Publié le: 9 février 2018

Le mépris du débat

«NO BILLAG» – La double imposition continue comme avant. Que le «Oui» 
ou le «Non» l’emportent le 4 mars prochain, cette injustice devra disparaître.

Trois semaines avant le vote sur l’initiative «No Billag», la marée n’en finit pas de monter! Partisans et opposants de l’initiative soumise au vote le 4 mars se jettent des accusations à la tête et jouent de rivalité pour prédire ce qui arrivera en cas de vote positif ou négatif.

Les initiants souhaitent pour leur part retirer tous les fonds publicitaires publics – mais pas privés – du budget de la SSR. En face, avec le soutien des médias publics et du microcosme des subventionnés, les opposants à l’initiative prédisent la fin du monde démocratique suisse.

Le débat, en attendant Godot!

Comble de l’absurde, le vrai débat n’a pas encore eu lieu. Pour paraphraser Samuel Beckett, on attend toujours Godot! Quand parlera-t-on enfin de la nature, de l’étendue et du financement du service public. Cette discussion exigée au Parlement a été refusée pendant des années par le Conseil fédéral et la SSR. Ce mépris finira par se payer cher. Aujourd’hui, dans de larges cercles, le courant s’inverse – y compris parmi ceux qui ne prônent pas ouvertement un «Oui» à «No Billag». Pour eux, la discussion politique sur le service public doit vraiment être reprise à zéro.

Pourquoi payer deux fois?

Et que cela se fasse dans tous les cas après le vote du 4 mars! C’est ce que certains pensent aussi à la SSR, dans l’administration fédérale et jusqu’au plus haut niveau dans l’entourage même de la ministre des médias. «Des erreurs ont été faites, nous ferons mieux la prochaine fois», s’excuse-t-on en substance. Reste à voir si ces concessions seront toujours d’actualité après le 4 mars.

Coup de baguette magique, le Conseil fédéral transforma en 2015 la «redevance» Billag en un impôt pour tous. Et fit approuver la création de ce nouvel impôt par la population – toujours sous le nom de «redevance». Le coup suivant fut moins magique: faire passer la taxe de 451 à 365 francs par ménage, en exigeant au passage que les entreprises paient la différence de perte de revenus. Toute PME dotée d’un chiffre d’affaires de 500 000 francs passera à la caisse. On l’a répété ad nauseam, outre le fait que personne ne regarde la TV au travail, nous ne comprenons toujours pas pourquoi il faudrait payer un nouvel impôt sur les médias à la maison et au travail. Qu’on nous l’explique enfin! Beaucoup d’entrepreneurs le disent, cette double imposition demeure le principal point de désaccord. Et pour de nombreux autres – qui rejettent l’initiative – la double imposition doit être abolie. Dans tous les cas de figure.En/red

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