Publié le: 24 janvier 2020

Les PME doivent rattraper leur retard

numérisation – A Klosters, les débats ont également porté sur la transition numérique et les enjeux que cette évolution rapide crée pour les petites entreprises. Chaque entrepreneur devrait élaborer sa stratégie personnelle.

Quelles compétences numériques trouve-t-on ou non dans les PME? Pour en débattre à Klosters, Jeremias Meier, fondateur et CEO de la plate-forme de logiciels Bexio, et Henrique Schneider, responsable de la numérisation à l’usam. Pour Jeremias Meier, le potentiel de numérisation des PME est immense: selon lui, jusqu’à 70% des entreprises de moins de dix salariés n’ont rien fait.

Il faut que ça bouge

L’usam constate pour sa part que les petites entreprises souhaitent progresser dans ce domaine mais ne savent pas trop quoi faire. «Chaque entrepreneur doit se préparer. Il reste beaucoup à faire en matière de formation, a lancé Henrique Schneider. Nous présenterons à la Confédération une liste de points qui selon nous vont faciliter le passage des PME à la numérisation. Il faut que ça bouge!»

Il y a urgence! «La Suisse ne doit pas se contenter de la médiocrité, a lancé le fondateur de Bexio, sinon nos avantages économiques vont fondre.» Ce que montre l’évolution du smartphone ou de la photographie numérique: «Pendant longtemps, il ne se passe rien. Ensuite, tout arrive très vite. C’est un phénomène global.» Nous devons reconnaître les potentiels inexploités passer aux actes.

Martina Hirayama, du Secrétariat d’Etat à l’éducation, à la recherche et à l’innovation (SEFRI), est de cet avis. «Avec la plate-forme digitalinform.swiss, la Confédération soutient les entreprises suisses.»

Une Suisse décomplexée

Pour débattre d’une Suisse qui continue à innover, les conseillers nationaux Franz Grüter (UDC/LU), Sandra Locher (PS/GR) et Andri Silberschmidt (PLR/ZH) ainsi que Sarah Bünter, présidente des jeunes PDC. «En matière d’innovation, aucune raison d’avoir un complexe d’infériorité, constate Franz Grüter. Notre pays devient plus attractif pour la recherche. De jeunes pousses sont rachetées par de grandes sociétés.» Il fut aussi critique: «Les technologies de l’information ont longtemps négligé la formation des jeunes. De plus, l’industrie manque de femmes bien formées.»

Pour le conseiller national et entrepreneur Andri Silberschmidt, l’innovation ne doit pas être assimilée à la numérisation. «Les hautes écoles doivent enfin enseigner comment créer des entreprises», a-t-il relevé. Il faudrait éviter les réglementations excessives, les obstacles s’opposant à l’engagement de spécialistes étrangers. Pour la socialiste Sandra Locher, la politique devrait atténuer le risque d’échec des entreprises. La conseillère nationale a aussi critiqué un assouplissement général du droit du travail. Sur ce point, la présidente des Jeunes PDC était d’un autre avis: «La loi sur le travail date de 1966, c’est un problème pour les jeunes entreprises, a lancé Sarah Bünter. Elle doit être adaptée de toute urgence.»Gerhard Enggist

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