Les Québécois de la Factry, «l’école des sciences de la créativité», atterrissent en Suisse romande. Une méthode «inédite, structurée et ludique», reconnue outre-Atlantique et pour laquelle ses nouveaux promoteurs romands ont eu un coup de cœur. «L’idée est d’accompagner les professionnels de tous les secteurs et les entreprises qui cherchent à innover en concrétisant de nouvelles idées via des formations pour apprendre à mobiliser sa créativité», explique Nicole Tornare, ambassadrice qui a elle-même expérimenté cette démarche et nous a contactés pour nous la présenter.

Une pédagogie de demain

conjuguée au présent

La Factry, ce fut un grand moment pour cette professionnelle des médias qui avait choisi de tourner une page professionnelle, celle de la RTS, après quarante ans. «J’avais envie de faire d’autres choses et mon collègue David Furrer, lui-même très présent de Montréal, m’a parlé de cette école fondée au cœur du Quartier de l’innovation, résume l’ancienne directrice de la Première. En tant que responsable de formation, j’ai vu passer toutes sortes de formules, dont un grand nombre se sont avérées peu convaincantes. Quelques jours plus tard, j’étais sur place: ces gens m’ont littéralement emportée…»

C’est dans l’ancienne gare Windsor à Montréal que la Factry a été fondée en 2016 par une poignée d’entrepreneurs québécois – dont Marie Amiot, apparemment dotée d’un grand rayonnement et nominée par Femmessor au titre de «l’une des 100 entrepreneures qui changent le monde.» Autre cofondatrice mentionnée par Nicole Tornare, Hélène Godin, la talentueuse designer montréalaise, mentore, conférencière. Et pour compléter cette équipe, le communicateur global et visionnaire Philippe Meunier et Ugo Cavenaghi, président du Collège Sainte-Anne, une pointure dans la pédagogie de demain conjuguée au présent.

Approche bienveillante

Leur idée en substance, apporter à tous un accompagnement sur les sentiers de la créativité: sous la forme d’ateliers collectifs dans lesquels les participants apprivoisent ses ingrédients – développent leur agilité, font pousser des idées sans brutalité, les concrétisent – au sein de modules consacrés à la «posture créative», aux «techniques d’idéation», au «leadership créatif», au «storytelling».

«Ce qui m’a touché dans ce nouveau concept qui peut apporter beaucoup à la Suisse romande, c’est cette manière de vous faire vivre des situations, de vous glisser dans des contextes – le tout avec une grande bienveillance», s’enthousiasme l’ancienne journaliste, aujourd’hui active dans l’accompagnement au changement et l’enseignement. «Cet état d’esprit nous force à dépasser nos limites: toutes les heures, on change d’activité, on est constamment en mouvement, l’encadrement est très professionnel, les changements de décor sont surprenants. Enfin, le tout est accompagné de témoignages poignants qui nous confrontent et nous donnent une belle énergie. Au final, on se laisse gagner, on se dit qu’on peut arriver nous aussi à avoir de nouvelles idées, à mettre en place de nouvelles habitudes.»

La sortie de notre zone de confort s’effectue en toute sympathie, souligne Nicole Tornare, conquise par le supplément d’âme de cette équipe qui compte aussi parmi ses intervenants plusieurs anciens du Cirque du Soleil. «Je les trouve ludiques, simples, évidents et tellement frais.»

Marre de la grisaille des séances?

Le public, les PME, tout le monde peut en fin de compte profiter d’un joli zeste de créativité dans cette vie. Marre de la grisaille des séances, envie d’emmener votre équipe vers des horizons plus vastes, d’essayer autre chose? «Le monde professionnel exige toujours plus d’agilité, d’innovation et de cohésion, et comme les métiers de demain n’ont pas encore été inventés, il faut d’ores et déjà miser à fond sur la capacité humaine à tout repenser différemment!»

D’où l’idée d’offrir en Suisse romande un peu de cette «magie canadienne», décoiffante, décomplexée. Nicole Tornare et David Furrer créeront le lien avec la Factry dont ils sont les ambassadeurs, afin d’en faire profiter un maximum de gens. En Suisse, la formation sera proposée d’abord à distance, mais le présentiel devrait suivre rapidement. «La pandémie a eu le mérite de faire basculer en ligne un certain nombre de modules désormais proposés au public romand. Puis, nous passerons au présentiel – avec des cohortes comme on dit au Québec – dans un lieu à déterminer, offrant de grands espaces et du dégagement.»

Autre question, celle de savoir comment l’offre québécoise sera perçue dans les PME? «Nous misons aussi sur les nombreux ponts existants depuis longtemps entre la Suisse romande et le Québec. Sur cet autre regard, une vraie longueur d’avance, ce côté lumineux, moins plombé. Et surtout, sourit-elle, sans ce côté donneur de leçons que l’on regrette chez certains intervenants français qui arrivent en terrain conquis et prétendent tout savoir mieux que vous!»

Cette formation ouvre également d’enrichissantes perspectives en matière de savoir-être. «Grâce à eux, j’ai découvert une petite porte qui permet de s’adapter à toute situation et de créer ensemble, résume-t-elle. Heureusement que je l’ai ouverte, car ma vie a changé...»

François Othenin-Girard

www.factry.ch