Publié le: 15 mai 2020

l’édito

Maintenir la discipline, refuser les tentations!

Les dommages économiques résultant de la crise du Coronavirus sont immenses. Le Secrétariat d’Etat à l’économie SECO prévoit un recul du PIB de -6,7% pour 2020. En Suisse, un salarié sur trois est au chômage partiel, le taux de chômage augmente fortement, les faillites et les pertes d’emplois sont certaines. En conséquence, le système d’assurance chômage, qui vient à peine d’être réorganisé et le régime d’allocation pour pertes de gain seront dans le rouge. Et les finances fédérales en difficulté.

Au vu de ces perspectives – et en vue de mettre en œuvre le «Smart Restart» que l’usam appelle de ses vœux – nous voulons remettre l’éco­nomie sur pied le plus rapidement possible au moyen d’un «plan d’action». La santé et la politique économique doivent aller de pair. Il faut passer à une logique de protection ciblée afin que l’économie et la population puissent revenir à la normale le plus rapidement possible. Dans son «programme d’action», l’usam se concentre sur un concept réglementaire qui renforce et améliore les conditions de concurrence et s’appuie sur la liberté d’entreprendre. Ceci afin que les entreprises puissent développer leur potentiel sur le marché libre. Pour ce faire, il faut apporter un soulagement durable à l’économie et renforcer de manière ciblée les conditions-cadres. En évitant systématiquement de nouvelles charges.

Concrètement, le programme de politique économique de l’usam repose sur les trois piliers suivants: (1) L’économie doit être soulagée durablement par la réduction des coûts réglementaires inutiles, des mesures visant à renforcer la localisation des entreprises et la numérisation. (2) La compétitivité doit être promue et les dommages économiques rapidement réparés par un renforcement ciblé et rapide des conditions-cadres. (3) Il convient d’éviter systématiquement de nouvelles charges et l’expansion des prestations de l’Etat – en particulier dans le secteur de la sécurité sociale.

Attention aux défis démographiques

En conséquence, il devient clair pour l’usam – par exemple dans le domaine de la sécurité sociale – que tant que toutes les conséquences de la crise du Coronavirus n’auront pas été surmontées et que tous les régimes de sécurité sociale ne seront pas financés de manière durable et saine, qu’il faudra éviter toute nouvelle extension des prestations.

Car une chose est déjà claire aujourd’hui: en plus des défis démographiques, le secteur public devra rembourser une énorme montagne de dettes. Dans le cadre de la révision de la LPP, les pertes de rente résultant de la réduction du taux de conversion devront être compensées de manière adéquate. Toutefois, il faudra systématique­ment éviter les augmentations générales de pourcentage des salaires et toute introduction de pensions complémentaires.

Le financement supplémentaire doit être limité à 0,3 point de pourcentage du salaire au maximum dans le cadre de la prochaine révision de l’AVS. Il faut éviter toute mesure d’amortissement coûteuse.

Frein à l’endettement: tellement actuel!

L’introduction d’un frein à l’endettement dans le cadre de la politique financière a contribué de manière significative à la réduction des dettes de plus de 20 milliards de francs suisses ces dernières années. La crise financière a donc déjà été bien surmontée et le frein à l’endettement est encore plus nécessaire aujourd’hui qu’hier! Ce frein est une condition préalable à un retour rapide à la normale. Tout assouplisse­ment du frein doit donc être évité. Ce n’est qu’avec une discipline fiscale et une restriction réglementaire que les effets de la crise du Coronavirus pourront être absorbés à long terme.

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