Publié le: 4 septembre 2020

l’édito

Le marché décide

Dans notre dernière édition, nous avons abordé l’Initiative populaire fédérale «Entreprises responsables – pour protéger l’être humain et l’environnement». La critique n’est pas toujours bienvenue. En tout cas, la directrice d’economiesuisse fut si perturbée que le «Blick» a titré: «Madame Rühl perd sa contenance!» Ce qui n’a pas ramené chacun à la raison, au contraire.

L’étape suivante consistait à faire appel à la NZZ, si fidèle à economiesuisse. En dix jours, pas moins de trois articles parus tentaient de prêcher la bonne parole. Trois articles par trois auteurs différents et aucun n’a cherché à contacter l’auteur. Quant au rédacteur en chef de la NZZ, il reste silencieux quand on l’accuse de faire du journalisme provincial. Bien sûr, les annonces des campagnes, ça rapporte!

Dernier épisode: l’économiste en chef d’economiesuisse, du fond de sa retraite, écrit d’un ton larmoyant des tas de choses infondées sur les PME. Lorsque la faiblesse d’une argumentation est patente, on fait porter la critique sur le style! Le débat est assuré pendant des heures sans jamais parvenir à un résultat utile! Le lobbying ou le marché de la formation de l’opinion n’est pas fait pour les timorés. Comme le disait si bien un ancien conseiller fédéral: celui qui ne supporte pas la vapeur dans la buanderie doit la quitter. En fin de compte, seuls comptent les résultats.

La crise sanitaire en fournit le meilleur exemple. Le matin du lock-out, l’usam écrit au Conseil fédéral que des mesures de chômage partiel et de soutien aux liquidités seront indispensables. Nous sommes aussi intervenus pour que le prêt ne soit pas lié au profit, mais que le chiffre d’affaires soit le seul critère et que l’intérêt soit nul. Et ça a marché! Début avril, le Comité directeur de l’usam a approuvé le concept de «smart restart».

Outre l’égalité de traitement entre la protection de la santé et la protection de l’économie, nous avons initié l’idée des concepts de protection. Le Conseil fédéral a du reste récemment remercié l’usam lors d’un entretien personnel pour son soutien actif et utile durant cette crise. Alors que Swissmem donnait un coup de main, les autres organisations faîtières boudaient. Une fois de plus, l’usam a fait pression unilatéralement. Mais l’unité a fait défaut pour marquer plus de points.

Grâce aux efforts inlassables de personnalités politiques comme le conseiller aux Etat Erich Ettlin (PDC/OW) et la conseillère nationale Daniela Schneeberger (PLR/BL), le Parlement a fait passer la rampe au concept de «smart restart». Et la semaine dernière, l’OFSP a invité l’usam à une réunion de l’équipe de crise élargie. Nous avons insisté pour que les partenaires sociaux y soient associés puisque l’économie n’avait jusqu’ici été représentée de manière partielle et insuffisante – uniquement dans la perspective des grandes entreprises!

Le lecteur peut objecter que le point de vue de l’auteur est partial. Rappelons que depuis le début de l’année et durant la crise sanitaire, quatre nouvelles associations au total ont rejoint l’usam, dont une en provenance d’economiesuisse. Apparemment, le rapport coût-bénéfice des services de l’usam est convaincant. Et en fin de compte, le marché est le seul facteur décisif!

Les plus consultés