L’usam s’oppose avec véhémence à la hausse des cotisations salariales
Les pièges de la flexibilité
QUORUM – Les conditions d’applicabilité générale d’une convention collective de travail doivent être rendus plus flexibles. Ce qui semble évident à première vue recèle ses défauts.
Aujourd’hui, une convention collective de travail (CCT) peut ĂŞtre dĂ©ÂclarĂ©e d’application gĂ©nĂ©rale par le Conseil fĂ©dĂ©ral Ă trois conditions:
• Les associations d’employeurs signataires doivent représenter au moins 50% des employeurs du secteur (quorum des employeurs).
• Les associations de salariés signataires doivent représenter au moins 50% des salariés (quorum des salariés).
• Les employeurs appartenant aux associations d’employeurs participant à la CCT doivent employer au moins 50% des salariés du secteur économique (quorum mixte).
Assouplissement du quorum
Deux initiatives parlementaires identiques visent à rendre les quorums plus flexibles. Si les employeurs participants ne représentent pas la moitié mais au moins 35% de l’ensemble des employeurs – comme c’est le cas aujourd’hui – ils doivent employer au moins 65% des salariés.
Si la proportion d’employeurs se situe entre 35 et 50%, la proportion requise de salariĂ©s change dans la mĂŞme mesure et est donc au maximum de 65% et au minimum de 50%. Dans ce cas, l’objet de la dĂ©claration d’applicabilitĂ© gĂ©nĂ©rale ne peut ĂŞtre que ce qui est directement liĂ© aux conditions de travail. Il s’agit de la rĂ©munĂ©ration minimale et des heures de travail correspondantes, des contributions aux coĂ»ts de mise en Ĺ“uvre, des contrĂ´les paritaires et des sanctions Ă l’encontre des employeurs et des employĂ©s qui ne s’y conforment pas, en particulier les sanctions contractuelles et l’impoÂsition de frais de contrĂ´le.
Restreindre la liberté économique
Ce qui semble Ă©vident Ă première vue recèle des pièges. En principe, la dĂ©claration d’applicabilitĂ© gĂ©nĂ©rale d’une CCT entraĂ®ne toujours une restriction de la libertĂ© Ă©conomique. Ce principe est lĂ©gitimĂ© par la constitution et la loi. Il devrait s’appliquer de la mĂŞme manière Ă toutes les entreprises. La consĂ©quence de l’affaiblissement de ces conditions est que les entreprises sont limitĂ©es dans leur compĂ©titivitĂ© et que les changeÂments structurels nĂ©cessaires Ă la survie des secteurs et des entreprises dans la concurrence sont empĂŞchĂ©s.
Limites choisies arbitrairement
Les limites du nouveau quorum mixte sont choisies arbitrairement. La raison pour laquelle la limite inférieure est fixée à 35% n’est pas expliquée. Des quorums inférieurs peuvent être une porte d’entrée pour augmenter la pression réglementaire au niveau national par le biais de réglementations cantonales dans les CCT régionales/cantonales et pour mettre à rude épreuve le partenariat social.
L’abandon des exigences de majoritĂ© claire de la règle du quorum actuellement en vigueur rompt avec un principe fondamental qui est valable depuis de nombreuses annĂ©es. Les partisans de cette approche afÂfirment qu’il est devenu plus difficile de diffuser les conventions collectives. Il incombe aux partenaires sociaux, tant du cĂ´tĂ© des employeurs que des employĂ©s, de veiller Ă ce que des majoritĂ©s appropriĂ©es soient obtenues pour la nature gĂ©nĂ©ralement contraignante d’une CCT.
Pas de majoration
Toute réduction du quorum en dessous de 50% conduirait à ce qu’une minorité dicte les conditions du marché à la majorité. L’abaissement des quorums à 35% peut conduire au sein d’une branche à donner une importance trop grande aux gros employeurs par rapport aux petits.
Si quelques grands employeurs emploient de nombreux travailleurs, une constellation pourrait se former dans laquelle un tiers des employeurs qui sont prêts à signer des CCT surpassent les deux tiers qui ne le sont pas. Un tel arrangement augmentera inévitablement la pression sur certains secteurs pour qu’ils concluent une CCT. Ce type de rapport de force dicté par une minorité au détriment de la majorité viole les principes de l’Etat et de la politique économique.
Dans de nombreux secteurs, ce sont précisément les petites entreprises qui sont les moteurs de l’innovation. Les exigences encore plus strictes imposées par une CCT peuvent constituer un obstacle à l’innovation. Pour ces raisons, les conditions existantes pour déclarer une CCT généralement contraignante ne doivent pas être affaiblies.
Dieter Kläy, usam
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