Publié le: 7 octobre 2022

«Notre potentiel est immense»

SUISSETEC – L’association s’engage pour une technique du bâtiment moderne et durable. En se dotant d’une stratégie énergétique clairvoyante, les techniciens du bâtiment jouent leur rôle de pionnier. Parmi les plus grands défis, la dynamique du secteur de la construction et les pénuries de livraison.

Les techniciens du bâtiment de suissetec assurent depuis toujours l’approvisionnement vital des habitants en eau potable propre et en air frais. Ils veillent au confort entre quatre murs et à l’étanchéité du toit.

Mais ce n’est pas tout, car la maison a elle-même bien changé: «Au cours des dernières années, bien des choses sont devenues plus interdisciplinaires et donc encore plus intéressantes, relève Christoph Schaer, directeur de suissetec. Les perspectives dans la technique du bâtiment sont excellentes.»

Depuis toujours, suissetec fait preuve d’une grande clairvoyance et d’un flair infaillible pour les évolutions de cette branche en rapide mutation. Il n’est donc pas étonnant que les techniciens du bâtiment continuent de jouer un rôle de pionnier dans les domaines des «énergies renouvelables», des «technologies environnementales et de l’efficacité énergétique». Ces derniers sont en première ligne lorsqu’il s’agit de travailler l’enveloppe du bâtiment, de la transformer en centrale électrique et d’utiliser intelligemment l’énergie renouvelable produite pour un fonctionnement neutre en CO2 du bâtiment. Ou tout simplement pour économiser de l’énergie.

«Les surfaces bien orientées de l’enveloppe du bâtiment offrent un immense potentiel de production et d’utilisation locales d’énergies renouvelables.»

Dès 2008, suissetec a lancé sur le marché l’un des premiers outils de conseil pour l’évaluation énergétique d’un bâtiment et la simulation de variantes d’assainissement. Entre-temps, l’association n’a cessé de repousser les limites: prolongement de l’enseignement et intégration des technologies renouvelables, formations continues, campagnes climatiques, engagement dans les présidences des comités économiques pour les votations sur la stratégie énergétique et la loi sur le CO2. On l’a vu assumer la vice-présidence de l’association faîtière économique pour les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique (aee suisse). Ou se lancer dans la réalisation de projets phares. «Depuis peu, nous avons aussi implémenté la durabilité dans l’engagement financier de l’entreprise», indique Christoph Schaer.

Dans les nouvelles constructions, l’état du parc immobilier en Suisse est évalué comme très bon. Il reste encore du potentiel dans les constructions existantes. «La décarbonisation est l’objectif, les voies pour y parvenir sont multiples, estime le directeur. Cela favorise l’innovation et préserve la liberté d’entreprise lors de la mise en œuvre».

Sources d’énergie locales

Très tôt, suissetec a anticipé l’évolution de la thématique énergétique et s’est positionnée en conséquence. «Au début, cela ne nous a pas valu que des amis. Mais aujourd’hui, il s’avère que nous avions raison», se souvient-il. L’association s’est aussi engagée en tant que partenaire dans la réalisation d’un oasis de fitness et de wellness sans énergie fossile et fonctionnant avec des énergies renouvelables – dans le bâtiment de recherche NEST de l’Empa à Dübendorf (ZH). Lorsque la recherche, l’industrie et l’artisanat s’associent dans la chaîne de création de valeur.

De même, les techniciens du bâtiment ont lancé la campagne «Ensemble, nous façonnons l’avenir énergétique et climatique». L’objectif est d’attirer l’attention des jeunes sur l’immense potentiel de la technique du bâtiment. Car contre le changement climatique, on peut manifester, débattre – ou concrétiser. «La pénurie d’énergie actuelle nous rappelle avec force que nous serions bien avisés d’exploiter chaque source d’énergie indigène. Les surfaces idéalement orientées de l’enveloppe des bâtiments offrent un immense potentiel de production et d’utilisation locales d’énergie renouvelable», explique Schaer. Les nouvelles lois sur l’énergie des cantons montrent déjà que cela deviendra bientôt la norme.

Des jobs pour l’avenir

La formation et la formation continue revêtent une grande importance pour l’association. En tant qu’organisation dite du monde du travail (OrTra), elle développe non seulement les ordonnances sur la formation et les moyens d’enseignement, mais organise aussi des cours interentreprises (CI) intercantonaux et tout un bouquet de formations continues.

Elle planifie à Lostorf (SO) un site pour la formation continue. «C’est un projet phare sans pareil réalisé avec la méthode Building Information Modeling (BIM) et intègrant de nombreux développements: infrastructure numérique, collaboration interdisciplinaire, concepts didactiques modernes. «Nous développons à Lostorf (SO)un site à 2000 watts pour montrer ce que les techniques du bâtiment peuvent réaliser, indique-t-il: un auto-approvisionnement à 100 % en énergie renouvelable tout au long de l’année – donc également pendant les mois d’hiver réputés peu productifs.»

Chaque année, 2400 jeunes dans la branche et emploie ainsi au total environ 8000 apprentis. La demande est stable et semble continuer à augmenter progressivement. «Cette année, dans le canton de Soleure, 54 % des jeunes ont choisi l’apprentissage pour débuter leur carrière professionnelle. Cela laisse espérer que nos campagnes de longue date en faveur de l’image et de la relève commencent à porter leurs fruits».

Dans le contexte actuel de postpandémie et de situation géopolitique, la demande s’envole, les prix sont volatiles et les retards fréquents. «Les entreprises ont besoin d’une main-d’œuvre qualifiée supplémentaire dans cette situation, selon lui. Mais l’économie est capable de s’adapter rapidement à des conditions générales changeantes. La numérisation et d’autres développements y contribuent».

La conclusion s’impose à ses yeux: aujourd’hui, la transformation numérique crée de nouveaux métiers. Et de citer les filières en vue, comme les informaticiens/informaticiennes du bâtiment ou les managers BIM.

Trajectoire ascendante

D’autres constats frappent le directeur de suissetec. A commencer par l’immense bureaucratie à laquelle les entreprises sont confrontées. L’étatisation rampante, par laquelle l’État concurrence directement ses propres contribuable, les entreprises privées, tout en se donnant les moyens d’agir sur le marché en tant que monopoleur. Voilà les défis actuels majeurs pour les techniciens du bâtiment.

«il faut clarifier jusqu’à quel point une entreprise proche de l’État peut intervenir dans l’économie privée.»

«Il faut absolument clarifier jusqu’à quel point une entreprise proche de l’État peut intervenir dans l’économie privée. Car le succès du libéralisme repose sur une séparation claire entre l’État et le marché», demande Schaer au niveau politique. De même, la branche doit faire face à des goulets d’étranglement dans l’approvisionnement, ce qui a une influence sur tous les domaines tels que les besoins en main-d’œuvre qualifiée, la formation, la technique et la politique.

Néanmoins, le potentiel des techniciens du bâtiment est énorme. Ainsi, suissetec a encore de nombreux projets dans le pipeline: «Nous allons continuer à nous engager en faveur des énergie srenouvelables et l’efficacité énergétique». A cet égard, des formations continues et des cours sur le photovoltaïque et la chaleur solaire seront bientôt proposés par l’association.

Le site de la technique du bâtiment avec ses nombreuses applications web sera lui aussi développé. Enfin, un service d’urgence national avec hotline (gebauedetechniker24.ch) sera mis en place pour l’année prochaine. Il offrira à la population un accès toute l’année à des services de piquet sérieux dans le domaine de la technique du bâtiment et de l’enveloppe des édifices.

Corinne Remund/adapt. JAM

www.suissetec.ch

coup de projecteur

Pionnière en matière d’énergies renouvelables

L’association suisse et liechtensteinoise de la technique du bâtiment suissetec est née en 2003 de la fusion de l’Association suisse des maîtres ferblantiers et des installateurs (ASMFA), dont l’histoire remonte à 1891. Ceci avec l’Association des entreprises suisses et liechtensteinoises de chauffage et de ventilation (VSHL / Clima Suisse).

L’association fournit des prestations de haute qualité aux fabricants et fournisseurs, planificateurs et installateurs des branches sanitaire, eau, gaz, chauffage, ventilation ainsi que ferblanterie. suissetec est aussi pionnière en matière d’énergies renouvelables, d’efficacité énergétique et de durabilité et représente les intérêts de la branche auprès des milieux politiques, des autorités et des organisations faîtières. Elle est l’interlocuteur numéro 1 dans toutes les régions linguistiques avec 26 sections ainsi que quelque 3600 entreprises membres.

Actuellement, la branche emploie environ 65 000 personnes et génère environ 10 milliards de francs suisses par an. CR

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