Publié le: 26 avril 2016

«Nos employés bloqués, une perte sèche!»

votations du 5 juin – Initiative «vache à lait»: témoignage d’entrepreneurs de l’Arc lémanique qui soutiennent le financement équitable des transports.

Pour cet entrepreneur originaire de Bassecourt et établi dans l’Arc lémanique depuis 1993, la congestion du trafic représente un vrai casse-tête. «C’est à hurler, ces bouchons! Les gens perdent facilement une heure et demie par jour sur les routes, lance Donato Tronnolone, qui a repris l’entreprise Jaunin Génie Civil SA et Vuarraz SA. Quand nous devons aller chercher du matériel auprès de nos fournisseurs et que cela tombe aux heures de pointe, nous hésitons vraiment!»

Comment s’organise-t-il à l’interne? «Nous avons décidé de faire venir nos collaborateurs un peu plus tôt le matin, vers 6 heures, pour éviter les bouchons, explique ce patron à la tête d’une PME d’une trentaine de personnes. Nous les laissons aussi parfois partir un plus vite.» Ce n’est pas toujours facile car les fournisseurs, eux, ont des horaires fixes.

L’entreprise Jaunin est active sur tout le pourtour du Léman, côté suisse. Basée à Crissier, c’est-à-dire au cœur même du grand bouchon, elle rencontre des difficultés dès que ses collaborateurs s’aventurent en direction de Genève. «Il y a le goulet d’étranglement de Crissier, puis les deux ralentissements de Morges, celui de Nyon et finalement, le plus grand, à Coppet, énumère-t-il. Dans l’autre sens, en direction du Valais, on tombe très vite dans le bouchon des Hôpitaux, puis celui de Vennes, le bouchon suivant correspond à la sortie en direction de Châtel-Saint-Denis, sans oublier les bouchons propres aux agglomérations de Vevey et de Montreux.»

Quelle vie au ralenti! A raison d’une heure par jour, de cinq heures par semaines et de plus de 20 heures par mois, le temps passé dans les encombrements fait presque peur. «Bien sûr, explique Donato Tronnolone, je peux m’organiser pour passer certains coups de fil depuis ma voiture, donner des instructions pour le bureau, passer certaines commandes. Reste que les employés et les véhicules bloqués sur les routes représentent une perte sèche.»

Suivant les saisons, la situation ne s’améliore! «Les jours où ça va mieux, c’est surtout durant les vacances, plaisante à moitié le chef d’entreprise qui se souvient avec nostalgie de l’époque – c’était il y a vingt ans – où il était possible de s’avancer gaillardement d’Yverdon-les-Bains à Lausanne sur une autoroute … vide! En revanche, de nos jours, la moindre pluie, un flocon de neige, les départs en vacances, et les bouchons sont les seuls à être au rendez-vous!

Pour toutes ces raisons, Donato Tronnolone et de nombreux autres entrepreneurs souhaitent que l’initiative Vache à lait passe la rampe et recommandent de voter oui.

Donato Tronnolone, Jaunin GĂ©nie Civil SA.

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