Publié le: 11 août 2017

«Nous achèterons tous de la mobilité»

amag – Les marché de la mobilité et celui des véhicules en particulier changent rapidement. AMAG tient compte de ces changements et se réinvente. Interview de Philipp Wetzel, chef Marketing & Digital Business Development et CDO AMAG Import.

AMAG existe depuis plus de 
70 ans et traverse une phase de mutation. La vente de voitures traditionnelle est-elle révolue?

n Philipp Wetzel: Non, elle va perdurer encore pendant longtemps. Mais les besoins des clients évoluent. 
Les solutions numériques qui fonctionnent déjà bien dans d’autres 
secteurs sont aussi exigées par 
l’industrie automobile.

Pourquoi AMAG est-elle en pleine mutation si la vente de voiture traditionnelle perdure encore longtemps?

n La mobilité de manière générale et même la voiture évoluent. L’évolution se fait tant au niveau des nouvelles technologies de propulsion comme la traction électrique alimentée par une batterie ou une pile à combustible. D’autre part, elle s’accompagne d’une numérisation généralisée: via des capteurs intégrés dans les véhicules, l’enregistrement et l’analyse de données, la technologie de Cloud, l’Internet des objets. 
Seules ces technologies permettent de développer de nouveaux modèles commerciaux. À l’avenir, on ne 
voudra peut-être plus posséder un véhicule, mais plutôt acheter de la mobilité. Cela exige des systèmes 
regroupant et harmonisant les différents moyens de transport liés les uns aux autres sur une plateforme permettant de sélectionner et de payer ces derniers.

Quel est l’objectif visé par les nouvelles stratégies d’AMAG?

n AMAG est le leader sur le marché automobile suisse et veut aussi conserver son leadership en matière de nouvelle mobilité. Pour ce faire, nous devons changer et adapter notre modèle commercial. Notre activité principale actuelle est un succès établi et nous poursuivons sur cette voie. Les bénéfices réalisés sont investis dans les nouvelles technologies et les prestations de service.

Est-il vraiment possible d’innover chez AMAG – une entreprise implantée de longue date avec des structures fixes?

n Les nouvelles initiatives sont, en partie, diamétralement opposées à la vente dite traditionnelle qui fonc-
tionne parfaitement et cela représente un vrai challenge. Mais nous devons construire notre avenir. C’est pourquoi que nous avons séparé ce domaine – notre atelier d’innovations – sur le plan organisationnel pour que l’équipe puisse travailler, développer et faire des essais de manière indépendante.

Comment l’atelier d’innovation va-t-il travailler?

n L’équipe est en train d’être constituée. Nous construisons maintenant notre avenir, autrement dit, il a toujours un «Trial and Error». Person-nellement, je suis convaincu que 
cela se fera nécessairement par des coopérations et un travail de collaboration.

En quoi consiste concrètement le travail?

n Nous distinguons trois phases:
l’innovation, le développement et la mise en œuvre. Pour le moment, nous avons une personne qui travaille dans l’innovation. Cela consiste à saisir toutes les tendances, lire des enquêtes et en tirer des conclusions pertinentes pour informer, par la suite, toute l’organisation sur les grandes tendances du moment. Quelques workshops d’innovation et un travail de développement de solutions sont en cours. La phase du 
développement consiste à planifier des projets concrets et de progresser vers la phase de réalisation. Dès ce moment-là, il est important de réfléchir dès la phase de développement à la façon d’exercer cette activité de développement ultérieurement et qui va s’en charger.

Y a-t-il déjà des projets qui sont sur le point d’aboutir?

n Oui, il y en a, mais je ne souhaite pas en parler. Disons plutôt que je peux vous révéler les axes stratégiques et les initiatives. AMAG opère déjà dans le domaine «Mobility on demand». Nous sommes partenaires de Mobility et actionnaires de la start-up Catch a Car, la société d’auto-
partage non lié à des stations. En outre, nous avons une participation à Sharoo, le Peer-to-Peer Car-Sharing, ou les clients finaux peuvent louer les voitures d’autres clients finaux. De plus, nous réfléchissons à la question de savoir quelles sont les solutions de mobilité les plus faciles à utiliser pour les clients finaux. Par facile, on entend par là que ce soit le plus commode, individuel et rapide possible pour le client. Nous sommes aussi actifs dans le domaine de la connectivité. Les voitures de la génération d’aujourd’hui doivent être capables de se connecter toutes seules.

Quelle sera la position d’AMAG 
en 2030?

n AMAG proposera toute une série de prestations de services à ses clients via un smartphone ou un autre appareil. Il sera possible d’avoir un aperçu sur les déplacements, l’usure, les possibilités d’utilisation, le comportement de conduite avec les différents moyens de transport ainsi que sur les coûts, etc. Et bien entendu, AMAG sera le leader sur le marché de la mobilité.

De quelle innovation souhaiterais-tu bénéficier personnellement?

n Si je disposais de moyens illimités, je mettrais au point un écosystème doté d’une interface à l’aide de laquelle on pourrait planifier, organiser et calculer tous mes déplacements, que ce soit par les transports publics ou le trafic individuel motorisé, 
seul ou en groupe. Un programme simple qui proposerait encore d’autres services, car le client a peu de temps.

Personnellement, je trouverais cela très pratique si, en tant que pendulaire, je pouvais monter à bord d’un véhicule qui m’emmènerait au travail chaque matin. Pendant le trajet, je pourrais lire les actualités et accomplir quelques tâches sur mon ordinateur portable. Une fois arrivé à destination, je descendrais du véhicule en étant détendu. La mise en œuvre de cette technologie prendra encore de nombreuses années, même si elle est déjà toute proche.

AMAG

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