Publié le: 2 juillet 2021

La Suisse sur la première marche, y être, y rester

Le 17 juin dernier, l’International Institute for Management Development (IMD) a publié son rapport sur la compétitivité des économies. Cette étude porte sur 2020, année particulière compte tenu du Covid.

Les spécialistes constatent que les pays bénéficiant d’une situation financière saine s’en tirent mieux que les Etats déjà fragiles avant la crise. La pandémie a constitué une sorte de stress test permettant de mesurer la capacité de résilience des nations.

Mesurée à cette aune-là, notre pays occupe la première place mondiale. Cette rigoureuse gestion des deniers publics nous permet de profiter d’un véritable boom des investissements. Alors que partout en Europe, les investissements extérieurs ont chuté, la Suisse voit les projets étrangers bondir de 25%, niveau jamais vu depuis 2011. Nous devons notamment ce réjouissant résultat à la paix du travail, aux compétences de notre main d’œuvre et à la qualité de sa production.

Ce n’est pas un hasard si parmi les divers critères étudiés, on trouve la Suisse au premier rang pour ce qui est de la formation des apprentis. La transmission du savoir-faire constitue un élément essentiel de notre économie qui peut compter sur des collaborateurs formés aux techniques les plus récentes tout en bénéficiant de l’expérience acquise par leurs devanciers.

Le rôle joué par les PME à ce niveau est inestimable. C’est en leur sein que les jeunes peuvent acquérir leur savoir professionnel. La formation duale permet d’acquérir les connaissances théoriques et pratiques nécessaires tout en travaillant au sein de l’entreprise. On dit que c’est en forgeant que l’on devient forgeron.

Cet adage inspire notre système de formation professionnelle qui ne saurait fonctionner sans la participation des PME. L’investissement n’est pas moindre, dans la mesure où les conditions deviennent de plus en plus rigoureuses, voire tatillonnes, afin de pouvoir s’annoncer en tant qu’entreprise formatrice.

On peut à ce propos se poser la question de savoir s’il est vraiment judicieux d’exiger toujours plus des PME, au risque de les démotiver et de les pousser à faire appel à une main d’œuvre formée par d’autres. Il est normal que certaines exigences soient requises dans l’intérêt de l’apprenti, mais une bureaucratie sans cesse plus lourde n’apporte rien et augmente le coût de la formation.

D’une manière plus générale, l’inflation législative constitue une grave menace pesant sur notre tissu économique.

Produire en Suisse coûte cher. Les tâches administratives, dont souvent l’utilité ne saute pas, aux yeux ajoutent aux coûts de production.

Il est évident que le temps passé à remplir des formulaires distrait l’entreprise de sa véritable fonction, travailler.

L’étude de l’IMD mérite une lecture attentive dans la mesure où elle offre une intéressante comparaison de différentes situations économiques mondiales, fournissant les données permettant de comprendre ce qui fait la joie de certaines et la peine d’autres.

Nous sommes sur la plus haute marche du podium, nous pouvons nous en réjouir, c’est une indéniable reconnaissance. Attention toutefois à ne pas nous reposer sur nos lauriers, la première place est enviée et très disputée, on peut en choir très rapidement.

La bonne place qui nous est décernée n’est pas un but, mais une indication démontrant que nous allons dans la bonne direction, un encouragement à poursuivre une politique financière prudente et responsable, à l’image des PME de notre pays.

*Conseillère nationale (UDC/GE)

celine.amaudruz@parl.ch

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