîne de création de valeur, les entreprises suisses se distinguent sur les marchés les plus divers du monde entier. C’est précisément la raison pour laquelle les accords de libre-échange et les relations bilatérales avec l’UE sont importants.

Inversement, la politique industrielle et le verrouillage du marché constituent autant de risques pour les PME. Dans l’intérêt de la sécurité juridique et de la planification de l’économie, l’usam préconise une politique prévisible et de long terme.

Une politique du continuum

Concrètement, l’État doit revenir à ses tâches essentielles et se limiter à intervenir uniquement lorsque les institutions privées ne sont pas en mesure de le faire. L’État a un rôle subsidiaire à jouer pour garantir la liberté d’entreprendre, ce qui laisse aux entreprises la plus grande marge de manœuvre possible. C’est alors à chaque entreprise elle-même de se déplacer sur le marché libre. La politique réglementaire renforce et améliore les conditions de concurrence et repose sur la liberté d’entreprendre pour que les entreprises puissent développer leur potentiel sur le marché libre. Malgré leur grande différenciation, toutes les entreprises en profitent de la même manière, car elle crée les conditions nécessaires pour accroître la compétitivité, réduire les distorsions du marché et minimiser les saisies immobilières. Elle crée également les conditions nécessaires à l’innovation et à l’amélioration de la productivité.

Une politique de régulation

La politique de réglementation met en œuvre les principes suivants:

• réglementer le moins possible, mais de manière ciblée.

• la réglementation et les interventions gouvernementales devraient être aussi neutres que possible pour l’industrie et l’activité.

• réduire les mécanismes d’intervention de l’État dans l’économie.

• traiter tous les acteurs de l’économie sur un pied d’égalité et comme responsables de leurs propres actions.

• limiter et supprimer progressivement les subventions.

• lorsque l’État subventionne ou agit lui-même en tant qu’entrepreneur, veiller à ce que l’économie libre soit sur un pied d’égalité avec l’État.

• l’ouverture des marchés et les relations internationales.

Prendre son destin en main

La politique réglementaire ne garantit donc pas que toutes les PME en bénéficieront toujours. Cependant, c’est la création de conditions-cadres libérales dans lesquelles les entreprises peuvent s’engager dans l’auto-responsabilité – c’est ainsi qu’elles peuvent réussir. Parce que les PME ont l’habitude de prendre leur destin en main, la politique réglementaire n’est rien de plus qu’une évidence: c’est une politique pour les PME.

Henrique Schneider, usam

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