Publié le: 24 janvier 2020

Le Tessin, ce petit champion européen

Innovation – Le Tessin se retrouve au deuxième rang du classement européen de l’innovation régionale, rappelle Fabio Regazzi, conseiller national (PDC/TI) et entrepreneur, président de l’Associazione Industrie Ticinesi (AITI). Zurich quant à elle truste la première place.

La perception de la situation économique auprès de la population de mon canton, le Tessin, est généralement négative. C’est un fait. Et pourtant, une récente étude (Regional Innovation Scoreboard, 2019) conduite à l’échelle européenne a jeté un regard nouveau sur la capacité d’innovation au sud de la Suisse.

Dans le classement européen de l’innovation régionale, le Tessin se place en deuxième position en termes d’efficacité de notre système d’innovation, après Zurich et devant Helsinki-Uusimaa (Finlande). Derrière ces deux régions, s’insèrent les 230 autres régions européennes.

Il s’agit d’un résultat prestigieux, qui s’expliquent notamment par la capacité d’innovation des petites et moyennes entreprises (PME) du Tessin, tant en termes d’innovation des produits que de performances.

Un résultat passé quasi inaperçu

Ce résultat surprenant, malheureuse­ment peu souligné, voir ignoré par les médias, est certainement favorisé par une politique économique visant précisément à encourager l’innovation et l’esprit d’entreprise. Il s’explique aussi par l’adhésion importante du Tessin à la «Greater Zurich Area».

L’étude européenne confirme égale­ment que l’innovation et la recherche sont alimentées par les compétences reconnues qui sont présentes au Tessin au niveau de l’entreprise et de l’enseignement. Dans une conception moderne du développement économique, ce sont ces facteurs qui font la différence, surtout s’ils sont consolidés dans des secteurs stratégiques et porteurs d’avenir.

Mentionnons par exemple les sciences de la vie, la mécatronique ou les technologies de l’information et des communications sont des secteurs très actifs au sud des Alpes.

Les prochains défis

Dans un avenir proche restent ouvertes des questions importantes, telles que la formation des entrepreneurs, qui devient de plus en plus importante pour répondre efficacement aux défis numériques, ou une collaboration plus intense entre les entreprises et les centres de recherche.

Parmi les exemples de projets concrets, on peut citer la nouvelle offre structurée de coaching pour les PME promue par la Fondation AGIRE où siège l’Associazione Industrie Ticinesi (AITI) que je préside. Ou la demande pour l’obtention d’un siège au Tessin par le réseau tessinois Suisse Innovation, associé au Parc technologique de Zurich.

La perception du Tessin

Toutefois, malgré tous ces efforts, une question demeure: comment changer la perception négative qu’a la population à l’égard de l’économie tessinoise et à l’encontre de nous les entrepreneurs?

C’est cette question centrale qu’il faudrait affronter au niveau national, surtout après les résultats enregistrés par les entrepreneurs candidats aux récentes élections fédérales.

Fabio Regazzi

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